Censure

Il y a eu Napoléon le petit, maintenant, il y a Macky le petit

Installé à la tête de l’Etat sénégalais grâce au vote sanction dont a été victime le président Abdoulaye Wade en 2012, le nouveau président sénégalais, Macky Sall qui est un pur produit du système de Me Wade, qui a tiré de l’anonymat ce jeune cadre de l’institut des sciences de la terre, ne sait plus quoi faire pour détourner l’attention de ses compatriotes sur les soucis du moment.

Battu aux dernières élections locales, comme Wade en 2009, incapable d’améliorer le quotidien des Sénégalais, avec leur tiebou diene quotidien, plein de cholestérol. Empêtré dans l’affaire Karim Wade, qui n’est rien d’autre qu’un sombre règlement de compte envers un ancien bienfaiteur (Karim) qui a éviter à Macky de prendre les bus Diaga Ndiaye dans les rues de Dakar, Macky Sall a choisi un bouc émissaire : la République de Guinée.

Depuis la crise sanitaire Ebola en Afrique de l’Ouest et en Guinée, Macky Sall en profite pour détourner l’attention des Sénégalais de leurs problèmes, en fermant les frontières avec la Guinée. Alors que le Foutah guinéen est le principal pourvoyeur de pommes de terre, tomates, oignons au Sénégal. Parce que le virus Ebola a beau être présent dans une localité guinéenne, le Guinéen est travailleur et n’est pas adepte de la civilisation du « wakhtane », là ou les gens sont assis dans le mensonge, du matin au soir, dans leur boubous amidonnés tentant d’arnaquer les passants, autour d’une tasse de thé. Les Guinéens ne sont ni des mendiants internationaux, ni des Fène kat comme disent les Ouolofs.

Qu’est ce que Macky veut montrer en s’en prenant à la Guinée, qu’il incarne un pouvoir plus docile devant les Français ? Mais ceux-ci comprennent que l’amitié se montre pendant les moments d’épreuve, les français n’ont pas fermé leurs frontières. Fermer sa frontière est un acte que la ministre de la Francophonie, Annick Girardin trouve stupide.

Paniqué par la situation politique de son pays dont les brides lui échappent chaque jour un peu plus, Macky a pris à partie un pauvre étudiant guinéen malade ( arrivé à Dakar) qu’il livre à la vindicte populaire, parce que malade, qu’il nomme le « petit guinéen » qui devrait être jugé pour avoir voyagé malade. Macky est-il la justice sénégalaise ? Macky connaît-il le nombre de citoyens sénégalais malades à Conakry, sur une population de trois millions d’habitants. Macky sait-il que le virus Ebola a fait moins de morts que le choléra dans les rues de Dakar. Faut-il renvoyer à Dakar les malades sénégalais de Guinée y compris ceux atteint de sida( et qui sont nombreux ici) ? Débaptiser la célèbre mosquée sénégalaise de Conakry ? Macky connaît-il le nombre de sénégalais qui vendent le bois, objets d’art et quémandent en Guinée dans l’antichambre du Palais de la République et des ministères ? Macky Sall lui-même n’a-t-il pas reçu l’argent de la Guinée pour se faire élire ? L’histoire, un jour, prendra la trompette.

Le Sénégal, même inscrit dans un processus de larbinisation politique envers la France, mérite mieux que Macky Sall qui pense que les 12 millions de Guinéens ont tous le virus Ebola au point d’instruire ses services de faire la chasse aux détenteurs de passeports guinéens. A la tête d’une République sénégalaise ou sa femme Mariame Faye impose ses frères dans de nombreux postes juteux de la République et du pays, alors que le parti de Macky pèse au maximum 25% de l’électorat.

La France n’a pas fermé ses frontières, le Mali et les autres aussi. Les Guinéens n’oublieront pas, et les passeports sénégalais passeront un jour ou l’autre par Conakry. Nous savons déjà qu’il y a eu Napoléon le petit, maintenant, il y a Macky le petit.

Maéva Sinan (galanyi.com)

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