Avec tambour et trompette, Rusal, le géant de l’aluminium, a annoncé la semaine dernière avoir gagné son procès au tribunal arbitral de Paris. Selon la société, trois membres du tribunal arbitral ont rendu le jugement en sa faveur contre la Guinée concernant l’achat de l’usine d’alumine de Friguia. Le Tribunal aurait d’ailleurs ordonné à la Guinée de rembourser 250 mille euros à Rusal comme frais de procédures judiciaires.
Selon certaines informations, la Guinée s’est opposée à ce verdict.
Qu’à cela ne tienne, le mois dernier, le Comité technique de révision des titres et conventions miniers de la Guinée (CTRTCM) a présenté au comité stratégique (composé de membres du gouvernement), son rapport concernant Friguia. Ce rapport indique que l’usine de Friguia vendue à Rusal à 19 millions de dollars en 2006 a été sous-évaluée ; aussi le rapport dénonce l’arrêt de l’usine en 2012 sans motifs valables ; l’absence de permis d’exploitation dans le périmètre de Fria ; la perte de la capacité financière de Rusal ; le non-respect par Rusal des obligations environnementales, etc.
Pour tout dire, le CTRTCM a recommandé au Comité stratégique la renégociation (via l’Assemblée nationale) des droits de Rusal.
Ce rapport a été adressé au Comité stratégique le 3 juin dernier. Alors question, Pourquoi c’est maintenant (21 juillet) que le Tribunal arbitral se prononce en faveur de Rusal ? Y a-t-il anguille sous bauxite, pardon sous roche ? En attendant, Rusal continue de donner l’information sa victoire à la Pyrrhus à travers un communiqué largement diffusé à la presse.
Aziz Sylla