Une femme a perdu la vie, faute de soins aux portes du centre hospitalo-universitaire de Donka, le dimanche dernier. La victime avait passé 48 heures, allongée le long du mur d’enceinte du plus
grand hôpital du pays, abandonnée à son sort. La veille de son décès, notre reporter qui se trouvait sur les lieux a alerté la directrice de Donka Dr Fatou Siké Camara, de la présence de cette pauvre patiente, qui se tordait de douleur devant une foule de curieux, qui la regardait, tout en se gardant de l’approcher, de peur qu’elle soit atteinte du virus Ebola.
Notre reporter informera par la même occasion le ministre de la Santé et de l’hygiène publique Dr Rémy Lamah, qui comme par hasard se trouvait à Donka au moment des faits, où il venait juste d’achever une visite de terrain, aux côtés de Mme Annick Girardin, Secrétaire d’Etat français au Développement et à la Francophonie, alors que celle-ci de passage à Conakry, dans le cadre d’une tournée dans la sous-région, était venue s’enquérir du fonctionnement du CHU Donka, abritant le centre de traitement d’Ebola.
Finalement, personne ne viendra au chevet de cette dame, durant toute la durée de son agonie. Car, ce n’est qu’après son décès que des agents de la Croix rouge seraient venus sur les lieux, pour emporter le corps, assurent des témoins, qui affirment que la défunte portait des traces de coups sur le corps. De quoi faire penser qu’elle avait été victime d’agressions violentes. Ce qui n’aurait rien avoir avec l’épidémie d’Ebola.
En attendant d’avoir une version des autorités compétentes sur ce décès, il faut dire que l’apparition du virus Ebola a affecté sérieusement le quotidien des populations, qui vivent désormais dans la psychose. Les hôpitaux sont quasiment désertés par la plupart des patients, qui craignent de s’y frotter à ceux qui sont atteints de la fièvre Ebola. Et quand une personne est frappée d’un malaise en pleine rue, où dans les moyens de transport en commun, c’est le vide qui se crée autour d’elle. Tel que ce sexagénaire, décédé d’un arrêt cardiaque dans le train de banlieue, la semaine dernière. Les
passagers qui se trouvaient dans le même compartiment que lui ont eu la peur de leur vie, selon des témoignages recueillis suite à ce fait divers. Ebola phobie quand tu nous tiens.
In Le Démocrate