Le désormais ex-président du Burkina Faso, le capitaine Blaise Compaoré, vient de s’en aller du pouvoir, chassé par la rue. Il aura régné vingt-sept ans sans partage, vingt-sept ans durant lesquels il a fait à la fois du bien et du mal à son pays.
Comme actions louables à l’actif de Compaoré l’on peut citer les nombreuses infrastructures sociales et économiques édifiées sous son règne et qui font du Burkina une destination privilégiée des touristes et des investisseurs. Ajoutons à cela cette aura de médiateur qu’il a assumée dans différents conflits qui ont agité la sous-région ouest-africaine. Mais au-delà de ces actions louables l’on retient de lui l’image funeste d’un dictateur qui n’a pas hésité le moins du monde à tuer ses compagnons et frères d’armes dont le célèbre capitaine Thomas Sankaran et des dizaines de civils parmi lesquels le journaliste Norbert Zongo. On lui reconnait aussi d’avoir la main dans les guerres civiles qui ont déchiré le Liberia, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire. Le fait d’avoir conservé le fauteuil présidentiel près de trois décennies et d’avoir cherché un troisième mandat contre la volonté de son peuple a fini par jeter l’opprobre sur lui et le pousser à la porte de sortie. Aujourd’hui toute l’Afrique avec le Burkina jubile d’avoir un dictateur en moins. Il reste la question épineuse de la gestion de l’après Compaoré. Et les interrogations fusent de tous côtés :
– L’armée peut-elle valablement gérer la transition constitutionnelle
de 90 jours ?
– Ne faudrait-il pas confier l’intérim à un technocrate civil qui ne
relève d’aucun bord politique ?
– Que faire de Blaise Compaoré, comment lui faire expier le flot de
sang qu’il a fait couler au Burkina et en Afrique ?
– Les forces vives Burkinabés sauront-elles se tenir debout longtemps
en résistant à tout nouveau despotisme qui viserait à leur ravir leur
révolution ?
Le temps nous édifiera sur la suite des évènements.
In Le Démocrate, partenaire de guinee7.com