Le parti de Sidya Touré n’est pas du tout tendre avec le régime d’Alpha Condé, alors pas du tout. Dans une déclaration publiée sur son site, le parti républicain revient sur les ‘‘malheurs’’ qui se sont abattus sur la Guinée ces derniers temps. Et, selon le parti, tout ceci est ‘‘vraiment de la poisse, la guigne dans son état pur’’. A.S.
‘‘La Guinée va-t-elle perdurer dans le cercle vicieux de l’impunité, crimes et irresponsabilité de l’Etat ? Pourtant c’est ce qui se dessine inéluctablement à l’horizon depuis l’arrivée du régime Alpha Condé. On n’avait pas fini de pleurer Elhadj Amadou Oury Diallo, président de la section Motards de l’UFDG, sauvagement assassiné, quand nous avons appris la tragédie de Womey. Neuf personnes d’une délégation gouvernementale dont 3 journalistes sont froidement trucidées et jetés sans ménagement aucun dans une fausse commune.
L’irresponsabilité de l’Etat
Mais sommes-nous à une première tragédie dans cette région de la Guinée, ainsi que dans les autres ? Certainement Non. Les affrontements et tueries de N’zérékoré, Koulé, Beyla, Glapaye, Gueckedou, Mamou, Dalaba, Gaoual, Zogota, Diecké, Siguiri, Kankan et la bousculade meurtrière de 33 adolescents de la plage de Rogbanè sont restés impunis et leurs auteurs connus et identifiés libres de leurs mouvements, non inquiétés outre mesure, d’ailleurs si incognito ils ne bénéficient pas d’avancements ou de rétributions.
Avons-nous trouvé des réponses face aux assassinats de Mme Boiro (Directrice du Trésor), de Paule Cole (ETI), Mohamed Guissein (Finance), et d’autres ? Face à un Etat fuyant en permanence devant ses responsabilités régaliennes, les réponses tant souhaitées à ces questions risquent de ne jamais être dévoilées au grand jour.
L’irresponsabilité de l’Etat avérée ajoutée à l’impunité manifeste, l’on se croirait dans la cour du roi Petto. Le comble pour le pays tout quidam peut se lever, tuer un citoyen et s’attaquer à l’autorité sans être inquiété. L’on se demande si l’Etat sauvage, la loi de la jungle n’est pas en train de supplanter l’Etat de droit dans notre cher pays et à ce degré de désespoir actuel du guinéen, c’est le moins qu’on puisse dire, la vindicte populaire a vite fait de régner en maître absolu.
Si les premiers crimes à commencer par le massacre du 28 septembre 2009 avaient été punis avec toute la rigueur de la loi, les tragédies de Womey et autres auraient eu une forte chance de ne pas exister. Les auteurs auraient alors un réel motif de dissuasion, à même de mettre un arrêt définitif à ces crimes ignominieux répétitifs et récurrents.
Banalisation de la maladie !
Lorsque cette épidémie a été signalée au sud du pays depuis le mois de janvier 2014, l’Etat n’a pris aucune mesure pour la circonscrire et l’éradiquer avant qu’elle ne prenne de l’ampleur en se propageant et contaminant les pays voisins. Il a été le premier à occulter la maladie voire la banaliser, remettant en cause les chiffres de contaminés et de décédés répertoriés par MSF (Médecins Sans Frontières). On a vu la Première Institution du pays, le Chef de l’Etat affirmer que, citation : « Je n’ai pas peur D’ebola, donc je me rendrai à Gueckedou », ou encore affirmer que « le paludisme tue plus qu’Ebola » et puis gaffe des gaffes, à l’occasion du sommet Afrique-USA, précisément à la rencontre ‘’Believe in Africa’’ il enfoncera le clou en ces termes « …bien qu’Ebola soit éradiqué en Guinée ». fin de citation.
On a beau rôle d’accuser les populations à ne pas croire en l’existence de cette maladie, alors que les autorités ont très mal communiqué et ont amené celles-ci à majorité analphabète à en douter durablement, sinon se détourner des structures sanitaires au profit des guérisseurs, dans la mesure où l’inexistence de médicament avait été clairement dénoncée. Pourtant les gens qui ont eu quand même confiance en guérissent au jour d’aujourd’hui, très heureusement. Aussi, les parents des victimes ne voient pas leurs malades et ne peuvent enterrer dignement leurs corps, toute chose difficile à admettre aux yeux de ces croyants, de loin contraire à leurs us et coutumes.
C’est le régime de la poisse !
Quatre ans après l’arrivée de ce régime, les guinéens se demandent ce qui leur arrive, le ciel tomberait-il sur leur tête ? Les malheurs et misères semblent arriver en cascade et se donner rendez-vous dans notre pays martyr éternel. Fracture sociale, affrontements, assassinats, pénurie abyssale d’eau et d’électricité, misère, chômages, détournements, vol crapuleux, faillites d’entreprises, départs de compagnies, épidémie incontrôlée et enfin, le plus choquant, l’incommensurable, c’est le fait que pour la première fois même au moment des Rivières du Sud, des fidèles musulmans guinéens ne pourront accomplir le cinquième pilier de l’Islam, faire le pèlerinage. C’est vraiment de la poisse, la guigne dans son état pur!
Quand comprendront-ils nos concitoyens guinéens et ne serait-il pas trop tard ? Napoléon avant d’aller livrer bataille, demandait toujours de mettre à la tête des troupes les commandants chanceux. Pourquoi le faisait-il ? Parce que pour lui, la chance fait partie des réussites de l’homme d’Etat’’.