AprĂšs le libĂ©rateur, le bĂątisseur, le pays semble dĂ©sormais sous la coupe du visionnaire. Si on ne sây trompe pas, Alpha CondĂ© veut en ĂȘtre Un, au regard des actes quâil pose dans le domaine du dĂ©veloppement depuis son arrivĂ©e Ă la tĂȘte de lâEtat guinĂ©en.
A sa premiĂšre expĂ©rience, lâĂ©lu du Peuple sâest vite rendu compte que de lâautre cotĂ© de la cour, les lunettes de lâobservateur sont parfois trompeuses en termes dâapprĂ©ciations des rĂŽles vouĂ©s Ă la gestion des affaires de lâEtat.
Malheureusement  « jâai hĂ©ritĂ© dâun pays et non dâun Etat », annoncera le nouveau PrĂ©sident Ă son investiture.
Constat amer aux yeux de ceux qui, certainement, nâavaient pas encore pratiquĂ© lâhomme politique quâest Alpha CondĂ©, pour savoir que cette personnalitĂ© ne fait pas mystĂšre de ses pensĂ©es. Dire « crĂ»ment » les choses, caractĂ©rise lâhomme depuis toujours. En revanche, le discours est sincĂšre Ă tous les Ă©gards, et Ă chaud, les mots peuvent heurter les sensibilitĂ©s, soit !
Mais pour son auteur, il se dĂ©gage une philosophie celle qui impose de dire la vĂ©ritĂ© mĂȘme si elle blesse.
Evidemment, la vérité fait souvent mal à celui qui manque de vertus.
Sinon, comme nous lâenseigne un adage africain « il est indĂ©cent de faire croire au crabe que son sort nâest pas la marmite ».
En effet, le pays est la maison qui nous ait commune, oĂč les privilĂšges dâappartenir au mĂȘme toit est sans exclusif. Mais lâEtat, câest cet appareil qui hiĂ©rarchise les droits et les devoirs, de lâentitĂ© sociale rĂ©git par les mĂȘmes principes juridiques, et que nul nâĂ©chappe aux fondements qui les caractĂ©risent.
Evidemment à un moment de notre histoire, on pouvait bien se demander sur la place de lâEtat en GuinĂ©e. Et, câest dans ce climat dĂ©lĂ©tĂšre quâest intervenu le retour Ă lâordre constitutionnel dit « normal » pour la GuinĂ©e.
Un concours de circonstances intimement liĂ© aux Sillons du processus de dĂ©mocratisation, alors en gestion, mais inexorable, qui auraient accĂ©lĂ©rĂ© le cours de lâhistoire.
La parenthĂšse qui a prĂ©valu Ă lâaboutissement de la mutation sociale a Ă©tĂ© aussi Ă©maillĂ©e de stigmates au double plan social et Ă©conomique.
Le plus difficile Ă©tait de croire quâen si peu de temps, la fatalitĂ© prendrait le dessus sur la rĂ©alitĂ©.
Mais, coller Ă ceux qui ont repris le tĂ©moin, Ă la suite du dĂ©cĂšs du « BĂątisseur », toutes intentions de saborder les acquis de la RĂ©publique ressemblerait Ă un simple procĂšs dâintention Ă leur endroit. LâhĂ©ritage Ă©tait dĂ©jĂ lourd, pourri et lugubre ; consĂ©quences dâune longue pratique dâun laisser-aller qui donnait libre court aux prĂ©dateurs de lâĂ©conomie nationale de se rĂ©galer sur le corps de cette population innocente et patiente. LâinexpĂ©rience dans la conduite des affaires de lâEtat aurait exacerbĂ© le reste des maux et les lourdes peines que cette population continuait éprouver du fait de la mal gouvernance dans la haute hiĂ©rarchie de lâadministration publique.
Ă a ! Alpha sâen est trĂšs tĂŽt rendu compte et ne se serait pas gĂȘnĂ© de le dire dans des termes que les morveux interprĂštent comme une insulte.
Pourtant, la vĂ©ritĂ© est palpable « il a hĂ©ritĂ© dâun pays et non dâun Etat ».
Aucune intention de nier lâĆuvre gigantesque de ses prĂ©dĂ©cesseurs (le libĂ©rateur SĂ©kou et le bĂątisseur ContĂ©), seulement il est Ă©tonnant de constater, câest dâailleurs regrettable, que bien des adeptes de la dĂ©sinformation se livrent aujourdâhui Ă un dĂ©nigrement sans prĂ©cĂ©dent de lâeffort du passĂ© et mĂȘme Ă une campagne nĂ©gativiste sur les rĂ©sultats des deux rĂ©gimes, alors que tout nâĂ©tait pas mauvais.
Faut-il assumer les Ă©checs du parcours qui impliquent la responsabilitĂ© de tous Ă des niveaux diffĂ©rents ? Avec ces leçons du passĂ©, les guinĂ©ens auraient dĂ» se remettre en cause et accepter dâentendre lâappel « au changement » que leur lance cet autre PrĂ©sident qui, en visionnaire, pense Ă des projets dans lesquels la GuinĂ©e ne sâĂ©tait jamais lancĂ©e.
Lors de sa 1Ăšre confĂ©rence de presse avec les mĂ©dias, le Chef de lâEtat a Ă©talĂ© la stratĂ©gie de dĂ©veloppement quâil ambitionne pour la GuinĂ©e durant ses deux mandats. Des projets qui visent plus de 40 annĂ©es de retombĂ©es bĂ©nĂ©fiques pour les gĂ©nĂ©rations montantes.
Alpha Kabinet Doumbouya