L’UFDG tente une opération de relations publiques qui lui réussit peu. Si sur des réseaux sociaux, il n’est pas rare de voir Cellou Dalein et Bah Oury, côte à côte sur des photos réglées au pixel près, prêts pour un meeting ou une simple rencontre, la réalité des relation cache mal, elle, le climat de ni paix ni guerre entre les deux hommes politiques ‘‘réconciliés’’ au forceps, il y a quelques temps à Dakar par la communauté Haali pular.
En effet, récemment un site proche de Bah Oury a révélé qu’ ‘‘il s’est produit en novembre 2014, un événement qui va surprendre plus d’un en Guinée, en particulier les électeurs de l’UFDG et la communauté peule qui est la première victime des répressions et arrestations arbitraires du régime RPG d’Alpha Condé. Des Guinéens regroupés en ‘Comité de Soutien aux Condamnés et Détenus politiques en Guinée’ ont formulé une pétition et une lettre adressée au Président de la République, demandant la grâce et la libération de tous les prisonniers politiques du pays’’.
Selon le site, ‘‘Soumise aux députés pour soutien à l’action, tous ceux du parti UFR l’ont signé, à commencer par Sidiya Touré en personne. Les anciens associés d’Alpha Condé, Alpha Ibrahima Sila BAH et Jean Marc Téliano l’ont signé. Mouctar Diallo du parti NFD, ancien associé de Cellou l’a également signé. Mais de l’UFDG, le parti dont les sympathisants, militants et responsables sont concernés, seuls 19 personnes ont signé, c’est-à-dire la moitié des députés UFDG’’.
Et au site de révéler : ‘‘Cellou Dalein Diallo et tous ceux qui appartiennent à son clan (tels que Fodé Oussou, Aliou Condé, Elhadj Abdoulaye Diouma Diallo, Kenda Diallo, Mamadou Cellou Baldé député de Labé, Habib de Mali, Abdoulaye Baïlo Diallo député de la diaspora, Allain Touré, Ousmane Gaoual Diallo, Jamsdine Baldé, Kalémodou Yansané, Mamadou Dian Diallo) ont refusé de signer cette action légale et pratiquement sans risque visant à obtenir la libération des prisonniers qui sont presqu’exclusivement sympathisants ou membres de l’UFDG !’’
Le site va loin et accuse ‘‘Cellou et son groupe’’ d’avoir essayé de ‘‘mettre de la pression sur la Coordination Haali Pular de Guinée pour ne pas soutenir l’action en signant la pétition. Cependant le Président de la Coordination Haali Pular, Elhadj Saikou Yaya Barry et le notable de Mamou, Elhadj Thierno Mamadou Barry ont tenu à signer cette pétition’’.
Tel un pompier de service, Souleymane Thiâ’nguel Bah, Coordonnateur de la Cellule de Communication de l’UFDG, signe ‘‘un droit de réponse- témoignage’’, hier dimanche.
Le communicant rappelle selon lui, les faits. Lorsque les jeunes en question ont donné le document au Président pour signature, après en avoir expliqué le contenu, Cellou Dalein s’est bien évidemment empressé de le signer. Entre temps, ayant lu la pétition et constatant un certain nombre d’incohérences, il a fait les remarques suivantes :
- Il se trouve que les initiateurs de la pétition parlent dans leur document d’une demande de grâce ;
- la demande de grâce ne citait que les personnes qui sont actuellement détenues à la Maison Centrale et ignorait les cas de Bah Oury et Diallo Lamine en exil.
Au regard de ces éléments, Cellou Dalein Diallo a fait les observations ci-après: d’abord, il a demandé aux jeunes de remplacer le mot « détenus » par le mot « condamnés » afin d’y inclure les noms des deux personnalités que j’évoquais plus-haut; ensuite, il a suggéré qu’ils remplacent également le verbe « gracier » par « libérer » ou « acquitter »; puisque lui reste convaincu de l’innocence de toutes ces personnes qui ont été arrêtées et/ou jugées arbitrairement par le régime guinéen. Demander la grâce présidentielle, selon le Président de l’UFDG, signifierait que les condamnés sont coupables des faits qui leur sont reprochés. Enfin, troisièmement, il a demandé à ce que l’on rajoute sur la liste les noms de M. BAH Oury et Diallo Lamine. Il a expliqué à ce sujet qu’il ne peut pas signer le document en l’état, alors que le nom de son Vice-Président en exil et condamné dans la même affaire ne figure pas dans la liste. Cellou Dalein Diallo, après avoir biffé la feuille qui portait déjà sa signature, a pris l’engagement qu’une fois les corrections faites, on pouvait lui ramener le document afin qu’il puisse définitivement le signer. Ces remarques ont été jugées pertinentes par ses visiteurs, qui se sont engagés à procéder aux corrections et à lui soumettre de nouveau le document corrigé pour signature. Depuis lors, Cellou Dalein n’a pas revu les jeunes.
Par rapport au passage de la pétition à l’Assemblée Nationale, le Président et certains députés de l’UFDG en ont été informés en lisant l’incriminant article. Voilà le témoignage que je voulais apporter pour éclairer la lanterne des lecteurs et que nous aurions pu donner aux auteurs de cette « information » s’ils avaient pris la peine de nous contacter. Et toc.
Il sait se débrouiller, ce Thiâ’nguel ! Mais les limites de cette ‘‘prouesse médiatique’’ se trouvent, à ne pas en douter, dans son incapacité à taire le climat pas très hygiénique entre partisans de Cellou Dalein et ceux de Bah Oury.
Ibrahima S. Traoré