Parti de Conakry la semaine dernière, le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo est arrivé dans la capitale française où il a séjourné quelques jours. Le temps d’affiner un peu plus son programme qui se décline en plusieurs étapes.
Tout d’abord, prendre part à la conférence de l’internationale libérale qui se tenait à Rotterdam (Pays-Bas). Pour rappel, l’Internationale libérale est une fédération mondiale des partis politiques libéraux et radicaux ou sociaux-libéraux du monde entier, Elle a été fondée en 1947 sous l’appellation « Union mondiale des partis libéraux » dont le siège est actuellement à Londres.
Le président de l’UFDG n’était pas le seul représentant d’un parti politique guinéen à Rotterdam. Il y était avec Sidya Touré, Président de l’Union des Forces Républicaines, (UFR) également membre de l’internationale libérale.
Le leader de l’UFDG interviendra sur le thème retenu cette année et qui porte sur les échanges internationaux. Abordant la question du « Renforcement du commerce mondial, il a décliné ce qui, selon lui constitue les aspects, enjeux et conséquences du libre-échange sur les économies des pays membres de l’internationale libérale et au-delà. Plus précisément sur l’économie mondiale. Il démontrera, contrairement aux idées reçues, que le libéralisme n’est pas une voie dangereuse. Il doit tout simplement, comme toute option politique ou économique, être maitrisé par ses acteurs.
M. Diallo appuiera son argumentaire sur les pays africains. Plus particulièrement sur l’espace économique de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest. Son intervention a suscité des débats fructueux sur lesquels nous ne reviendront pas.
A l’issue de la rencontre, le président de l’UFDG a été élu vice-président de l’internationale libérale. Cette nouvelle distinction vient s’ajouter à un autre titre et fonction dont Cellou Dalein occupe depuis 2011. Celui de Co-Président de l’Alliance des Libéraux Démocratiques d’Europe, du Pacifique, d’Afrique et des Caraïbes (ALDEPAC).
Un autre fait marquant, c’est le passage de l’UFDG du statut d’observateur à celui de membre à part entière de l’organisation dont l’une des vice-présidences est désormais assurée par son président.
La rencontre avec la communauté guinéenne de Hollande et des pays voisins : Belgique, Allemagne, Suède, Suisse, Luxembourg, Norvège et même France constitue le second temps fort du périple européen du président de l’UFDG.
C’est dans une salle chauffée à blanc et devant un parterre de près de 2 mille militants et sympathisants que Cellou Dalein a été accueilli. Accompagné d’une forte délégation d’officiels néerlandais et en présence de représentants de différentes fédérations UFDG- Europe, il a prononcé un discours de près d’une heure dont la teneur montre sa détermination à gagner les futures échéances électorales. A savoir les communales et les présidentielles.
Cellou Dalein a livré, dans une allocution dans laquelle il alternait la langue française et la langue peule, un message de paix, d’unité, de concorde entre tous les Guinéens. Dans un ton empreint de fermeté, en se positionnant en politicien avisé, le leader de l’UFDG a exprimé toute sa détermination à instaurer un Etat de droit en Guinée en combattant l’exclusion, la violence et toutes les formes d’injustice.
Cette détermination prend appuie sur sa volonté personnelle mais aussi sur l’engagement des militants de l’UDFG et leur attachement aux idéaux du parti. « Des hommes et des femmes acquises à la cause du parti. Des militants qui ne sont pas des militants alimentaires ». Des militants et des sympathisants dont il affirme partager la douleur : « Je sais que vous avez souffert lorsque votre victoire a été détournée par les autorités de la transition ». Par conséquent, je vous appelle à vous « battre avec les moyens que vous avez » pour combattre l’injustice et mettre fin à « la stigmatisation qu’Alpha Condé a instauré en Guinée ».
‘‘Pour Alpha Condé les citoyens de l’UFDG sont des citoyens de seconde zone’’
Il exhorte, dans le souci de l’unité et de la concorde nationale, ses militants à « continuer à combattre le tribalisme » tout en affirmant : « je sais que nous souffrons du tribalisme, mais ce n’est pas par le tribalisme que nous nous en sortirons ».
Pour clore ce passage sur l’unité nationale, le président de l’UFDG dira qu’Alpha Condé a instauré l’exclusion, la stigmatisation et l’exclusion. Il marquera sa différence en demandant à l’auditoire à « ne pas rendre l’ethnie malinké responsable de cette politique de stigmatisation. Pour lui, il faut éviter « de juger un homme en fonction de la responsabilité de ses parents » et d’ajouter que « dans toute ethnie, il y a de bons et de mauvais ».
Après avoir mis en avant le combat pour l’unité nationale et l’engagement de ses militants, Cellou Dalein mettra l’accent sur les tentatives du pouvoir guinéen de diviser le Fouta en voulant créer de toutes pièces des divisions et des oppositions entre les Missidè et les roundés. En voulant semer la discorde « entre des personnes qui ont partagé les bonheurs et les douleurs de la vie pendant de siècles ». Entre voulant diviser « des gens qui ont les mêmes centres de santé et prient dans les mêmes mosquées.
Après avoir mis à nu les tares du système en place, Cellou Dalein lance à la salle cette mise en garde : « Méfiez-vous des dirigeants politiques qui viennent vous dire que vous n’avez rien de commun ».
Les difficultés, les souffrances et les violences que les militants et sympathisants de l’UFDG ont endurée ces dernières années, constituent un autre point abordé par le leader du parti. C’est dans un ton pathétique qu’il énonce le nombre des morts, (une cinquantaine), de blessés et des arrestations arbitraires qui s’élèvent à plus d’un millier. Il fait remarquer que parmi les victimes qui ont survécu aux violences du pouvoir, on dénombre une dizaine de handicapés à vie.
C’est ainsi qu’il explique que le pouvoir actuel a établi une véritable ségrégation entre les Guinéens. Que l’injustice règne dans le pays. « On tue votre enfant, chez vous. Vous ne pouvez rien car pour Alpha Condé les citoyens de l’UFDG sont des citoyens de seconde zone ».
‘‘l’UFDG est plus forte qu’à la veille des élections présidentielles de 2010’’
Cellou Dalein a également abordé la question des élections législatives. Un point qui s’imposait d’autant plus que des gens de mauvaise foi ont essayé de se servir de la décision de l’UFDG de participer aux élections législatives pour ternir son image. Il a expliqué que la décision émane de la base car, sur les 70 fédérations du parti, il n’y eu que 3 qui ont manifesté leur opposition. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’UFDG s’est engagé, après les accords du 3 juillet 2013, aux législatives et siège actuellement à l’assemblée.
Il défendra, dans la même lancée, les résultats du parti : 37 députés face à un système électoral verrouillé d’avance : redécoupage arbitraire de la carte électorale, éloignement des bureaux de vote par rapport au lieu de résidence, suppression de certains, confiscation des suffrages des militants, notamment en Haute-Guinée, fraudes, intimidations diverses et implication à outrance des autorités et des pouvoirs publics en faveur du RPG, le parti au pouvoir.
Qu’à cela ne tienne ! Cellou Dalein fera, de ses propres mots, une confidence à l’auditoire : « Je vais vous dire quelque chose, aujourd’hui, l’UFDG est plus forte qu’à la veille des élections présidentielles de 2010 ». Il n’en fallut pas plus pour qu’un nième tonnerre d’applaudissements envahisse la salle.
Après avoir rassuré ses militants, le président de l’UFDG exposera les défis à relever. Entre autres mobiliser à l’intérieur comme à l’extérieur pour les prochaines élections, faciliter le vote de la diaspora guinéenne, sécuriser le scrutin et empêcher toute fraude. Bref, veiller au respect scrupuleux des accords du 3 juillet 2013.
Cellou Dalein s’est montré intraitable sur un point : sa victoire aux présidentielles de 2015 : « cette fois-ci, on ne vous volera pas. Ils vous ont volé une fois. On ne laissera plus » assure-t-il avant d’ajouter « les gens sont déterminés. Ils en veulent. Les gens sont courageux. Ils veulent mettre fin à la stigmatisation et au harcèlement ». Alpha Condé à surfer sur la haine en 2010. Il ne peut plus le faire ».
Pour terminer, le président de l’UFDG rendra un hommage appuyé à l’action de la diaspora africaine et guinéenne en particulier. Il souligne que l’apport économique et financier des ressortissants africains dans le monde dépasse de loin l’aide bilatérale. Il a chiffré cet apport pour l’année 2013 à 32 milliards de dollars. Cela, rien que pour l’Afrique au Sud du Sahara.
Assurant avoir pris acte de toutes les observations qui lui ont été faites, Cellou Dalein s’est livré à un échange fructueux et constructif avec l’assistance.
Après un séjour riche qui a rehaussé l’image du parti, contribué à l’enraciner davantage dans l’esprit des Guinéens et fortifié la conviction de ses militants, le président de l’UFDG a pris congé de ses hôtes pour la Belgique. Il y séjournera quelques jours et en profitera pour rencontrer la communauté guinéenne. Il se rendra au duché du Luxembourg pour un bref séjour de travail et de rencontre au sommet. Notamment avec le premier ministre.
Il rentre à Paris où il devrait rencontrer les nouvelles sections UFDG avant de continuer au Royaume-Uni où il est attendu en fin de semaine.
Il est aisé de s’apercevoir que Cellou Dalein ne s’est aucunement laissé aller dans la politique politicienne comme l’espéraient certains. Par-là même, il a montré qu’il regarde l’avenir avec sérénité tout en espérant que cette attitude prédomine chez les uns et chez les autres.
C’est cela, du reste, que devrait cultiver tout responsable politique pour le bien de son parti et dans le respect de ses militants.
Lamarana Petty Diallo Pour la Cellule de Communication de l’UGDG « Volet Étranger »
Cellule de Communication UFDG
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