Censure

L’UFDG a-t-elle violé ses propres textes en suspendant Bah Oury? (opinion)

« Suite aux délibérations du Conseil Politique élargi au Bureau Exécutif et au Groupe Parlementaire des Libéraux Démocrates, le Conseil Politique de l’UFDG a décidé, le mardi 15 avril 2014, de suspendre Monsieur BAH Oury, Vice-Président chargé de la Communication et des Relations Extérieures. ». Dixit le site officiel de l’UFDG.  Cette suspension serait basée, selon ce même communiqué, sur l’article 11 des Statuts et les articles 45 et suivants du Règlement Intérieur de l’UFDG. Analysons ensemble ces articles !

L’article 11 relatif aux devoirs des membres stipulent : » Tout membre de L’U.F.D.G. a pour devoir de :

  • respecter les Statuts et le Règlement intérieur et appliquer les décisions du Parti ;
  • s’acquitter de ses cotisations dans les délais impartis ;
  • respecter la discipline du parti. »

Mettons de côté les débats relatifs à la légitimité de l’unique Fédération de France  jusque-là existante. Supposons que Bah Oury ait vraiment violé les Statuts et le Règlement Intérieur de l’UFDG en donnant son onction (à l’élection le 12 Avril 2014) de la nouvelle Fédération de France.

Ainsi la direction de l’UFDG, œuvrant pour l’instauration d’un Etat de Droit en Guinée, reprocherait à Bah Oury son non- respect des Statuts et du Règlement intérieur du Parti. On serait tenté de croire que les instances dirigeantes de la première formation politique de l’opposition seraient, quant à elles, beaucoup plus rigoureuse dans l’application de ses textes. Qu’en est-il en réalité?

L’article sanctionnant Bah Oury est à trouver dans le TITRE VI: DISCIPLINE ET SANCTIONS. Il s’agit de l’ARTICLE 51:   Sanctions :

« Selon la gravité de la faute, les sanctions ci-après sont prévues:

  • sanction du premier degré: l’avertissement;
  • sanction du deuxième degré: le blâme après avertissement ou une faute grave;
  • sanction de troisième degré: la suspension suite à deux blâmes dans la même année ; (celle-ci ne peut pas excéder trois mois)
  • sanction du quatrième degré: l’exclusion de toutes responsabilités ;
  • sanction du cinquième degré : radiation des rangs du parti.

Tout accusé dispose du droit de se défendre contradictoirement et de faire recours aux organismes supérieurs ou aux instances du parti. Le recours est suspensif des sanctions jusqu’à leur confirmation en raison de la présomption d’innocence. Sauf décision contraire du Conseil national, tout militant qui encourt la sanction du troisième degré perd ses droits d’être électeur et éligible. »

Ainsi avant d’être suspendu, Bah oury devrait avoir reçu deux blâmes au cours de cette année. Je ne me souviens pas avoir entendu que les instances politiques de l’UFDG aient pris un seul acte de notification de blâme envers Bah Oury. Je ne parle pas des prises de positions dans la presse de certains cadres du parti. Mais plutôt d’un acte officiel de cette formation politique. Aussi ne serait-il pas hasardeux d’affirmer que cette suspension de Bah Oury est en violation des textes régissant l’UFDG. Donc elle pourrait être considérée comme nulle et non avenue. En plus la « décision portant suspension de M. Bah Oury » du communiqué officiel n’indique pas la durée précise de ladite suspension.

Je ne peux m’empêcher de lancer une pique envers « le Conseil Politique élargi au Bureau Exécutif et au Groupe Parlementaire des Libéraux Démocrates »  de l’UFDG en citant sous le même TITRE VI: DISCIPLINE ET SANCTIONS, l’ARTICLE 47 stipulant : «  La crédibilité du Parti étant principalement liée à la disponibilité et à la capacité de mobilisation de ses responsables aux différents postes de direction, il est indispensable que tout responsable de l’UFDG possède les qualités essentielles, telles que la modestie, la tolérance et la CLAIRVOYANCE. »

Question: Vu les expériences vécues ces dernière années, qui de la direction politique de l’UFDG ou de Bah Oury a-t-il été en contradiction avec les textes du parti?

Baldé Mamadou Gando

 

 

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