Les Etats-Unis appellent le FMI à effacer près d’un cinquième de la dette des trois pays ouest-africains les plus touchés par l’épidémie d’Ebola, a indiqué leur secrétaire au Trésor Jacob Lew dans un communiqué obtenu mercredi par l’AFP.
« Nous demandons au FMI d’étendre son soutien en accordant un allègement de dette à la Sierra Leone, au Liberia et à la Guinée », a déclaré le ministre dont le pays est le premier actionnaire du FMI.
Un responsable du Trésor américain a ajouté que les Etats-Unis souhaitaient un allègement global de 100 millions de dollars tout en ajoutant que le montant précis devrait être déterminé « après consultation » avec le Fonds et ses 188 Etats-membres.
Au total, les trois pays doivent rembourser plus de 493 millions de dollars au FMI, dont 174,8 millions pour la seule Guinée, au titre des prêts accordés par l’institution, d’après les données disponibles sur le site internet du Fonds. Des remboursements d’environ 21 millions de dollars sont prévus pour 2015.
Selon M. Lew, le Fonds monétaire international (FMI) a certes déjà joué « un rôle crucial » en accordant fin septembre une rallonge budgétaire globale de 130 millions de dollars à ces trois pays qui étaient sous assistance financière de l’institution avant le déclenchement de la crise Ebola.
Mais un allègement de dette permettrait d’aller plus loin et de « promouvoir la stabilité économique » dans ces pays « en libérant des ressources » pour couvrir les « besoins immédiats et les mesures de rétablissement à long terme », a détaillé M. Lew.
Contacté par l’AFP, le Fonds n’a pas souhaité faire de commentaires.
Selon les estimations du FMI, l’épidémie d’Ebola qui a tué plus de 5. 000 personnes pourrait faire perdre cette année jusqu’à 3,5 points de pourcentage à la croissance économique en Sierra Leone (contre 11,3% prévus actuellement) et au Liberia (par rapport à 5,9%) et 1,5 point en Guinée (contre 3,5% attendus).
La Banque mondiale estime, elle, qu’une propagation de l’épidémie pourrait coûter plus de 32 milliards de dollars à l’Afrique de l’Ouest d’ici à la fin 2015.
AFP