Censure

Fodé Oussou, expert en maniement des armes ?

Fodé Oussou Fofana, est un des barons du principal parti d’opposition, l’UFDG. On se rappelle qu’en mars dernier, aux premières heures d’ébola, il a été parmi ceux qui ont fait avorter le concert de Youssou N’Dour à Conakry avec notamment cette menace à peine voilée : « Si le gouvernement ne prend pas la décision d’annuler le concert de Youssou Ndour, il sera tenu responsable de tout ce qui adviendra au point de vue propagation du virus, notamment à Conakry.»

L’homme, parait-il, pharmacien donc de la grande famille du corps médical, aurait entretemps beaucoup appris de la maladie notamment ses modes de transmission. En tout cas, avec son engagement dans l’organisation du dernier meeting de l’opposition on est tenté de croire que le bouillant député n’est plus contre les grands rassemblements pendant la fièvre ébola.

De ce meeting, parlons-en ! Fodé Oussou devant les militants de son parti samedi dernier a demandé, selon la presse, aux députés de l’opposition à porter leur macaron pour exiger la libération des jeunes opposants arrêtés après le meeting du 7 janvier. Cette exigence se fera à travers une marche qui partira du stade du 28 septembre au Tribunal de première instance de Dixinn. Et Fodé Oussou, un habitué de la farce-il avait déclaré que si Dalein n’est pas président pendant la présidentielle de 2010, il arrêtait la politique-, lance: « si les enfants vont en prison nous irons avec eux.»

Lors de la réunion hebdomadaire, le député de l’UFDG, a montré une face jusque-là cachée : celle du maniement des armes. Il semble être bien doué en la matière : « Ils font du montage à la télévision nationale en disant que les enfants avaient des fusils. Mais, c’est extraordinaire ! Quand des enfants qui ont des fusils tirent, c’est sur les fesses et non les poumons ! Où avez-vous vu ça ? Qui a les fusils, les militants ou les gendarmes ? » Pince sans rire.

Et du coup, le député guinéen-la précision est importante- s’offusque de ce que la gendarmerie protège le siège d’un parti souvent victime des attaques lors des manifestations de rue de l’opposition. Et il argumente: « S’ils veulent un jugement équitable, qu’ils convoquent à la barre les gendarmes qui étaient au siège du RPG-Arc-en-ciel. Qu’ils disent ce qu’ils faisaient là-bas, qui les a envoyés là-bas. Le siège du RPG-Arc-en-ciel est-il une institution?» C’est une lumière, le docteur Fodé Oussou Fofana ! Vous ne trouvez pas ?

Aziz Sylla

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