Censure

Rebondissement : Vale se retourne contre BSGR

Beny Steinmetz, patron de BSGR

Le géant brésilien a rejoint en 2010 BSGR sur une concession minière en Guinée. Selon Conakry, cette dernière a été acquise par le biais de «pratiques de corruption». Vale se dissocie de son allié et l’attaque devant une cour d’arbitrage à Londres

Nouveau rebondissement dans la bataille entre la Guinée et BSGR, le groupe minier lié au milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz. Le conglomérat brésilien Vale vient de déposer une action à l’encontre de son ancien partenaire en Guinée, devant la London Court of International Arbitration, a appris mardi Le Temps, de deux sources distinctes proches du dossier. Une de ces sources précise que la procédure porte sur des dommages de 1,1 milliard de dollars, que le géant minier dit avoir subis en raison des agissements de BSGR en Guinée.

Contacté mardi soir, l’avocat genevois de Beny Steinmetz, Marc Bonnant, indique «avoir été informé de l’existence d’une requête en arbitrage» venant de Vale mais ne se l’être «pas encore vue communiquée». Ce dernier ne confirme pas le montant de la procédure. «Prévisible», cette action «est la conséquence directe de la décision d’expropriation provisoire rendue par les autorités guinéennes», commente l’avocat genevois.

Cette procédure de Vale fait suite à la décision, prise par le gouvernement guinéen il y a deux semaines, de «retirer» les concessions de BSGR sur l’un des plus grands gisements de minerais de fer. Située dans le massif de Simandou, cette concession a été obtenue en 2008 par le biais de «pratiques de corruption», selon Conakry. BSGR avait réussi à attirer Vale dans ce projet minier gigantesque en 2010. Montant obtenu du géant brésilien? 2,5 milliards de dollars pour la moitié de la concession.

Vendredi, Vale a confirmé, par communiqué, une décision des autorités guinéennes «basée sur une conduite délictueuse en lien avec l’acquisition des licences minières» de BSGR. Tout en soulignant que Conakry «n’a trouvé aucune implication de Vale dans cette conduite frauduleuse». Contacté hier, le groupe brésilien se bornait à renvoyer à ce communiqué, répétant être en train de «considérer activement toutes les options légales».

Source : Le Temps

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