La ministre guinéenne de l’agriculture Madame Sultan Jacqueline a évoqué ce jeudi 14 mai, au cours de la conférence de presse relative au lancement de la campagne agricole 2014-2015, en dépit des efforts fournis pour la réduction du coût du riz et autres produits de premières nécessités dans nos marchés, les contraintes auxquelles est confronté le secteur agricole guinéen.
‘‘Notre ambition est de faire de la Guinée à l’horizon 2025 une puissance agricole. Pour y parvenir, il faut moderniser notre secteur agricole en mettant en place des centres de recherches agronomiques digne de nom, dotés des moyens qu’il faut. Le développement de l’appui aux conseils, la maîtrise de l’eau en mettant en place un bon réseau d’irrigation ce qui nous permettra de produire pendant les douze mois de l’année’’, a dit la ministre.
Elle rappelle : ‘‘En superficie et en taille notre pays n’est pas plus grand que le Viêtnam, et non plus la Thaïlande, et nous avons autant de terres et autant d’eaux que ces pays, qu’est ce qui nous manque par rapport à eux ? C’est peut être la maîtrise de cette eau et des choix politiques qui nous font défaut pour être comme ces grands pays producteurs de riz.’’
En plus, elle a rappelé que le manque de synergie au niveau des Organisations Professionnelles Agricoles constitue une autre contrainte du secteur, car ‘‘il est plus facile de leur apporter la formation et l’encadrement quand elles sont regroupées. Ce qui n’est pas le cas, elles sont individuelles. Une des préoccupations de l’Agence Nationale de la Promotion Rurale et du Conseil Agricole (ANPRO CA) est la structuration du monde paysan selon les filières. Il faut aussi articuler les maillons de la chaine de production qui nous mènera vers une agriculture d’économie et non une agriculture d’autoconsommation’’, a-t-elle ajouté.
Elle a aussi mis un accent particulier sur ‘‘la faiblesse du budget d’investissement du département, sans oublier le vieillissement du personnel institutionnel. Il y a aussi le désenclavement des zones de production en construisant des routes, la construction et l’interconnexion des marchés pour la commercialisation, les unités de conservation ou de stockage, l’aménagement et l’irrigation des bas-fonds’’.
Toujours selon la ministre, ‘‘la faiblesse des moyens de transport des Directeurs Préfectoraux et les Directeurs Régionaux de l’Agriculture est l’un des soucis du secteur, car se sont eux qui font le suivi et l’évaluation au niveau de leurs zones respectives’’.
‘‘Une des grandes contraintes qui est en dehors de nos compétences, reste la maitrise de l’énergie, car les chambres froides nous permettent de conserver des produits que l’on pourra commercialiser toute l’année’’, a dit Mme Sultan.
Pour mieux exporter nos produits: ‘‘le développement de nos installations portuaires et aéroportuaires s’avère nécessaires de nos jours’’, a suggéré la ministre.
Bayo Ibrahima Kalil