Lundi, 15 heures, à la caisse de l’hypermarché Leclerc, à Douai. Un couple de clients étrangers présente un billet de 500 euros pour régler ses 210 euros d’achats. Un billet de 500 euros? « C’est très rare, indique la direction de l’hypermarché. Forcément, on est méfiant. » Dès qu’elle l’a en main, l’hôtesse de caisse soupçonne que le billet est faux. Mais elle ne le passe pas au détecteur, comme le confirme la direction, elle avertit sa hiérarchie. « On a des détecteurs de faux billets, poursuit la direction, mais ils ne sont pas fiables à 100 %. Il y avait de gros doutes sur ce billet, il est passé dans plusieurs mains et on a appelé la police. »
Le couple est interpellé au motif qu’il détient un faux billet. La garde à vue démarre en milieu d’après-midi, lundi… mais ne se termine que mardi en fin de matinée. Pour le parquet, « il a fallu mener toutes les investigations car le papier paraissait effectivement curieux » et surtout attendre l’expertise d’une banque, ce mardi, pour confirmer que le billet de 500 € était réglementaire.
Excès de zèle, voire délit de faciès ? L’hypermarché s’en défend : « On avait des soupçons sur le billet, pas sur les clients. On a 1 200 000 passages en caisse par an, dans 99 % des cas on ne se trompe pas. Là on a fait confiance à l’humain. Or, dès qu’il y a de l’humain, il peut y avoir de l’erreur. On comprend que ça n’a pas dû être agréable, c’est sûr, mais on n’a fait qu’appliquer les directives ». Ce qui est sûr aussi, c’est que le couple de Guinéens a récupéré son billet mais n’est pas revenu le dépenser chez Leclerc.
Avec La Voix du Nord
