Comme l’ai-je toujours souligné, le scientifique est celui qui voit d’un œil neuf ce que les autres voient d’un même œil et qui pense que les gens cherchent à 7 kilomètres ce qui est à 7 mètres d’eux.
Faire les audits, tirer sur son propre neveux ou fils, couper la tête des hommes, condamner les hommes à vie, limoger les hauts cadres, etc.…. pour faute de corruption, constituent à mon avis une solution assimilable à un feu de paille au milieu d’un champ. Car, tant que les causes qui poussent les cadres à la corruption ne sont pas déterrées, toute solution de riposte ou d’éradication de cette corruption sera éphémère, donc sera soldée à l’échec. Car comme le disait l’autre : « les mêmes causes produisent les mêmes effets. » Et moi j’ajoute que le mal s’attaque par ses racines et se déterre au fur et à mesure jusqu’à un pourcentage acceptable ou négligeable de racine, car quoi qu’on fasse, un pays n’aura jamais 0% de corrompu. Cela est un domaine réservé à la perfection, l’homme lui étant imperfectible à l’infini.
Pour réussir le parie de la décroissance de la courbe de corruption, il faut nécessairement observer deux composantes de compatibilités :
1) compatibilité entre le cadre et la fonction administrative ;
2) compatibilité entre le rendement et le plan de carrière.
Pour la première compatibilité : compatibilité entre le cadre et la fonction administrative, cette formule impose la compétence dans l’ameublement de l’appareil administratif. Il serait idéal que la logique administrative s’impose comme suit: l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, au lieu de l’homme qu’on veut à la place qu’on veut.
Pour la deuxième compatibilité : Compatibilité entre le rendement et le plan de carrière. Assimilons une fonction administrative à une fonction (F), c’est-à-dire : (Fonction administrative=F). Associons la fonction (F) à la variable X.
La variable X est censée avoir deux appellations :(X=relation ou X= rendement)
Si X= relation, ceci dit que le plan de carrière de la fonction administrative d’un haut cadre variera en fonction des relations qu’il entretient avec l’exécutif. Son poste sera proportionnel et inversement proportionnel au degré de la nature de sa relation avec l’organe exécutif. Il sera élevé quand ses relations sont élevées, petit quand ses relations sont petites et nul quand les relations sont nulles avec l’exécutif.
Si X= rendement, ceci dit que le plan de carrière de la fonction administrative d’un haut cadre variera en fonction de son rendement, donc de son efficacité vis-à-vis de sa fonction. Il sera élevé en fonction quand son rendement est élevé, petit quand son rendement est petit et nul quand son rendement est nul.
En effet quand la variable X= relation, il faut s’attendre à une croissance inestimable de la courbe de corruption vers un point critique. Facile à comprendre cette logique de croissance : Quand un haut cadre sait qu’il est hautement bien placé parce que son mentor est aux affaires, c’est qu’il sait aussi qu’il sera faiblement moins placé quand son mentor ne sera plus aux affaires. Devant une telle situation, il ne sera animé que d’une seule intelligence : celle de tout planifier afin qu’il ne regrette pas son passage aux affaires et pour ne plus revivre les vieux souvenirs des durs moments. Alors bonjour à toute forme d’intelligence dans la fausseté et à toute forme d’intelligence dans la corruption.
Pour réussir le parie de la corruption, hors mis le traitement salarial des cadres, il faut nécessairement mettre en marche la machine du plan de carrière administrative. Il faut que la gradation et l’élévation administrative soient en fonction de la compétence, de l’intégrité et du rendement, sinon chaque régime façonnera des corrompus et nous assisterons à un cycle infernal de recommencement de corruption.
Un système ne peut pas être constitué que de mauvais ou que de bons. Que ceux qui sont relativement ou acceptablement bons soient maintenus et encouragés même s’ils ne sont pas de même bord politique et que ceux qui sont acceptablement mauvais ou in acceptablement bons soient mis hors du jeu et poursuivis s’ils trainent des casseroles. De telles façons de voir les choses rassureront les cadres et sauront qu’ils n’auront de chance d’être maintenus ou élevés en fonction administrative que par l’impact de leur rendement dans les statistiques de leur bilan.
Je pense qu’avec cette nouvelle dynamique de l’administration de la 3ème République guinéenne, administration basée sur : la compétence, la qualification, la vérification, la compétitivité, l’évaluation, l’intégrité et le rendement des résultats, doit être saluée et encouragée pour que la Guinée qui a été dans la 2ème République le pays le plus corrompu au monde ne soit plus le plus corrompu en Afrique, voire même le moyen corrompu en Afrique.
Pour finir, je pose une problématique sur la variation de la courbe de corruption guinéenne. Une problématique que j’estime que même le dernier guinéen du dernier village saura répondre : En effet, si dans la 2ème République la Guinée a toujours occupé les deux premières places dans le classement mondial des pays les plus corrompus et cela durant 25 ans de règne et que dans la 3ème République après 4ans, elle n’occupe pas la première place dans le classement des pays africains les plus corrompus, que pouvons nous alors déduire de sa courbe de variation de la corruption? Est-elle croissante ou décroissante ?
L’habitude étant une seconde nature, la corruption était plus qu’une seconde nature pour certains cadres guinéens, c’était une première nature donc la nature elle même. Et si on peut être sure de débarrasser facilement l’homme de sa première nature, on peut être sure de retirer facilement et à main nue un lionceau sous les griffes de sa mère. Certains médiats ou leaders d’opinion prennent tous les guinéens pour ceux qui cherchent à 7 km quelque chose qui est à 7m d’eux, oubliant que le bon sens est la chose la mieux partagée au monde.
Hawing Guillaume au service du peuple de Guinée à temps et à contre temps.
Hawing Guillaume, chercheur