La visite du président Ibrahim Boubacar Kéita à Conakry la semaine dernière dans le cadre de la solidarité qu’il comptait exprimer à l’endroit de la Guinée et des autres pays de l’Union du fleuve Mano touchée par le virus Ebola, a été marquée par la faible mobilisation de la communauté malienne lors de son accueil à l’aéroport de Conakry.
En effet, malgré l’appel lancé aux ressortissants maliens de Guinée par le président de la section locale des Maliens de l’étranger Aliou Traoré, seuls 13 personnes avaient répondu à l’appel. La liste dressée pour la circonstance en faisait foi.
Cette faible mobilisation ne serait pas liée à la crise sanitaire qui sévit en Guinée, comme certains pourraient le croire. Un tour effectué par notre reporter au sein de la communauté malienne a permis de savoir que cette absence des ressortissants maliens à la cérémonie d’accueil visait à ‘’sanctionner’’ leur président Aliou Traoré. Celui-ci ne serait plus que seul à ce jour au sein d’un bureau qui comptait près d’une quarantaine de membres, à son élection en 2010. Tous ont déserté pour incompatibilité d’humeurs.
« Aliou Traoré est un homme qui a du mal à côtoyer la misère. L’homme préfère les salons feutrés et les gros bolides, qu’à s’apitoyer sur le sort d’indigents. Raison de plus pour les Maliens de Guinée de le fuir», témoigne un Malien évoluant dans le petit commerce dans la banlieue de Conakry.
A propos de cette visite d’IBK en Guinée, le Président malien a déclaré avant de s’envoler pour son pays : « Je repars reconforté, parce que j’ai vu un pays serein, un pays en confiance. Le chef de
l’Etat, commandant en chef est en place. Maintenant tout ce qu’il faut pour que ce pays soit hors Ebola est mis en œuvre. En sa compagnie nous avons vu les amis américains qui apprécient tout ce que la Guinée est en train de mettre en œuvre. C’est un gage de succès pour l’avenir. Sur le plan des relations bilatérales, nous ne faisons que renforcer ce qui existe déjà. On dit souvent que c’est dans les dures épreuves qu’on reconnait les vrais amis. Nous serons toujours du côté de la Guinée quoi qu’il arrive aujourd’hui, demain, pour le meilleur et pour pire. Aujourd’hui nous sommes allés au Quartier pour saluer ma sœur N’Sira. Donc, c’est une salutation familiale que j’ai faite ce matin. C’est pour vous dire qu’Alpha et moi, on ne sait pas connu aujourd’hui. C’est une vieille histoire, cette affaire-là».
Il faut rappeler que lors de son séjour du 12 mars 2014 en Guinée, la mobilisation fut très forte chez les Maliens. Mais à l’époque, l’autre camp favorable à l’ancien président Doucouré, qui vit depuis au Mali, s’y était mis dans la mobilisation.
Joint au téléphone par notre reporter, Aliou Traoré a esquivé la question, tout en promettant de rappeler, en vain.
Omar N’Daw