« Tous unis contre Ebola », tel est le thème de la seconde édition du Trophée « Protecteur des Arts et Cultures » (TPAC), doté du Grand Prix Bicigui Amie des Arts. Cette année donc, l’actualité a rattrapé l’événement et le Petit Musée, initiateur de ce grand rendez-vous culturel, a décidé de consacrer le concours à la lutte contre l’épidémie Ebola qui frappe de plein fouet les populations guinéennes. La mobilisation nationale dont le ton a été donné par le premier responsable du pays que l’on a vu sur plusieurs fronts, notamment à la tribune de plusieurs institutions internationales, et qui a déclaré que c’est une véritable guerre qu’il faut mener à Ebola, a besoin de plus de visibilité aujourd’hui. Et c’est pourquoi, à l’instar de la Coordination nationale de lutte contre la maladie Ebola qui met un accent tout particulier sur la communication, le Petit Musée intègre cette stratégie avec ce concours.
« La culture est partout, au début et à la fin du développement, comme le disait le poète-président Senghor. Les artistes ne peuvent pas être en reste face à cette épidémie. C’est la meilleure arme dont nous disposons pour gagner tous les paris, particulièrement celui de la lutte contre Ebola », dit Mme Raliatou Tamsir Niane Fifi, directrice du Petit Musée. Selon elle, pour que le message passe au niveau des populations, il n’y a pas mieux que les artistes. Aussi, cette année, les organisateurs du TPAC ont choisi la photographie comme unique discipline dans laquelle les artistes vont devoir s’exprimer, pour apporter leur part dans la guerre déclarée au virus maudit. « Nous avons préféré la photographie parce que nous pensons c’est le meilleur art pour montrer Ebola. C’est une manière d’affirmer que la Guinée ne cache rien et n’a pas honte de montrer ce qu’elle subit aujourd’hui. En cela, la photo est le meilleur instrument de témoignage ». Les instants « capturés » par les photographes illustrent le combat mené par tout un peuple uni pour une seule et même cause. Attraper Ebola et le jeter loin de nous, tel semble être le maître mot de ce concours de photographie. Les arts visuels, notamment la photographie, participent de la communication utilisée pour vaincre Ebola. Comme des reporters de guerre, les photographes sont donc invités à prendre part à cette guerre, pour témoigner de la mobilisation totale des Guinéens contre Ebola.
La photographie qui n’est pas souvent mise à l’honneur en Guinée trouve en ce concours une belle occasion de montrer ce que savent faire les photographes guinéens. Lors de la séance des travaux préparatoires du concours tenue au Musée national de Sandervalia, le vendredi 17 octobre dernier et qui a vu la participation des associations de photographes et autres fédérations professionnelles, les représentants des photographes ont tous salué l’initiative et promis une participation massive de leurs confrères. Le lancement officiel du concours aura lieu par voie des médias nationaux et privés, à partir du vendredi 24 octobre.
Aziz Sylla