Les frontières terrestre, maritime et aérienne entre la Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry, fermées depuis cinq mois à cause de l’épidémie de fièvre Ebola qui sévit dans ce dernier pays, ont été rouvertes mardi, a annoncé le Premier ministre bissau-guinéen Domingos Simoes Pereira.
Sur quarante postes frontaliers terrestres, seuls trois ont été rouverts, a indiqué le Premier ministre, précisant que « les autres postes resteront fermés jusqu’à ce que les conditions réelles soient assurées ».
La réouverture des frontières avec les pays touchés par la fièvre à virus Ebola avait été recommandée par le Sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenu le 6 novembre dernier à Accra, capitale du Ghana.
Après cette réouverture, la reprise de l’activité économique était perceptible au marché central de Bissau, où plusieurs produits de base consommés sont importés de Guinée-Conakry, du Sénégal et de la Gambie, a constaté ce mercredi un correspondant de Xinhua.
Un commerçant ressortissant de la Guinée-Conakry a salué la décision estimant qu’elle « permettra la réduction des prix des produits de premières nécessités sur les marchés de la Guinée- Bissau ».
« Nous sommes satisfaits de la décision du gouvernement de Bissau qui permet de sortir partiellement notre pays (la Guinée- Conakry) de son isolement et d’éliminer des obstacles au mouvement des personnes et des biens », a déclaré Mamadu Saliu Djalo, commerçant guinéen.
Selon M. Djalo, outre le renchérissement du prix, la fermeture de la frontière terrestre comportait des risques, parce que beaucoup de personnes continuaient de la traverser clandestinement sans aucun contrôle sanitaire
Jusqu’à présent, aucun cas d’Ebola n’a été déclaré en Guinée- Bissau où les autorités sanitaires ont décidé de renforcer les mesures visant à prévenir le virus Ebola.
Dans la ville de Gabu, à 67 km à l’est de la frontière avec la Guinée-Conakry, plusieurs personnes se préparaient mercredi à participer aux foires populaires, qui étaient suspendues depuis cinq mois, a constaté Xinhua.
« Nous allons reprendre notre activité traditionnelle d’échange de produits entre les petits fournisseurs locaux des deux pays », se réjouit un commerçant de Guinée-Conakry résidant à Gabu.
La ville de Gabu à 200 km de Bissau accueille la plus forte colonie de Guinéens de Conakry. Ces derniers dominent le secteur du commerce dans l’est de la Guinée-Bissau.
Cependant, la réouverture des frontières est accueillie avec » méfiance et inquiétude par les résidents locaux des frontières est et sud du pays », a affirmé la Radio nationale de Guinée-Bissau.
Cette inquiétude résulte du constat fait par des journalistes, dont celui de Xinhua, qu’il n’y avait dimanche dernier aucune mesure de contrôle visible au niveau du poste frontalier de Buruntuma, l’un des plus fréquentés à l’est.
Xinhua