Macky Sall, le président sénégalais, chercherait à rouvrir les frontières avec la Guinée pour permettre à la délégation guinéenne de participer au sommet de la francophonie. Ce qui peut paraitre incompréhensible dès lors que la cause ayant engendré la fermeture des frontières n’est pas éradiquée. En Guinée, il y a encore Ebola. Les dernières statistiques officielles parlent de 77 cas dont 60 confirmés et 17 suspects. Si l’information sur la réouverture des frontières était vérifiée, on pourrait bien alors conclure que les mesures de Macky avaient d’autres objectifs que celui de mettre à l’abri son peuple. Enfin pour peu qu’on soit logique !
Mais de la logique dans cette affaire, le président sénégalais n’en a que faire. Tout comme l’élégance d’ailleurs !
Voyons. Macky Sall contre toutes les recommandations des institutions spécialisées a fermé les frontières sénégalaises à la Guinée pendant que l’épicentre de la maladie était en Guinée forestière ne partageant aucune frontière avec le Sénégal.
Problème ? La ville de Kayes (Mali), située non loin du Sénégal (100km) a eu un cas d’ébola. Mais le Sénégal n’a pas envisagé fermer ses frontières avec ce grand voisin qui, par ailleurs participe énormément à l’enrichissement de l’Etat sénégalais à travers ses importations.
Avant le Mali, les USA, le Nigeria et l’Espagne avaient chacun eu son cas d’Ebola. Là aussi le Sénégal n’a pas envisagé de fermer ses frontières aériennes. D’ailleurs, il a accepté de recevoir comme hub des avions américains pour les pays touchés par le virus. L’argent des Yankees est passé par là…
Il est évident que s’il devait continuer à fermer les frontières avec tous les pays touchés par ce virus, le président sénégalais allait in fine isoler son propre pays.
Quoi qu’on dise, face à l’épidémie d’ébola, Macky Sall a fait preuve d’un amateurisme primaire. Là où il devait imposer de simples contrôles, et au mépris des mises en garde de politologues aguerris comme son compatriote Babacar Justin N’Diaye, il a fermé les frontières et isolé. Protéger son peuple tout en faisant de preuve de solidarité à l’égard du voisin relève d’une dextérité qu’apparemment notre président, élu par défaut, au Sénégal en 2012, n’a pas. Et maintenant, il fait face à des contradictions certaines.
Ibrahima S. Traoré