Depuis plus de 20 ans, certains opĂ©rateurs privĂ©s portuaires sont installĂ©s en GuinĂ©e. Ă lâorigine, ils seraient installĂ©s en GuinĂ©e pour  accompagner notre pays Ă dĂ©velopper son infrastructure portuaire afin dâoptimiser son Ă©conomie. Mais trĂšs vite, on sâest rendu compte que la bergĂšre suivait sa vache uniquement Ă cause de son lait. La vache nâayant pas fourni le lait quâattendait la bergĂšre, elle la fait passer au couteau au lieu de la nourrir convenablement et continuer Ă profiter de son lait. Câest exactement ce que nous avons vĂ©cu avec ces sociĂ©tĂ©s de manutention avant lâarrivĂ©e du groupe français BollorĂ©. Ces sociĂ©tĂ©s dont lâultime objectif est de se faire des profits, ont driblĂ© tous les gouvernements prĂ©cĂ©dents sans se soucier de la valorisation et de la modernisation de lâinfrastructure qui les a accueillies.
En plus de leur incapacitĂ© et de leur manque de volontĂ© Ă accompagner notre pays sur le chemin de la croissance, ces sociĂ©tĂ©s ont soumis nos compatriotes Ă la servitude Ă travers la sous-traitance. Lâensemble des employĂ©s directs de toutes ces sociĂ©tĂ©s ne fait pas aujourdâhui 500 personnes.
Plus de vingt ans dâexploitation et dâenrichissement illicite au dĂ©triment de la GuinĂ©e et des GuinĂ©ens
Ces sociĂ©tĂ©s nâont jamais pensĂ© Ă poser la moindre brique pour valoriser ce poumon de lâĂ©conomie guinĂ©enne. Aucun investissement nâa Ă©tĂ© fait, aucun projet de rĂ©novation nâa Ă©tĂ© proposĂ©. Elles nâont jamais pensĂ© que notre pays changerait un jour. Ces dribleurs nâont jamais cru quâils croiseraient un jour sur leur chemin un attaquant aussi redoutable quâAlpha CondĂ©, qui refuse dâinstaurer le clanisme en systĂšme de gestion. Elles nâont jamais eu une vision Ă long terme. Toutes croyaient que la GuinĂ©e allait basculer dâun jour Ă lâautre dans une situation irrĂ©parable. Donc, pour eux, investir en GuinĂ©e câest de jeter son argent Ă âŠlâeau !
Enfin arrive Bolloré, présent en Afrique depuis plus de 50 ans, et qui croit en la Guinée et aux Guinéens.
En mars 2011, aprĂšs les Ă©lections prĂ©sidentielles, le groupe BollorĂ© dĂ©barque en GuinĂ©e Ă travers sa filiale Conakry Terminal. DĂšs son arrivĂ©e, elle sâattĂšle Ă la modernisation des infrastructures portuaires, Ă la formation du personnel et surtout Ă la sĂ©curisation des biens et des personnes sur le terminal. Ces diffĂ©rentes rĂ©formes ont conduit Ă la cĂ©lĂ©ritĂ© des prestations, Ă lâinstauration de la transparence dans la gestion, Ă la sĂ©curisation des recettes de lâĂtat. Elles ont Ă©galement permis de mettre fin Ă la congestion portuaire, aux tracasseries administratives ainsi quâau laisser-aller longtemps instituĂ© en mode de gestion par ces prĂ©tendues sociĂ©tĂ©s de manutention qui nâont dâautres objectifs que se faire des profits au dĂ©triment de la GuinĂ©e et des GuinĂ©ens.
En moins de quatre ans de prĂ©sence en GuinĂ©e, BollorĂ© Africa Logistics aurait investi plus de 137 millions dâeuros hors taxe, soit mille trois cent soixante-dix milliards de francs guinĂ©ens pour la modernisation du Port Autonome de Conakry. Le groupe compte investir dâici la fin de sa concession, 500 millions dâeuros.
Aujourdâhui, avec cet investissement, BollorĂ© a dĂ©sormais un quai de 600 m de longueur avec une profondeur de  -13m et plus de 20 hectares dâespace de stockage des conteneurs. Le nouveau quai sera dotĂ© de  deux portiques et une centrale Ă©lectrique qui permettra au port dâavoir de lâĂ©lectricitĂ© et continuer ses activitĂ©s 24h/24. Ă partir du 15 octobre Ă venir, des grands navires pourront dĂ©sormais accoster au port de Conakry, pour le bonheur des importateurs guinĂ©ens, tout un symbole.
En plus de la modernisation du PAC, Bolloré se serait engagé dans le domaine social en offrant à la jeunesse de Conakry des espaces socio-éducatifs appelés Bluezone. PrÚs de 600 emplois permanents créés en Guinée, avec une prise en charge sanitaire à 100% pour tous les employés et leurs familles.
Ă partir du 1er novembre, Conakry terminal assurera pour le bonheur des importateurs de vĂ©hicules, la manutention des navires RoRo. Certains importateurs de vĂ©hicules demandĂ©s sur la question nâont pas cachĂ© leur sentiment : « Nous remercions sincĂšrement la direction du port de nous avoir sorti de cette situation de prĂ©caritĂ©. On sâattendait toujours Ă remplacer les piĂšces volĂ©es quand arrivaient nos vĂ©hicules. Mais aujourdâhui nous sommes convaincus que Conakry Terminal nous Ă©pargnera de tout ça.»
Un ancien travailleur de ces sociĂ©tĂ©s nous a livrĂ© aussi ses malheureux souvenirs : «Moi jâai dĂ©jĂ travaillĂ© au port et je sais ce qui sây passe.  Jâai travaillĂ© plus de dix ans avec une dâentre elles sans ĂȘtre officiellement embauchĂ©. Ă lâarrivĂ©e du groupe BollorĂ©, jâai Ă©tĂ© automatiquement embauché».
Nous pouvons dire quâavec BollorĂ© câest la GuinĂ©e qui gagne, puisque toutes ces infrastructures resteront au bĂ©nĂ©fice des guinĂ©ens.
Boubacar Camara