Selon la presse présente à la francophonie à Dakar, entre le président guinéen Alpha Condé et son homologue sénégalais, Macky Sall, ce n’est pas la période des grandes amours. ‘‘Tout commence à l’accueil sur le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Contrairement avec les autres chefs d’Etats où la prise de contact a été des plus chaleureuses, même pas d’accolade entre Macky Sall et Alpha Condé qui a vite fait de rejoindre son véhicule pour retrouver son hôtel’’, rapporte la presse.
En plus, fait toujours remarquer la presse, à la cérémonie d’ouverture, dans son allocution, le président guinéen a rendu un vibrant hommage au secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf. Mais point de Macky dans son discours que voici.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement
Monsieur le Secrétaire Général
Mesdames et Messieurs
C’est un grand honneur pour moi de prendre la parole devant ce 15ème Sommet de notre organisation.
Je voudrais à cet égard exprimer au peuple sénégalais, ma haute appréciation de l’accueil qui nous a été réservé depuis notre arrivée dans ce beau pays qui a tout en partage avec la Guinée et dont l’apport prépondérant à la création et au rayonnement de la Francophonie, est ancré dans la mémoire collective de nos nations.
Monsieur le Président,
La présente rencontre est d’autant plus importante qu’elle se situe à la veille de l’échéance des objectifs fixés par le sommet du millénaire pour le développement. Dans quelques mois, nous serons appelés à faire le bilan des engagements que nous avons pris pour assurer à tous les peuples du monde, la vie décente qu’ils méritent.
Je demeure convaincu que la Francophonie qui s’est inscrite dans la perspective du développement durable et inclusif en apportant une contribution de qualité à la définition du nouveau partenariat mondial, saura relever ce défi, au moment où notre espace est encore confronté à des crises, en puisant dans ses valeurs de solidarité et d’unité dans la diversité.
C’est pourquoi, il n’est point étonnant que l’OIF ait choisi pour ce sommet, de mettre en exergue l’importance et le rôle de son capital le plus précieux dans la transformation de la société.
Il s’agit des jeunes, force motrice du changement, auxquels nous devons garantir des emplois décents pour leur permettre de façonner un monde meilleur.
Il s’agit aussi des femmes, cette frange invisible de la croissance mondiale, marginalisée dans son statut et qui doit enfin, s’emparer de tous ses pouvoirs, en tant que vecteur de progrès dont l’épanouissement constitue un facteur d’équilibre, de stabilité politique, économique et sociale.
Monsieur le Président,
Les efforts louables que déploie l’OIF pour renforcer le climat de paix et de sécurité dans le monde en s’impliquant résolument dans la gestion et la prévention des conflits, sont autant d’atouts qui accroissent la crédibilité de notre organisation, plus que jamais engagée dans la refondation de l’architecture internationale.
La stabilité retrouvée en Guinée et la pacification en cours au Mali frère portent indubitablement l’action solidaire de la Francophonie.
Aussi, le retour dans notre famille de l’Egypte, de la Guinée Bissau et de Madagascar, nous autorise-t-il à un optimisme fondé, quant au règlement durable de la crise qui secoue la Centrafrique et fragilise la quiétude dans la région des grands Lacs.
Dans la même dynamique, la situation au Burkina Faso requiert notre attention pour un retour à l’ordre constitutionnel, dans le cadre d’une transition civile.
Ne l’oublions pas, cette solidarité toujours renouvelée et consolidée constitue le gage de notre capacité à braver tous les obstacles qui jonchent l’avenue de nos espérances.
C’est au nom de cette vertu que la famille francophone s’est mobilisée à travers nombreux de ses membres, pour apporter à la Guinée le soutien attendu en vue du renforcement de son système sanitaire tout en œuvrant contre l’isolement et la stigmatisation qui, comme nous le savons, sont plus nocifs que l’épidémie à virus Ebola elle-même.
Je tiens particulièrement à rendre hommage à la France pour son soutien précieux face à cette épreuve. La visite effectuée hier en Guinée par le Président François Hollande constitue la preuve de cette sollicitude de la France mais aussi et surtout un exemple éloquent que les pays affectés par ce virus sont fréquentables.
Merci Cher ami François.
Nous fondant sur les valeurs qui sous-tendent la francophonie, la Guinée en appelle aux autres Etats membres ayant pris des mesures de restrictions contre les ressortissants des pays atteints, nonobstant le règlement sanitaire international de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et les recommandations de l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile (OACI).
Monsieur le Président,
Il est incontestable que l’Organisation internationale de la Francophonie est devenue aujourd’hui, une force incontournable dans la gestion des affaires mondiales.
Et,il est tout aussi indéniable que l’on ne saurait parler de la Francophonie politique, culturelle, unie et plurielle, sans évoquer la contribution inestimable d’un homme dont l’empreinte marquera de façon indélébile la marche inexorable de nos peuples vers le bonheur et la prospérité partagée.
C’est justement à ce grand homme dont le courage, l’humilité, la sagesse, la compétence et la droiture, ont su hisser l’OIF au firmament de la défense des causes nobles et justes, que je voudrais rendre hommage.
Le Président Abdou DIOUF se reconnaitra dans cette ode que les peuples ont le droit d’entonner à la gloire de ceux qui, comme lui, portent en eux l’amour de la langue française. Cette langue dont les vers riment déjà avec culture démocratique, Etat de droit et développement pour tous.
Il n’est pas exagéré de dire que le Président DIOUF a déjà défini les contours de nos futures actions pour que s’affermisse davantage le rôle de l’OIF dans les relations internationales.
Cher grand frère et ami Abdou Diouf,
Tu as toujours été à mes côtés et aux côtés du peuple de Guinée pendant ta présence au sommet de l’Etat sénégalais.
La Guinée, que dis-je, toute la famille francophone, qui ne vous a jamais sevré de son soutien, aura envers vous, cette dette de reconnaissance pour l’excellent travail que vous avez accompli pendant plus d’une décennie à la tête de notre organisation.
Nul doute que votre successeur poursuivra votre œuvre pour le rayonnement constant de la langue française et le développement solidaire de nos Etats.
Je vous remercie.