FrĂ©dĂ©rick Cilins a plaidĂ© coupable dans la tentative de corruption de Mme Mamadie TourĂ© en vue dâobstruer les enquĂȘtes de la justice amĂ©ricaine dans lâaffaire GuinĂ©e/Beny Steinmetz. Avant cette petite victoire, pas Ă la Pyrrhus celle-lĂ , jâespĂšre, certains dont des politiques guinĂ©ens avaient dĂ©clarĂ© dans la presse que Cilins allait ĂȘtre libĂ©rĂ© parce que lâaccusation nâĂ©tait pasâŠsĂ©rieuse !
Pour noyer le Simandou dans la ForĂȘt de la corruption, ces hommes aux esprits fertiles ont mĂȘme trouvĂ© Ă la ââgbĂšngbĂšniĂšre*ââ Mamadie TourĂ©, le rĂŽle de consultant dans lâaffaire. Mamadie, ââĂ©pouse du feu gĂ©nĂ©ral ContĂ©ââ, ne les nâarrangeant pas.
Quelques temps aprĂšs, le gouvernement guinĂ©en suite Ă une recommandation dâun comitĂ© technique, dĂ©cide de retirer les droits Ă la joint-venture BSGR/Vale. Câest le tollĂ© en GuinĂ©e oĂč encore certains crient Ă une cabale contre Beny Steinmetz et Ă lâillĂ©galitĂ© de la procĂ©dure.
Cependant Vale, actionnaire principal dans VBG condamne lâattitude de Beny et dĂ©cide de porter plainte contre lui devant la London Court of International Arbitration. Pour lui demander des comptes dans le deal VBG. Les jours Ă venir, nos fins alchimistes cherchent, Ă nâen pas douter, des rĂ©ponses qui accableront Vale et blanchiront Beny.
Rappelons que Beny Steinmetz est un des plus riches du monde, la premiĂšre fortune dâIsraĂ«l. Le dĂ©fendre contre la loi, contre sa patrie ou simplement contre le bon sens, pourrait bien avoir des retombĂ©es. Marguerite Primeau, romanciĂšre, je ne sais Ă quelle occasion, disait: ââl’amour de la patrie lui-mĂȘme s’incline devant l’argent. » Autrement dit, chez certains, le besoin Ă©branle la vertu.
AprĂšs que Vale a dĂ©cidĂ© de porter plainte contre BSGR de Beny Steinmetz, un homme riche, plus riche que lâEtat guinĂ©en, pourrait-on dire, les oiseaux de mauvais augure nous diront certainement que demain lâeau et lâair nous seront coupĂ©s. Et ce sera le dĂ©luge !
Loin de faire dans le chauvinisme, je pense que pour une fois que la GuinĂ©e est en train de gagner son pari de mettre fin Ă la culture de la fraude, de la corruption ; et pour une fois quâune justice aussi sĂ©rieuse que celle des USA aide ce pays dans cette lutte, lâattitude des GuinĂ©ens ne devrait-elle pas ĂȘtre de soutenir de telles actions ? Mieux, dirons-nous, la communautĂ© internationale reconnaĂźt le bien-fondĂ© de la rĂ©vision des contrats miniers engagĂ©e par le prĂ©sident CondĂ©. En quelque sorte, la GuinĂ©e a mĂȘme ouvert cette voie aux autres pays africains qui se sentaient spoliĂ©s jusquâici et qui dĂ©sormais renĂ©gocient avec ces multinationales dont on connaĂźt le cynisme. La RDC, le Niger, le Liberia entre autres sont lĂ pour lâattester.
PrĂ©cision : si dans une quelconque affaire, la GuinĂ©e a tort face Ă un homme aux revenus modestes ou inestimables, il nây a pas de raison Ă la dĂ©fendre. Pour le moment ce nâest pas le cas, Ă ce que lâon sacheâŠ
Avis donc Ă ceux qui sâautoproclament Ă chaque bonne et moins bonne occasion ĂȘtre les dĂ©fenseurs absolus du droit, partout et toujours, mais qui, en rĂ©alitĂ© sont conditionnĂ©s, emballĂ©s dans des espĂšces sonnantes et trĂ©buchantes contre⊠leur patrie !
*NĂ©ologisme pour dire que cette dame nâĂ©tait quâune mĂ©nagĂšre, gbĂšngbĂš signifiant piment en soussou.
Ibrahima S. Traoré