La Commission européenne continue d’insister sur la nécessité de fournir des explications sur l’utilisation des fonds issus de
l’accord de pêche entre la République de Guinée comme pays tiers non-coopérant et Bruxelles. Fonds qui s’élève à 700 mille euros, que l’ancien ministre de la Pêche et de l’aquaculture Moussa Condé dit ‘’Tata vieux’’ et son cabinet n’avaient pas réussi à justifier devant la Commission, en leur temps. Ce point figure en bonne place dans le courrier daté du 20 juin 2014, qui a été adressé au gouvernement guinéen à travers son département de la Pêche et de l’aquaculture par Bruxelles, qui a mis l’occasion à profit pour s’attarder sur les dysfonctionnements qui plombent l’évolution du secteur de la pêche dans notre pays.
La Commission européenne n’a pas été convaincue du contenu du rapport présenté par la partie guinéenne du temps de Moussa Condé dit ‘’Tata vieux’’ autour des 700 mille euros, issus de l’accord de pêche avec la République de Guinée, et de l’utilisation de cet argent. Un montant qui devait en réalité servir à la réparation de la vedette de surveillance ‘’Moussaya.’’ La Commission européenne a décidé donc de revenir à la charge en réclamant d’amples explications sur l’utilisation de ces fonds. Il revient dorénavant à Louncény Camara de s’y essayer. Mais comment quand on sait que les 700 mille euros n’ont vraisemblablement pas été utilisés à bon escient, selon nos enquêtes.
Car, dès l’octroi de cet argent, ‘’Tata vieux’’ a été aperçu dans un gros bolide. Mais l’impunité aidant, le même ministre malgré son
manque de résultats probants au département de la Pêche s’est retrouvé à la tête de celui du Tourisme. De quoi choquer et l’opinion, et les partenaires au développement qui nous viennent en aide pourtant avec l’argent de leur contribuable. Le nouveau de la ministre de la Pêche devra tirer les leçons de cette gestion scabreuse, pour ne pas commettre les mêmes erreurs. C’est du moins l’avis de maints observateurs qui ont des préjugés favorables à l’égard de Louncény Camara. Réputé pour sa pugnacité. Pour revenir aux dysfonctionnements décelés par la Commission dans notre secteur de la pêche, il ya ‘’les problèmes de coordination entre CNSP et le sémaphore qui ont été observées ; en particulier, le sémaphore ne dispose pas de la liste des navires ayant une licence dans la ZEE Guinée et ne dispose pas des call sign des navires en question’’, selon un rapport de la Commission européenne publié avant l’envoi de ce courrier aux autorités guinéennes. La Commission recommande donc que ‘’les obligations des opérateurs opérant sous licence guinéenne doivent être rappelées par le CNSP, notamment répondre aux contacts radio du sémaphore. Il serait souhaitable que le CNSP coopère pleinement avec la préfecture maritime afin de rendre le système de contrôle et de surveillance performant’’, insiste la Commission dans son rapport adressé aux autorités guinéennes. Le rapport rappelle par la même occasion que ‘’les moyens mis en œuvre tant depuis la terre qu’en mer ne permettent pas à ce jour à la Guinée d’exercer un contrôle efficace dans l’ensemble de sa ZEE, notamment au-delà des 50 NM.’’ Et qu’il s’avère ‘’nécessaire d’assurer à terme des moyens aériens (mission ponctuelles) qui permettrait l’observation des infractions.’’ Ajoutant par ailleurs que ‘’le renforcement de la coopération régionale et internationale est indispensable pour assurer une sanction efficace.’’
La Commission souligne également que ‘’la procédure d’attribution du pavillon provisoire n’a pas été abrogée à ce jour. Précisant qu’il serait souhaitable que toute modalité d’enregistrement provisoire n’assurant pas les conditions minimales requises pour éviter l’enregistrement de navires INN en toute impunité soit immédiatement supprimée.’’
Pour finir, le courrier indique ‘’qu’en dépit de progrès concrets en ce sens, la Commission européenne se réserve l’opportunité de
maintenir le dialogue jusqu’à ce que des éléments démontrant le respect des engagements pris par la République de Guinée, ainsi que des textes juridiques qu’elle a élaboré, en particulier le plan d’aménagement et de gestion des Pêcheries 2014,soient apportés.’’
In L’Indépendant, partenaire de guinee7.com