L’Union africaine (UA), réunie lundi à Addis Abeba pour définir une stratégie à l’échelle du continent contre l’épidémie d’Ebola, a appelé les pays africains à lever toutes les restrictions aux voyages.
«Les Etats-membres africains ont décidé d’exhorter tous les pays membre à lever toutes les interdictions de voyage, afin que les gens puissent se déplacer entre pays et faire du commerce et afin de favoriser les activités économiques», a déclaré Nkosazana Dlamini-Zuma.
«Il a également été souligné que, si les interdictions de voyage devaient être levées, des mécanismes de surveillance adéquats devaient être mis en place, aux points de départ des citoyens et aux ports d’entrée, que ce soit les aéroports, les points d’entrée terrestres ou les ports maritimes», a-t-elle ajouté.
Selon l’OMS, près de 4.000 personnes ont déjà été infectées depuis le début de l’année, dont plus de 2.000 sont mortes. Les trois pays les plus touchés sont la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia, mais des décès ont également été recensés au Nigeria et une infection a été confirmée au Sénégal.
Plusieurs pays limitrophes ont fermé leurs frontières avec les pays touchés, des Etats ont interdit l’entrée sur leur territoire aux voyageurs venant de ces pays et plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec les zones où sévit l’épidémie.
En ouverture des débats, la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a appelé à une «réponse africaine unie, complète et collective» et insisté sur la nécessité de mener une «lutte» qui «ne conduise pas à l’isolement ou à la stigmatisation des victimes, des communautés ou des pays».
«Nous devons faire attention à ne pas mettre en place des mesures qui auraient un impact social et économique supérieur à celui de la maladie elle-même», avait-elle ajouté. S’il faut agir «pour stopper la propagation de la maladie (…) nous devons aussi mettre en place des mesures pour permettre (au secteur agricole) de continuer et pour aider les commerçants».
Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, a lui estimé que l’épidémie allait coûter «plusieurs points de PIB» à la Guinée, la Sierra Leone et au Liberia en raison de cycles agricoles perturbés, de restrictions au commerce transfrontalier et d’investissements reportés.
AFP