Les 1608 travailleurs de la société guinéenne des télécommunications (Sotelgui), la société étatique en faillite depuis des années, sont à couteaux tirés avec le ministre d’État des postes et télécommunications, Oyé Guilavogui, autour de la régularisation de leur situation de travail, a appris APA auprès des employés réunis lundi à Conakry en Assemblée extraordinaire.
Selon Thierno Bah du syndicat, les employés de la SOTELGUI ne sont pas d’accord avec le communiqué du ministère de tutelle invitant ses collègues à passer à l’inspection générale du travail pour y retirer des documents en vue de se rendre au Trésor Public muni de leur carte d’identité nationale pour retirer leur dû.
Au lieu de passer au trésor public, les travailleurs exigent le respect du protocole d’accord signé avec le gouvernement sur la mise en œuvre du plan social de ses collègues.
« On ne peut pas aller au guichet prendre des miettes, alors qu’on nous doit des millions. Nous disons non à l’intimidation, non à la peur, non au vol et à la mafiosi ».
Poursuivant, M. Bah a dit qu’il est incompréhensible que le ministre annonce le départ des travailleurs, alors qu’il est question dans le protocole du payement de 12 mois d’arriéré de salaire.
« Mais il demande le départ de tout le monde et fixe un délai de payement, alors qu’on ne connaît pas que paye-t-on et à à qui paye-t-on ».
Comme le précédent, Elhadj Moustapha N’diaye de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) qui coordonne cette affaire depuis le début, estime que si le gouvernement avait respecté le protocole d’accord, on aurait évolué.
Pour M. N’diaye, le gouvernement devrait soumettre le document à la partie syndicale pour examen au lieu de prendre une telle décision de façon unilatérale.
« On ne sait pas sur quelle base ils ont calculé ce que les autorités doivent aux travailleurs ».
Elhadj N’diaye note enfin que si le gouvernement ne résout pas ce problème d’ici les prochains jours pour payer le salaire des travailleurs, le mouvement syndical va se retrouver pour analyser la situation afin de prendre conséquemment une position.
La SOTELGUI est la première société de téléphonie en République de Guinée. Mais elle est tombée en faillite ces dernières années à cause des problèmes de gestion.
Le gouvernement guinéen a souvent annoncé son intention de relancer cette société. Mais il a de la peine à trouver un terrain d’entente avec les 1 608 employés.
Outre la SOTELGUI, la société mère, la Guinée compte quatre sociétés de téléphonie.
APA