Nana Houphouët-Boigny disait : « Dans la recherche de la paix, de la vraie paix, de la paix juste et durable, on ne doit pas hésiter un seul instant, à recourir, avec obstination au dialogue. Le dialogue est l’arme des forts et non des faibles. »
Pour élire les députés à l’Assemblée Nationale, notre pays a failli sombrer dans la violence, l’anarchie, la privation des libertés élémentaires, sous diverses formes et à degrés variables. Des jeunes gens ont été victimes et auteurs de violences horribles parce que manipulés. Le récit de cet épisode tragique est encore actuel car, les auteurs de ces violences civiles et militaires courent encore.
La décision de l’opposition républicaine de faire de nouveau recours aux manifestations vise à saper les acquis obtenus de hautes luttes en brisant l’assurance fragile de l’opinion publique nationale et la communauté internationale. Les conséquences de l’escalade de violences qui ne servira qu’à déchirer, disperser et déboussoler les citoyens en en proie à l’amertume et à la méfiance, semble moins préoccuper l’opposition républicaine que l’agenda électoral de 2015.
Il est indéniable que la priorité du citoyen guinéen est loin de toute perspective d’élections dans les circonstances actuelles. Le mieux est de faire le parti pris de concentrer nos réflexions et actions sur la poursuite du dialogue entamé car, la rue sous quelque forme qu’on la présente, ne produira que désolation.
L’opposition républicaine doit avoir l’audace de dessiner de nouvelles pistes de sortie d’une crise irresponsable en réveillant son sens de rigueur, de méthode dans une approche transparente et pragmatique empreinte de beaucoup de créativité pour anticiper les difficultés et déjouer les nombreux pièges que les intérêts contradictoires et stériles pourraient réserver à la Guinée.
Le dialogue entamé doit être un processus long et la quiétude nationale, une construction permanente. La résolution non violente des différends ouvre la porte à la coexistence pacifique et ménage au mieux notre avenir commun dans la paix. Mais la paix, comme le disait le président Félix Houphouët-Boigny est : « plus qu’un mot, la paix est un comportement de tous les jours. »
Le dialogue doit avoir pour poumons, la vérité et la réparation pour guérir nos souffrances en dehors de tout calendrier électoral.
Le cadre de dialogue actuel doit être juste une étape importante et incontournable dans la résolution des problèmes guinéens, mais si il se limite à n’être qu’un instrument politique avec pour unique ambition d’aboutir à des négociations politiques entre l’État et l’opposition, nous louperons le cochonnet en ne trouvant qu’une solution politique provisoire à un problème réel dont la dimension humaine qui est l’enjeu primordial et incontournable sera, quant à elle, complètement mise à l’écart.
Pour réussir l’exercice du dialogue politique actuel, le respect de l’autre est préalable au respect que l’on revendique pour soi. Au lieu de se positionner comme victime et d’indexer l’autre comme prédateur, chaque partie prenante au dialogue doit accepter et respecter la douleur de l’autre, la légitimité de sa colère et de sa peur.
L’opposition républicaine, initiatrice du dialogue en cours doit être consciente de la grande responsabilité qui repose sur elle. Dans la mesure où toute impasse lui sera largement attribuée et pour cela, il est impératif qu’elle évite les erreurs du passé.
Que Dieu nous éloigne de chaïtane !
Conakry, le 26 juillet 2014
Honorable Cheick Tidiane TRAORE
Président du MPR
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