Le Japon s’est dit prêt lundi à fournir un traitement expérimental mis au point par une entreprise nippone pour lutter contre le virus Ebola, dont la pire épidémie jamais enregistrée frappe quatre pays d’Afrique de l’Ouest.
« Notre pays est disposé à livrer le médicament en coopération avec le fabricant si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en fait la demande », a déclaré le secrétaire général du gouvernement, Yoshihide Suga.
Il n’existe actuellement aucun vaccin ou antiviral homologué contre le virus Ebola, qui figure parmi les plus contagieux et mortels chez l’homme dont il peut provoquer la mort en quelques jours. Face à la gravité de l’épidémie actuelle, la pire depuis la découverte du virus il y a une quarantaine d’années, la communauté médicale internationale a cependant approuvé mi-août l’emploi de traitements non homologués.
Une lueur d’espoir est venue d’un sérum expérimental américain, le ZMapp, un cocktail de trois anticorps « monoclonaux » disponible en très petites quantités: deux praticiens traités avec ce sérum sont sortis guéris de l’hôpital la semaine dernière. Un prêtre espagnol qui en avait bénéficié était cependant décédé quelques jours plus tôt.
Le médicament japonais est appelé favipiravir (ou « T-705 »). Il est commercialisé sous le nom Avigan par Toyama Chemical, filiale du spécialiste des techniques de l’image FujiFilm Holdings.
Par rapport au ZMapp, il présente l’avantage d’avoir été homologué en mars au Japon en tant qu’antiviral contre la grippe et est actuellement en phase de tests cliniques aux Etats-Unis.
Son administration sous forme de comprimés peut également faciliter le traitement dans des zones aux infrastructures médicales limitées.
« Avant même que l’OMS ne prenne une décision, nous sommes prêts à répondre aux demandes individuelles (de travailleurs médicaux, NDLR) sous certains conditions s’il s’agit d’un cas urgent », a souligné M. Suga.
Contacté par l’AFP, le groupe japonais, connu pour ses appareils photo mais qui a aussi une activité importante dans le domaine médical (radiographie et endoscopie notamment), a indiqué avoir reçu des demandes de l’étranger, sans préciser combien ni de quels pays.
« Nous avons des réserves suffisantes pour plus de 20. 000 personnes », a ajouté un porte-parole. Le groupe pourrait en préparer davantage par la suite.
Le virus Ebola se propage par contact direct de fluides corporels, comme le sang, de personnes infectées présentant les symptômes de la maladie.
L’épidémie actuelle, « la plus importante et la plus sévère » depuis la découverte en 1976 de ce virus, a déjà fait au moins 1. 427 morts, dont 624 au Liberia, d’après le dernier bilan de l’OMS. Les autres pays touchés sont la Sierra Leone, la Guinée et plus marginalement le Nigeria.
Afp