Selon un rapport de la Banque mondiale sur « l’impact économique d’Ebola » en Afrique de l’Ouest, le pire pourrait être à venir pour les pays touchés si une « réponse internationale » n’est pas apportée.
Les conclusions du rapport de la Banque mondiale sont lourdes pour la Guinée, le Libéria et le Sierra-Leone qui sont les principales victimes d’Ebola. L’impact économique pourrait atteindre d’ici la fin de 2015 le coût énorme de 32,6 milliards de dollars, si l’épidémie s’étendait à leurs voisins.
D’ores et déjà, la Guinée perdra cette année 1,8 point de croissance, mais aussi 120 millions de dollars de recettes budgétaires. Les chiffres pour le Liberia sont respectivement de 3,4 points et de 113 millions de dollars et pour le Sierra-Leone, de 3,3 points et de 95 millions. En 2014, l’économie des trois pays sera amputée de 319 millions de dollars de produit intérieur brut (PIB).
Tout en reconnaissant « l’incertitude considérable » de ses prévisions, la Banque a élaboré deux scénarii pour évaluer les dégâts d’ici la fin de l’année prochaine. Dans le scénario « bas » qui suppose une maîtrise d’Ebola dans les trois pays concernés à la fin de cette année, la Guinée souffre peu, la Sierra-Leone perd encore 59 millions de dollars de PIB et le Libéria, de loin le plus touché, 113 millions.
Dans le scénario « haut » où Ebola tarde à être contenu, les trois pays risquent de se voir privés de 815 millions de dollars de PIB. Un bilan potentiellement « catastrophique » pour des pays déjà fragilisés, selon la Banque. Celle-ci se risque à évaluer les conséquences pour l’ensemble de la sous-région et la fourchette de ses estimations pour les années 2014 et 2015 est extrêmement large, puisqu’elle va de 3,8 milliards de dollars à 32,6 milliards dans le pire des cas.
« Une réponse immédiate de la communauté internationale est cruciale », conclut la Banque. Il lui faut aider la Guinée, le Libéria et la Sierra-Leone à renforcer leur système de santé pour contenir l’épidémie et arrêter les comportements de peur qui l’aggravent. L’exemple du Sénégal et du Nigeria prouvent que c’est possible.
Source : Jeune Afrique