Censure

Édito: Pour que lumière soit…

Quelques rapports d’audits ont été publiés durant cette semaine par l’Inspection Générale d’Etat. Comme on pouvait s’y attendre, des noms de politiques qui à un moment donné de notre histoire ont géré des portions de pouvoir, ont été cités. La difficulté réside évidemment dans ce que les personnes citées en tant qu’administrateurs, exercent aujourd’hui dans la politique. Et de surcroît sont opposants au régime actuel. Très facile donc de faire l’amalgame. On peut pourtant, pour peu qu’on soit de bonne foi, ne pas se mélanger les pinceaux.

Pour la simple raison que, Cellou Dalein, c’est le plus célèbre des gens cités, a exercé le pouvoir et par devoir républicain, doit rendre compte. Malheureusement, les ouailles de l’ancien Premier qui disent se battre pour la démocratie et la bonne gouvernance, décrètent que leur champion est un Saint qui a gouverné innocemment. Pourtant, entre le petit cadre de la BCRG à la coiffure douteuse et le ministre des transports et des TP, nommé plus tard Premier ministre avant de faire sa mue dans l’opposition, il faut reconnaître que c’est le jour et la nuit, et que tenter maladroitement de lui dresser un portrait au burin ce n’est pas lui rendre service. Comment penser dans ces conditions que le simple fait de le citer dans un dossier mal ficelé (vente de Air Guinée) est malsain ?

Nulle part dans la déclaration de l’UFDG, son parti, et dans les commentaires pathétiques de ses proches, on ne parle d’un recours à la justice pour que lumière soit ! Cependant c’est à la justice de trancher, dans tous les dossiers, y compris ceux qui ne manqueront pas d’apparaitre au grand jour dans la gestion de l’actuel régime. Ce n’est pas le rôle du parti encore moins des gazettes !

Ceci dit, faire croire à une certaine cabale politique d’Alpha Condé contre un adversaire, relève à notre avis de la manipulation. Des fadaises pour dézinguer la morale. Dès lors que l’UFDG elle-même reconnait que les rapports (vieux de 5 ans, dit-elle) ne sont donc pas d’Alpha Condé, son péché (véniel ?) aurait-il été leur publication ? C’est à s’arracher les cheveux.

Pour le moment, à notre avis,  et jusqu’à preuve du contraire, Cellou Dalein n’est pas coupable, il n’est que cité dans un rapport d’audit.  Gageons que la justice sera alors saisie pour la suite. En tout cas, s’arrêter à mi-chemin mettrait en doute le souci de bonne gouvernance qui aurait soutenu la publication des audits, de la part du président Condé. Et ne lavera jamais Cellou Dalein de tout soupçon.

Ibrahima S. Traoré 

 

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