En mars dernier, Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG, était en séjour à Labé pour assister au Ziara de l’érudit Thierno Aliou Bhoubha Ndiyan. Notre reporter en avait profité pour lui poser une question : ‘‘Quels commentaires faites-vous de la présence du virus ébola en Guinée et de la riposte ?’’
La réponse du principal leader de l’opposition était: ‘‘Ecoutez c’est triste pour notre pays que nous soyons envahis par cette maladie qui pour l’instant n’a pas de traitement donc nous devons ensemble prendre toutes les dispositions pour conjurer le mal. Je pense que tout ce que le pays compte de ressources devraient être mobilisées pour mettre un terme à l’évolution de la maladie. Déjà hier à la fondation Thierno Aliou Bhoubha Ndiyan j’ai suggéré à Thierno Badrou, l’imam de la grande mosquée de faire des prières pour solliciter l’aide de Dieu dans la lutte que nous menons contre cette maladie. Je pense qu’il fallait situer l’origine du mal. Je ne sais pas si le gouvernement a perdu du temps ou pas mais nous avons appris que le ministère de la santé a envoyé des échantillons aussi bien en Europe qu’au Sénégal pour diagnostiquer la maladie. Mais quelles sont les dispositions prises, nous n’avons pas une capacité suffisante dans nos services de santé, il n’y a pas de moyens et puis on ne se prépare pas pour des maladies qu’on avait jamais connues. Je ne trouve pas de circonstances atténuantes, mais je dois dire objectivement un certain nombre de décisions ont été prises ça permis de situer le mal, ensuite solliciter l’appui des organisations internationales comme l’OMS, médecins sans frontières et tous ceux qui ont des capacités susceptibles d’aider ont répondu je pense que c’est un effort. Je pense l’autre aspect c’est de conjuguer l’effort de tout le monde pour que chacun là où il est puisse prendre des mesures pour éviter de favoriser la propagation de la maladie.’’
Le week-end dernier, le principal opposant de Alpha Condé a accordé une interview à Rue89, un site bien connu en France, notamment. A la question du journaliste : ‘‘Que reprochez-vous aux autorités guinéennes dans la gestion de l’épidémie Ebola ?’’
Il répond : ‘‘Lorsque l’épidémie a éclaté début février dans deux préfectures de la Guinée forestière, la visite du roi du Maroc était attendue pour début mars. L’impact de la maladie a été minimisé pour ne pas voir cette visite officielle annulée. La réaction n’a pas été à la hauteur du risque encouru par les populations. Ensuite, quand l’OMS annonçait 127 cas, le gouvernement avançait le chiffre de 62… Et quand Médecins sans frontières (MSF) donnait l’alarme en juin sur une épidémie hors de contrôle, Alpha Condé disait que la situation était « bien maîtrisée » et accusait MSF de chercher de l’argent sur le dos des Guinéens !’’
Ne parlez surtout pas du double discours, c’est le propre du Politique, parait-il.
Ibrahima S. Traoré