Les partis accrédités au dialogue politique guinéen non inclusif ne parviennent pas à s’entendre sur le strict minimum au tour d’un accord en 5 points sur les accords du 3 juillet 2013. En lieu et place, l’opposition républicaine fait du ramdam après avoir fait semblant de retourner à l’hémicycle pour que chacun d’eux empoche 24 millions de francs guinéens en ce mois de ramadan alors qu’ils n’ont travaillé que 10 jours sur les 30 du mois de juin 2014.
Le premier round du dialogue a permis de s’accorder sur les points suivants :
1. Le choix d’un nouvel opérateur technique pour la révision du fichier électoral
Avec le renvoi du couple Way Mark – Sabari Technology en violation de toutes les lois en matière de contrat passé entre l’Etat et le secteur privé en Guinée, nous devons craindre d’éventuelles poursuites judiciaires contre notre pays pour rupture abusive de contrat. Etant entendu que dans un Etat de droit, l’exécutif renonce à ses prérogatives de puissance publique en passant les conventions avec les tiers.
2. L’organisation des élections communales.
Le risque de ne pouvoir organiser les communales cette année devient grand à cause du renvoi du couple Way Mark – Sabari car, le processus de recrutement d’un nouvel opérateur prendra au moins 90 jours. A cela s’ajoute le gap budgétaire qui ne peut être comblé que suite à la convocation et la tenue d’une session de loi des finances rectificative qui prendra au moins 15 jours et au plus 30 jours ; sans oublier le temps de recrutement et de formation des opérateurs aux techniques du nouvel opérateur ainsi que le temps d’auditer le matériel et tester la compatibilité entre le système actuel et les nouveaux programmes et les nouveaux logiciels. A tout cet ensemble, il faut ajouter les 60 jours de délai légal séparant la date de convocation des électeurs à celle du jour du scrutin.
En s’amusant à faire de l’arithmétique politique, bien que certaines opérations peuvent se dérouler concomitamment, à 168 jours de la fin de l’année 2014, il est presque certain que les communales n’auront pas lieu cette année.
Par contre, si les accords du dialogue en cours aboutissent à la reconduction du couple Way Mark – Sabari Technology pour les communales, en plus de l’économie d’échelle sur le gap du budget électoral, il sera possible d’organiser le scrutin courant novembre 2014. Il reste entendu que compte tenu du fait que les communales ne sont pas une élection nationale, il n’y a aucune possibilité pour un opérateur technique qu’il s’appelle Sabari, Way Mark ou autre de tricher, même avec le fichier disponible actuellement.
3. La neutralité de l’administration et le libre accès des médias de service public.
En réalité, le bon sens et la realpolitik voudraient que s’agissant de l’administration, qu’on admette que le MATD est le partenaire technique et opérationnel de la CENI qui n’a ni les capacités institutionnelles, ni les ressources humaines suffisantes pour organiser seule une quelconque élection. S’agissant du libre accès aux médias du service public, je pense qu’il faut convenir d’un manuel de procédure et des TDR. De toutes les façons, le collectif des radios privées et communautaire bénéficient d’un audimat largement au-dessus de celui des médias de service public.
4. La poursuite des présumés auteurs des violences politiques.
Cette initiative appartient concurremment à l’exécutif et au législatif ; ce dernier dispose légalement des moyens de constituer des commissions d’enquêtes parlementaires sur toutes les questions sensibles relatives à la vie de la nation.
Il reste entendu que l’indemnisation des victimes reste tributaire non seulement des préjudices subis par les uns et les autres, mais surtout des décisions de justice qui seront rendues.
5. L’indemnisation des victimes.
A ce niveau, un travail d’expert est nécessaire pour déterminer les catégories de victimes en fonction des préjudices subis. Aussi, s’agissant des victimes économiques, un ensemble de dispositions convenues doivent être envisagées pour savoir notamment si certaines victimes étaient couvertes par une police d’assurances notamment.
6. La mise en place du comité de veille.
Je pense que cela est déjà obtenu.
Le MPR pense que les menaces répétées de suspension des activités de l’opposition républicaine au parlement ou de reprise des manifestations sur les voies et places publiques n’ont d’autres objectifs que faire du ramdam pour que les questions d’actualité comme les rapports d’audit ou autres scandales soient sacrifiés sur l’autel du consensus politique comme si la république ne doit exister que pour s’occuper des questions uniquement électorales. En tous les cas, la mise en œuvre de l’ensemble des points inscrits à l’ordre du jour du dialogue ne changera rien au quotidien du guinéen lambda.
Le pouvoir doit cesser de se coucher à plat ventre devant les atteintes à la loi.
Pour le MPR, le grand ramdam politique en cours pendant ce mois de ramadan est savamment orchestré, il n’est qu’une vaste opération de communication à visée politique dans le but de distraire sur les dossiers sensibles.
Le MPR demande à la classe politique de répondre aux questions prioritaires des citoyens et met au défi quiconque peut prouver que les questions électorales font partie des priorités des populations.
Le MPR prie Dieu que le ramadan 2014 inspire l’opposition guinéenne pour arrêter son ramdam.
Que Dieu bénisse la Guinée et les Guinéens.
Conakry, le 15 juillet 2014
Honorable Cheick Tidiane TRAORE
Président du MPR
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