Censure

La tragédie de Womey (N’zérékoré), Bah Oury s’interroge : un mensonge d’Etat ?

La gouvernance d’Alpha CONDE est marquée par le recours systématique à la violence et au mensonge. La gestion de la maladie hémorragique Ebola est une catastrophe nationale et sous-régionale parce que les autorités guinéennes ont minimisé et même des fois nié la gravité de la maladie. Cela les a empêché de prendre à temps les mesures indispensables pour stopper la propagation de l’épidémie. L’assassinat à caractère politique  du leader de la section motard de l’UFDG El hadj Amadou Oury DIALLO, le lundi 15 septembre 2014 porte manifestement la signature de la milice privée d’Alpha CONDE. La déclaration du député Aboubacar Soumah de l’UFDG pour dénoncer les menaces qui pèsent sur lui et sur celles de sa famille atteste que les commanditaires du meurtre contre le responsable de l’UFDG sont tapis dans les cercles proches du pouvoir à la Présidence. Comme en 2010, les donzos paradent à Conakry en narguant les paisibles populations guinéennes. La réédition des massacres de 2009 et de 2010 à une plus grande échelle ne fait à mes yeux l’objet d’aucun doute. Une politique fasciste, digne du régime hitlérien a eu l’occasion de s’installer et de s’institutionnaliser.

Ces réalités ont été maintes fois dénoncées sans aucune réaction efficiente des institutions guinéennes et de la communauté internationale. Cette dernière  préférant appliquer la politique de l’autruche car selon elle les zones chaudes sont le Mali et la Centrafrique. Toutefois il faut saluer la décision du Président François HOLLANDE de construire un hôpital militaire dans la région forestière en signe de solidarité avec notre pays afin d’endiguer la propagation de la fièvre hémorragique Ebola. Dans le même ordre d’idée, l’envoi des militaires américains au Libéria et en Sierra-Léone pour aider ces pays en détresse honore le Président OBAMA de ne pas abandonner les populations africaines en détresse. La résolution du conseil de sécurité des Nations Unies appelant à une mobilisation internationale contre l’Ebola est également encourageante. Dans ce contexte, il est raisonnable de penser que la crise sanitaire sera vaincue.

A Wome dans la préfecture de Nzérékoré, crise sanitaire et crise sécuritaire se trouvent confondues. Cette nième tragédie qui aurait fait selon certaines sources bien informées quatorze victimes  doit être scrutée attentivement, car  beaucoup de questions restent sans réponses et sont sans aucune tentative d’explications par les autorités officielles.

D’abord quelle est la nature du conflit qui, il y a une dizaine de jours  a amené les populations d’un quartier de Nzérékoré (Donota) à se révolter sous prétexte  que le marché de Nzérékoré a été pulvérisé de désinfectants ? Ces heurts auraient fait des victimes avec des fois des échanges de coups de feu disent-ils. Dans ce contexte, comment expliquer la présence à Wome, des autorités de la région (gouverneur, préfet, directeurs centraux de la santé de la région) accompagnées de journalistes pour une sensibilisation contre la fièvre Ebola alors que l’expérience aurait commandé de faire appel à des structures civiles et morales qui ont la confiance des populations. Pourquoi la délégation a été prise à partie par des jets de pierre ? Comment la garde prétorienne du gouverneur a t-elle réagi ? N’a t-elle pas tiré comme à ses habitudes sur les paysans pour dégager le chemin pour le gouverneur et le préfet ? Comment expliquer la mort du sous-préfet qui est originaire de la région et qui certainement a entretenu des relations de confiance avec ses administrés ? Comment expliquer que des médecins, des journalistes et un prêtre évangéliste soient les seules victimes ? Comment justifier le retard de la publication de la liste des victimes , en faisant croire que des membres de la délégation ont été pris en otages le mardi 16 septembre 2014 .Pourquoi la propagande officielle à travers son ministre de la communication a d’ores et déjà indiqué que les  victimes ont été exécutées avec des machettes excluant ainsi d’un revers de la main, la possibilité que les morts soient atteints de balles ?Pourquoi, refuser que les familles des victimes récupèrent les dépouilles de leur proche ? Et quid  de l’autopsie ?  Autant de zones d’ombres subsistent que seule une commission d’enquête indépendante aurait permis de faire la lumière sur ce macabre massacre. La vérité officielle n’a aucune crédibilité surtout dans cette région encore traumatisée par le massacre nocturne de Zogota en août 2012. Que cachent les manigances et les manipulations du pouvoir d’Alpha CONDE ? Cherchent-ils à décourager l’opinion internationale de s’intéresser à la Guinée car sa politique d’exclusion et de violence sera connue alors du monde entier ?

La Guinée est en danger. Les démocrates et les patriotes de toutes les sensibilités politiques, morales et religieuses sont interpellées. Demain, si le pays s’embrase que personne ne vienne nous dire qu’il ne savait pas que la gouvernance d’Alpha CONDE est criminelle et antinationale.

Amadou Oury Bah,

Premier vice-président de l’UFDG

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.