M. Mamady Condé est l’Ambassadeur de la Guinée aux USA. Dans cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, il dresse le bilan de la participation du chef de l’Etat guinéen, le président Alpha Condé, au sommet USA/Afrique.
Quel est le sentiment qui vous anime après la participation du chef de l’Etat guinéen au sommet USA/Afrique ?
Mon sentiment, c’est un sentiment de satisfaction parce que les résultats du président de la République à ce sommet sont très élogieux dans la mesure où la Guinée a pu créer une visibilité sur le pays, qui a été vivement appréciée par les uns et les autres.
Vous avez vu particulièrement l’attention singulière du président Obama lors de l’ouverture officielle du sommet où il a cité nommément le chef de l’Etat, le Professeur Alpha Condé parmi tous ses pairs dans son discours en disant qu’il remerciait la présence du président Condé. Ce qui était quelque chose de magnifique, quelque chose de beau et qui était aussi quelque chose de confiant à l’avenir des relations entre la Guinée et les Etats-Unis.
Disons, grosso-modo, que le chef de l’Etat, le Professeur Alpha Condé, a eu assez de contacts. Et je pense que les fruits sont nombreux. Si je prends par exemple la lutte contre ébola, il y a eu une assise spéciale du département d’Etat. Là, les résultats ont été immédiats parce que non seulement les Etats-Unis s’impliquent dans la lutte contre cette maladie, avec une assistance accrue qu’ils vont apporter aux pays touchés, particulièrement la Guinée.
Le chef de l’Etat avait insisté lors de cet entretien sur la nécessité de poursuivre les recherches sur cette fièvre, mais surtout la construction de laboratoires. Je pense que là-dessus, il ne s’est même pas contenté seulement d’évoquer la fièvre Ebola. Il est allé aussi sur d’autres tons, concernant d’autres maladies pour essayer donc d’avoir, si vous voulez, une assiette beaucoup plus large, techniquement parlant. C’est là où il a cité l’apport de la France, l’apport prochain des Etats-Unis et aussi l’implication de la Banque mondiale à hauteur de près de 200 millions de dollars dans la lutte contre Ebola. Il y a aussi que le chef de l’Etat a rencontré l’USAID, il a rencontré le ministre de la Santé américain, il a rencontré des partenaires de la chambre de commerce où toutes les grosses entreprises américaines étaient là. Nous avons déjeuné ensemble. Ce qui était une première aussi pour un pays africain. Mais cela témoigne à mon avis de la confiance de ces partenaires à la Guinée. Parce qu’ils savent que la Guinée est un pays d’avenir, surtout avec tout ce qui se passe comme les projets miniers.
Donc au niveau de la chambre de commerce des Etats-Unis par exemple lors du déjeuner, il faut reconnaitre que les gens ont parlé d’une façon élogieuse de la Guinée, des efforts qu’il a fournis en matière surtout de transparence et surtout en matière de lutte contre la corruption. Ce qui a été vivement apprécié par les investisseurs américains.
Je parlerai également de tous les contacts qu’il a eus avec les congresmen avec madame Karembass qui est la spécialiste de l’Afrique au niveau du Congrès. Et il y a aussi que le chef de l’Etat a été entendu par les jeunes lors de la rencontre avec Akon où il a parlé de la croissance et du devenir de l’Afrique, particulièrement de la Guinée.
Le chef de l’Etat a participé à une rencontre organisée par Africa24 et c’était une occasion pour le chef de l’Etat d’expliquer sa vision des transformations économiques à venir en Afrique et particulièrement en Guinée.
Grosso-modo, il est difficile de ramasser en gros tout ce qu’il a eu comme résultats. Mais je sais que la dernière rencontre, l’une des dernières, c’était à la Banque mondiale où il a rencontré le président de la Banque mondiale. Là, nous avons eu une surprise agréable parce que la Banque mondiale, non seulement accepte de nous accompagner dans l’hydroélectrique, dans l’électrification, l’eau, mais également dans le développement minier. Ils avaient mis dans le pipeline près de 450 millions d’office dans les mines, je crois du côté de Sangaredi. Autant vous dire que vraiment les perspectives sont heureuses entre la Guinée et les Etats-Unis.
Ici nous avons rencontré de nombreux jeunes guinéens qualifiés. Quelle est la politique que vous mettez en place pour qu’ils s’intéressent à leur pays ?
Vous avez entendu le président de la République, la voix la plus autorisée, développer justement cette politique d’insertion de l’expertise de la diaspora. Nous avons beaucoup de nos compatriotes qui ont étudié dans les meilleures écoles en Amérique.
La politique du chef de l’Etat c’est comment faire le mélange entre ceux qui sont sortis, formés par les écoles guinéennes et ceux qui sont formés à l’étranger. Les mettre ensemble, c’est une source de progrès, à mon avis.
Donc moi je me dis, franchement parlant, si vous regardez aujourd’hui dans le paysage des Guinéens qui sont installés ici, vous vous rendrez compte que ce sont des cadres éminents, des experts dans beaucoup de domaines et qui ont une compétence déjà prouvée et dans plusieurs domaines comme je vous le disais.
Donc c’est dire que demain notre politique sera quoi ? C’est de les intéresser au pays. Et le chef de l’Etat a dit hier soir à un médecin, un éminent cardiologue guinéen : mais qu’est-ce que tu cherches ici, toi ? Il faut rentrer. Viens nous aider dans le développement sanitaire. Donc c’est dire que franchement parlant, quelque part, notre politique sera dans ce cadre-là. C’est de les intéresser, les inciter et les amener à s’intéresser au pays davantage et pourquoi pas y aller pour s’installer ! Pourquoi pas ? Et pour un début, s’ils peuvent faire, disons, des voyages d’études réguliers ce ne sera pas mauvais. Voilà, nous sommes en train de pousser la charrette. Et je pense que tôt ou tard ces Guinéens s’inséreront dans le circuit national.
Interview réalisée par Ibrahima Sory Traoré envoyé spécial de guinee7.com, Washington DC