Censure

Fête de l’indépendance à Pita: Les commerçants sommés de quitter les boutiques aux alentours de la Maison des jeunes

Le déguerpissement des boutiques contiguës à la Maison des jeunes de Pita dans le cadre des festivités du 56ème anniversaire se précise. La date butoir pour quitter expire ce dimanche 3 aout.

Le directeur préfectoral de la Jeunesse de Pita,  Ousmane Keita fait cette mise au point : ‘‘Au début c’était des hangars et des kiosques qui étaient installés près de la Maison des jeunes qui doit être entièrement rénovée, ensuite les commerçants ont construit des boutiques et magasin sachant que ce n’est pas pour eux ces endroits, l’Etat avait accepté qu’ils restent là en attendant, aujourd’hui on leur a dit de quitter. Le domaine doit être mis en valeur parce que le besoin de l’Etat est là, c’est la construction d’une Maison des jeunes digne de nom pour Pita, ils sont obligés de quitter. Ils ont d’ailleurs promis au préfet qu’ils vont quitter plus tard ce dimanche 3 aout pour que le chantier continue son cours normal pour finir comme prévu une semaine avant le 56ème anniversaire de la Guinée.’’

Sur l’endroit occupé, les marchands se plient à la décision non sans amertumes. Exemple, Amadou Sow, diplômé en droit, reconverti en marchand : ‘‘c’est triste notre départ de cet endroit qu’on appelle la devanture c’est ici le cœur de Pita, c’est ici que nous gagnons notre pain pour toute la famille, mais quand l’Etat décide de récupérer ce qui lui appartient qui peut s’y opposer, donc vaut mieux quitter avec respect. Le préfet nous a promis après la construction de la gare routière de Bendougou, des places. On s’en tient à ça. On espère que  la promesse va se réaliser, en tout  cas moi d’ici 20 heures (ce 2 aout, NDLR) je compte finir  de tout transporter chez moi jusqu’à ce que je trouve une boutique de façon provisoire. J’invite tous les amis de respecter l’autorité de l’Etat et quitter parce que c’est sérieux soit vous quittez ou on vous fait quitter, le Préfet  a donné des exemples où les gens ont été expulsés de force, donc pour ne pas se réveiller un jour et trouver la sécurité devant nos portes, il faut partir.’’

Idiatou Bah, rencontrée sur les lieux, est en pleur: ‘‘comme vous le voyez, on part. Nous avons demandé à ce qu’on nous laisse jusqu’au jour où ils seront prêts à construire, mais le Préfet nous a signifiés que la décision ne vient pas de lui mais de la haute autorité, je n’ai pas trouvé de la place d’abord je vais chez moi.’’

Au téléphone, le Préfet, Elhadj Sadjouma cissé, dit qu’aucune pression n’a été exercée sur les marchands ‘‘ce sont eux-mêmes qui ont fixé la date du 3 aout, pour quitter les lieux qu’ils occupent sans le moindre papier (autorisation)’’. Avant de réaffirmer son engagement à recaser les déguerpis ‘‘la décision sera effective dès que la gare sera construite. ‘’

Cependant certains commerçants concernés par cette affaire voient en cette décision du préfet une façon de régler quelques comptes politiques.

Alpha Ousmane Bah

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