Censure

Polémiques : Tibou répond à Siaka Barry

Siaka Barry

 »J’aimerai mille fois mieux risquer la violence que risquer l’émasculation de toute une race  » Gandhi Cher concitoyen, C’est avec un sentiment de profonde pitié que j’ai lu la lettre ouverte que vous vous êtes donné, n’y voyez ni ironie ni dérision, la peine de m’adresser.

Je n’ai pas pour habitude de répondre aux turpitudes des  » Polis-petits-chiens », comme dirait le général De gaulle, ni aux voyous pyromanes de la plume, prompts à réagir chaque fois qu’il faille donner des gages à leurs mentors ou qu’ils voudraient sortir de l’anonymat au risque d’étaler, à votre parfaite image, leur misère intellectuelle et morale.

Il ne vous aura d’ailleurs pas échappé, malgré votre statut peu flatteur  » d’idiot utile » ou de  » porte-flingue » ou les deux, que ce n’est pas à vous le  » frère » dont je me passerai volontiers que je pourrais m’adresser ; mais, aux Guinéens que vous ne pouvez plus tromper.

Mais puisque vous m’avez fait l’honneur –merci infiniment- de vous occuper de ma modeste personne plutôt que de vous préoccuper de votre sort funeste en attendant le sursaut – inéluctable et imminent – des Guinéens que vous redoutez tant, je ne vous gratifierai pas de mon mépris que vous méritez pourtant .

Je dois ajouter , pour être juste , mieux que tous les bouffons et larrons entretenus et tenus en laisse par votre régime décadent et honni de tous.

A qui voudriez-vous faire peur, apprentis-dictateurs et maîtres-chanteurs, en agitant le chiffon rouge du sang versé d’innocents depuis que votre  » régime démocratique » sans tête ni queue , le pire de l’histoire de la Guinée , a été installé contre notre volonté , grâce à votre technologie électorale usée ?

Pire, Dieu même ne veut pas de votre  » champion », d’où la succession de malheurs qui continuent de vous frapper. Et ce n’est pas fini, le pire est à venir !

Sans fard ni clause de style, à mon tour, je dirai au mieux que ‘’ vous êtes une merde dans un bas de soie », pour paraphraser Bonaparte s’adressant à Talleyrand dont vous pouvez légitimement comme d’autres embarqués avec vous dans le bateau ivre de la Présidence d’Alpha Condé disputer l’héritage sans avoir bien sûr son talent et son intelligence légendaires.

oh que si , pour être opportuniste ou jouer  » l’aboyeur de service » , ou le  » Peulh de service’’- se reniant pour plaire  » à ses maîtres du jour – ou les deux, il faut du génie que vous confondez, par bêtise assumée ou ignorance pathétique, à l’outrage et l’offense gratuite qui , chez vous le néo-nihiliste, révèle une culture primaire et une inculture primale d’un primate dont les grimaces ou petits numéros de cirque amusent peut-être, mais que lui.

Les préoccupations des Guinéens, croyez pour une fois à ma bonne foi, sont ailleurs : comment se débarrasser de vous qui voulez en plus de tout le mal que vous continuez à causer à leurs familles et eux, leur  » voler » ce qu’il leur reste de plus cher : leur pays.

D’où l’exil de certains d’entre nous qui, plutôt que de vous réjouir, apprentis-dictateurs, devrait vous inquiéter et hanter vos nuits, étant entendu que la roue de la fortune et du pouvoir aussi tourne et qu’aucun crime ne restera impuni.

Monsieur Barry, je m’en veux pour tout le temps qu’il vous a fallu pour faire le tour des bibliothèques afin de préparer laborieusement votre réplique, un  » acte manqué ».

Je plains le commun des lecteurs qui, dictionnaire à la main, essaie de comprendre votre obstination avec l’énergie du désespoir à faire  » l’avocat du  » diable » que je n’ai pas besoin de nommer, car vous êtes bassement à son service et dans sa maison en ruine.

Que y-a-t-il à comprendre dans la haine et l’exclusion, marque déposée, de votre régime et dont vous pouvez garder tous les droits d’auteur ? Que y-a-t-il à envier à la médiocrité inscrite dans l’ADN de votre leader et qu’il léguera en guise de testament politique à un héritier émérite comme vous, cher frère ?

Le bilan qu’il n’y a que votre leader et vous dans une exaltation pathologique pouvez croire encore puisse être plébiscité par des électeurs pressés de vous pousser à la porte, sera votre pire cauchemar dans les urnes ou la rue.

A ce propos, commentant les récents événements au Burkina Faso , le Président Hollande a déclaré que ce  » qu’a fait la population, c’est défendre le droit ».

En Guinée aussi, ce que feront les citoyens, dans les prochaines heures, c’est de rétablir la démocratie et la liberté pour chacun et tous au grand dam de Prédateurs qui, depuis 4 ans, répandent la terreur et voudraient diviser le pays pour continuer à régner en se trompant d’époque et de génération.

Oui, Monsieur, l’histoire que vous voulez réécrire en pensant comme Paul Valery qu’elle justifie ce que l’on veut vous blâme déjà et se fera sans vous qui en êtes devenus les parias et les damnés sur terre et probablement au ciel.

Libre à vous cependant d’accompagner le  » Néron Guinéen » pour que les  » ânes savants » comme vous continuent à vampiriser, tribaliser l’Etat et l’administration , comme il est du reste dans l’honneur des Guinéens plus nombreux que vous ne pouvez imaginer de se mobiliser pour libérer le pays d’une dictature aussi bête que triviale.

‘’Prisonnier de  » la caverne RPG arc-en-ciel » qui ne vous permet pas d’anticiper l’avenir dont votre apologie du crime économique et politique d’aujourd’hui, vous a déjà banni, votre plaidoirie plate sonne déjà, pour forcer la générosité, comme le chant du cygne.

La violence et la lâcheté, plus qu’une posture, une philosophie politique et morale de votre camp du moment

D’ici là, l’histoire  »personnelle » trop récente pour être déformée de votre leader à lui aussi que toute la Guinée connait, sombre histoire dont on continue à payer le prix fort est une école idéale pour l’apprentissage à la fois de la lâcheté et de la violence en Politique.

C’est bien Alpha Condé qui a escaladé le mur de Coleyah- surnommé depuis le  » grimpeur’-‘ pour aller se réfugier à l’ambassade du Sénégal, lorsque les forces de l’ordre se sont déployées à un de ses meetings.

Il y est resté et a attendu qu’il soit exfiltré vers Dakar, grâce aux bons offices de l’ami Diouf alors Président du Sénégal.

C’est bien encore Alpha Condé qui, sur la pointe des pieds, a quitté sa résidence parce qu’il a eu peur d’être arrêté ; il sera retrouvé et appréhendé à la frontière avec la Côte d’ivoire tard la nuit au moment où il allait sortir de la Guinée.

Abandonner ses troupes pendant les moments de péril pour se ‘’ planquer’’, est la devise de ton petit géant aux pieds d’argile que la grogne populaire attend de balayer.

C’est encore lui qui a gardé le silence durant tout son procès alors que d’autres hommes politiques plus confiants en eux avant lui ont profité de leur passage devant Dame Thémis pour construire leur légende.

A propos de violence, c’est Alpha Condé alors opposant plus familier des lambris et ors des palais où il ne courait aucun risque que du terrain politique où on s’expose au danger de l’action qui a déclaré, sans coup férir, en 1998 que :

 » Seule la méthode Kabila » c’est-à-dire le recours à la lutte armée était la solution face à l’impossible victoire dans les urnes. Avec le temps et les nombreux témoignages, chacun sait aujourd’hui que l’agression de 2000 contre la Guinée qui a failli disloquer le pays et a endeuillé de nombreuses familles de concitoyens est liée à cette déclaration, une préméditation de cette agression de triste mémoire.

Que dire du témoignage récent de Sékou Souapé Kroumah enrôle dans la lutte armée qui a levé enfin le voile sur la disparition tragique du colonel Panival, coupable de défendre la Guinée contre votre entreprise criminelle de prendre le pouvoir par les armes ?

Au RPG, la lâcheté et la violence sont les choses les mieux partagées. vous y avez ajouté,  » Monsieur je-sais-tout », la platitude et la béatitude intellectuelles à vouloir jouer et mal d’ailleurs au Don quichotte ou à Ponce Pilate ou les deux.

S’agissant du régime du défunt général Conté, je crains , cher frère, que votre réquisitoire contre l’homme ne soit en déphasage avec votre président  » mal aimé » qui, n’a de cesse de déclarer que Lansana Conté n’est pas à blâmer, et qui s’est entouré aussi de puissants symboles de son long règne pour gouverner.

Peut-être voudriez-vous vous retrancher derrière mon texte pour exprimer la frustration personnelle et celle d’autres de languir dans l’attente d’une nomination qui ne vient pas et dont un second mandat aussi improbable qu’illusoire pourrait combler l’espoir.

Malheureusement, cher frère, il y a une limite même au rêve. Cependant, je comprends la hantise de perdre le pouvoir qui explique cette angoisse de lendemains toujours difficiles pour les  » fous du roi » voués à la vindicte populaire, parfois, sacrifiés sur l’autel des soulèvements populaires.

Craignez-vous de mourir en martyr de votre cause ou le héraut de la plume que vous aspirez à devenir en portant le fer du RPG serait, en vérité, un héros du feuilleton de lâcheté de  » l’élite guinéenne », complice de tous les crimes de tous les âges ?

Quant à la légitimité supposée de Alpha Condé, elle est inédite dans l’histoire des élections au point de désespérer de la Démocratie qui, à cause de l’exception guinéenne, est perçue comme un  » tirage au sort » dont le numéro gagnant est le numéro perdant.

Depuis que Alpha Condé a  »gagné », la Guinée a perdu, les guinéens sont perdus y compris vous , c’est un retour vers le futur ; l’histoire ne s’est pas seulement arrêtée, avec votre clique, elle nous a administré une claque.

Mon très cher Barry, continuez à barrir pour votre  » monarque fainéant » qui ne brille que pour vous.

Il est  » venu comme le vent et répartira comme l’éclair », et souffrez que  » c’est l’immobilisme en marche, rien ne l’arrêtera », pour reprendre l’expression d’Edgar Faure , si non l’insurrection , un droit légitime pour abattre la dictature que vous voulez nous imposer par la répression et le terrorisme intellectuel , votre signe particulier, le seul bilan aussi et unique projet éternels d’un pouvoir éphémère de grands imposteurs et braconniers de l’histoire au point mort d’une nation qui vous survivra. Que vous le vouliez ou non.
Tibou Kamara, citoyen guinéen

 

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