Abdourahmane Bakayoko est depuis cet après-midi à la Maison centrale de Labé, attendant son jugement pour ‘‘outrage au président de la République’’. Quelques temps avant cette étape, nous avons pu être en contact avec le jeune leader du parti des Démocrates guinéens. Il dit maintenir les propos selon lesquels : «La politique d’Alpha Condé et de Cellou Dalein est dangereuse, elle a couté la vie à près de 100 manifestants entre 2010 et 2013 ; Alpha et Cellou sont ethnocentristes ; Alpha n’a derrière lui que les Malinké, Cellou que les Peuls, c’est grave. J’ai très peur qu’Alpha et Cellou ne brulent la Guinée comme Gbagbo et Ouattara l’ont fait en Côte d’Ivoire. Si les deux quittent la politique, avant une guerre, la Guinée ne brulera pas. »
Bakayoko précise que ses propos font suite à ceux du représentant de l’UFDG dans l’émission. Ce dernier aux dires du jeune leader aurait déclaré : « En 2015, même si ébola tue tous les Guinéens, jusqu’à ce qu’il ne reste que deux Guinéens seulement, ces deux vont chasser Alpha Condé. Parce qu’il ne sera plus légitime. Ces deux vont voter, un va commander l’autre après. »
Pour Bakayo, ces propos ne sont pas moins virulents que les siens à l’égard du chef de l’Etat. il se demande alors pourquoi lui seul devant le tribunal ?
Il révèle par ailleurs, que depuis l’émission par laquelle le scandale est arrivé, « toute ma famille, tout mon village qui s’appelle ‘Lagui‘ dans la préfecture de Tougué, tous les ressortissants de mon village à Labé et qui portent le nom Bakayoko, sont hautement menacés par les militants de l’UFDG ».
Enfin, il déplore qu’aucun « avocat de Conakry et de toute la Guinée que j’ai contactés n’accepte de risquer sa vie et sa voiture pour me défendre à Labé ».
Pour rappel, après une émission radio à Labé, la voiture de Abdourahmane Bakayoko a été calcinée par les militants de l’UFDG en furie, dit-on, pour protester contre ses propos tenus à l’égard du leader de l’UFDG, le principal parti d’opposition.
Alpha Ousmane Bah