- Quels sont les arguments de ceux qui disent qu’il est légitime pour un musulman de châtier ici-bas le blasphémateur ou l’ « insulteur »? Nous citerons, entre autres:
- « Et si tu les interrogeais, ils diraient très certainement: « Vraiment, nous ne faisions que bavarder et jouer. » Dis: « Est- ce d’Allah, de Ses versets et de Son messager que vous vous moquiez? » Ne vous excusez pas: vous avez bel et bien rejeté la foi après avoir cru. Si Nous pardonnons à une partie des vôtres, Nous en châtierons une autre pour avoir été des criminels » [Sourate At-Tawba 9, 65-66]
- Allah, Le Très Haut, dit dans la Sourate Al Ahzab (33, 57) : « Ceux qui injurient (offensent) Allah et Son messager, Allah les maudit ici-bas, comme dans l’au-delà et leur prépare un châtiment avilissant ». Quel est le sort de ceux qu’Allah (swt) a maudit? Allah (swt) dit dans le verset 61 de la même sourate: « Ce sont des maudits. Où qu’on les trouve, ils seront pris et tués impitoyablement ».
- Selon un hadith rapporté par Al Boukari, le Prophète (saw) aurait ordonné la peine de mort au poète juif Ka‘b Ibn al-Ashraf parce qu’il aurait «offensé Allah et Son Prophète ! ».
- A mon humble avis (qui suis-je?) ces arguments ne me paraissent pas assez solides pour justifier l’exécution d’un blasphémateur ou de celui qui a insulté le Prophète. Pourquoi?
Tout d’abord, pour ne pas alourdir la discussion, nous éviterons d’aborder le fait que croire en Dieu et à Sa Révélation constituait la base, l’essence même du jeune Etat Islamique. C’était en quelque sorte la Constitution, le socle de cet Etat. Aussi « insulter Dieu, les Versets et le Prophète » (blasphémer) revenait-il à se rebeller contre l’Institution Etatique. C’était un acte anticonstitutionnel à combattre (malédiction, promesse de Paradis après repentir…) tout comme tout Etat combat les adversaires de sa Constitution. Nous ne discuterons ici que le caractère spirituel (et des conséquences en découlant) d’un tel fait !
Sans avoir la prétention d’être un « tafsireur » (loin de moi cette présomption, cette audace!) j’aimerais, toujours avec votre permission, vous soumettre humblement les analyses suivantes :
- Rappelons tout d’abord le contexte de révélation: Les versets 65 et 66 de la Sourate 9 (At-Tawba) font allusion aux hypocrites (musulmans de façade) qui faisaient partie des „troupes officielles“ du Prophète pendant l’expédition de Tabouk. Pour faire bref, certains se sont mis à dénigrer le Prophète et l’Islam et à saper le moral des troupes. D’autres, sous de fallacieux prétextes, ont pris la „permission“ de ne pas participer à cette expédition (En fait, ce sont des déserteurs). Et le châtiment dont il s’agit ici est un châtiment divin.
Comme preuve qu’il s’agit d’hypocrites, Dieu dit dans ce même verset: « Ne vous excusez pas: vous avez bel et bien rejeté la foi après avoir cru » ! Comme preuve que la punition est plutôt divine: « Si Nous pardonnons à une partie des vôtres, Nous en châtierons une autre pour avoir été des criminels ». Ainsi Allah pardonnera à certains (à ceux qui se repentent par la suite) et châtiera d’autres!!! Et quel sera ce châtiment ? Il suffit juste de lire les versets suivants de la même Sourate : « Aux hypocrites, hommes et femmes, et aux mécréants, Allah a promis le feu de l’Enfer pour qu’ils y demeurent éternellement. C’est suffisant pour eux. Allah les a maudits. Et pour eux, il y aura un châtiment permanent » (Verset 68). De même le Verset 63 dit au sujet des mêmes hypocrites : « Ne savent-ils pas qu’en vérité quiconque s’oppose à Allah et à Son messager, aura le feu de l’Enfer pour y demeurer éternellement? Et voilà l’immense opprobre ». Ainsi les personnes visées n’ont pas été tuées par le Prophète et ses compagnons.
En fait ce verset interdit de se moquer, même sous forme de blague, de la Révélation (Unicité d’Allah, Le Prophète, Le Coran)! Mais la Sanction encourue ou le Pardon est exclusivement du ressort d’Allah (swt)!!!.
Aussi ces versets ne sont-ils pas susceptibles de justifier les exécutions dont il est question ici!!!
- – Le verset 61 de la Sourate Al Ahzab parle effectivement de tuer des personnes qualifiées de maudits: « Ce sont des maudits. Où qu’on les trouve, ils seront pris et tués impitoyablement ». De qui parle Dieu ici? Il suffit juste de lire le verset antérieur. Verset 60: « Certes, si les hypocrites, ceux qui ont la maladie au cœur, et les alarmistes [semeurs de troubles] à Médine ne cessent pas, Nous t’inciterons contre eux, et alors, ils n’y resteront que peu de temps en ton voisinage ». Les alarmistes de Médine étaient les menteurs qui annonçaient tout le temps que des troupes ennemies étaient aux portes de Médine et que les musulmans seraient bientôt anéantis etc… Ceci rien que pour semer le trouble et saper le moral des troupes et de la population (guerre psychologique). Toutes ces personnes combattaient de l’intérieur le nouvel Etat islamique (donc c’était des traitres). Toutefois, ces personnes n’ont pas été tuées (à la suite de la révélation de ces versets), peut-être parce qu’il s’agissait d’une mise en garde: « Certes, si les hypocrites, ceux qui ont la maladie au cœur, et les alarmistes [semeurs de troubles] à Médine NE CESSENT PAS, Nous t’inciterons contre eux, et alors, ils n’y resteront que peu de temps en ton voisinage ». Le châtiment réservé à ces personnes est mentionné au verset 64 qui suit (voir ci-dessus). Bref, ces versets ne devraient pas être compris comme une sommation à tuer les personnes visées. Aussi ne peuvent-ils servir de justification à la mise à mort des blasphémateurs!
– Sourate Al Ahzab (33: 57) : « Ceux qui injurient (offensent) Allah et Son messager, Allah les maudit ici- bas, comme dans l’au-delà et leur prépare un châtiment avilissant ». Même si ce verset a une valeur générale, il est opportun de s’interroger si cette malédiction (Laan) ici-bas équivalait à une peine de mort de la part des musulmans? Ou si Dieu s’occupait en Personne des maudits? Pour répondre à cette question, nous allons faire recours aux versets coraniques faisant allusion à des „maudits ici-bas“ et voir le sort qui leur a été réservé :
- Tout d’abord, il n’existe probablement pas une personne plus maudite par Dieu du vivant du Prophète (saw) qu’Abu Lahab (et sa femme) à qui une sourate a même été dédiée. Toutefois, Dieu en Personne s’est chargé de son (leur) destin. Il n’a été demandé à aucun musulman de les exécuter !
- Par exemple, la malédiction (Laan) ici- bas s’est abattue sur les Aad, comme le passage suivant du Saint Coran le dit: « Et ils furent poursuivis, ici-bas, d’une malédiction, ainsi qu’au Jour de la Résurrection. En vérité, les ˒Aad n’ont pas cru en leur Seigneur. Que s’éloignent (périssent) les ˒Aad, peuple de Houd », [Sourate Houd 11, 60]. Le Pharaon et (une partie de) son peuple ont été aussi maudits ici-bas : « Et ils sont poursuivis par une malédiction ici-bas et au Jour de la Résurrection. Quel détestable don leur sera donné! », [Verset 99 de la même sourate]. Mais, d’après La Parole de Dieu, Il s’est chargé Lui-Même, en Personne de leur punition terrestre.
- Par ailleurs, d’autres catégories de personnes ont été maudites par Dieu ou par le Prophète (saw), telles que celui qui » rompt les liens de parenté » [Sourate Mouhammad 47, 22-23], « le vendeur de vin, le buveur, le transporteur de vin… », « celui qui maudit ses parents », « celui qui prend l’usure et le donne » etc…, sans que ces personnes ne soient passibles de la peine de mort !!!
En fait, la malédiction divine est l’éloignement de la Miséricorde de Dieu. Ainsi les maudits sont ceux dont les cœurs sont « enveloppés et impénétrables » [Sourate Al Baqarah 2, 88]. Ils « ont des cœurs, mais ne comprennent pas. Ils ont des yeux, mais ne voient pas. Ils ont des oreilles, mais n’entendent pas. Ceux-là sont comme les bestiaux, même plus égarés encore » [Sourate Al Araf 7, 179]. Même leurs richesses et leurs progénitures les éloignent du Seigneur : « Que leurs biens et leurs enfants ne t’émerveillent point! Allah ne veut par- là que les châtier dans la vie présente, et que (les voir) rendre péniblement l’âme en état de mécréance. » [Sourate At tawbat 9, 55]. Ensuite Al Baqarah 2, 212 : « On a enjolivé la vie ici-bas à ceux qui ne croient pas, et ils se moquent de ceux qui croient. Mais les pieux seront au-dessus d’eux, au Jour de la Résurrection. Et Allah accorde Ses bienfaits à qui Il veut, sans compter.»
Autre question : Le châtiment avilissant (al mouhîn) préparé signifie-t-il la mise à mort ici-bas ou s’agit-il d’un châtiment exclusivement à l’apanage d’Allah (swt) ? En d’autres termes, quel est le châtiment avilissant (adhâbam muhîn) préparé pour ces personnes maudites?
- La réponse est à trouver quelques versets plus loin dans la même Sourate (Verset 64) : « Allah a maudit les infidèles et leur a préparé une fournaise »
- « Et craignez le Feu préparé pour les mécréants » [Sourate Âl-‘Imran 3, 131]
- « Si tu voyais les injustes quand ils seront dans les affres de la mort et que les anges tendront leurs mains (en disant) : « Laissez sortir votre âme! Aujourd’hui, vous serez rétribués par le châtiment de l’humiliation pour avoir dit, au sujet de Dieu, le contraire de la vérité et pour vous être moqués de Ses signes. » [Sourate Al An’am 6, 93]
- « S’il a connaissance de quelques-uns de Nos versets, il les tourne en dérision. Ceux-là auront un châtiment avilissant (adhâboun mouhîn) : L’Enfer est à leurs trousses. Ce qu’ils auront acquis ne leur servira à rien, ni ce qu’ils auront pris comme protecteurs, en dehors d’Allah. Ils auront un énorme châtiment » [Sourate Al Jathiyah 45, 9-10].
Bref, résumons : les versets 57 et 61 de la Sourate Al Ahzhab ne devraient pas être compris comme une sentence de peine capitale pour le blasphémateur. La sanction encourue par ce dernier est exclusivement du ressort d’Allah (swt) ici-bas comme dans l’au-delà (Enfer) !!!
- Le cas du poète Ka‘b Ibn al-Ashraf, chef d’une tribu juive de Médine, est très intéressant. A-t-il été tué parce qu’il aurait insulté Allah et le Prophète (saw)? Sans trop rentrer dans les détails, il faut souligner qu’il y avait un pacte de non-agression et de défense mutuelle au sein du nouvel Etat Islamique entre les Muhādschirūn (Mecquois musulmans émigrés), les Ansârs (Médinois ayant embrassé l’Islam et ayant accueilli les émigrés mecquois) et les tribus juives de Médine, bref entre toutes les populations de Médine. Ce pacte, appelé aussi „Constitution de Médine“, garantissait la liberté de culte aux juifs et aux musulmans, exigeait une défense commune de Médine contre toute agression extérieure et un boycott des Mecquois. Toutefois, cela n’empêchait pas Ka’b d’écrire des poèmes qui non seulement dénigrait indécemment les femmes musulmanes mais aussi insultait l’Islam et le Prophète (saw). Après la bataille de Badr qui s’est soldé par la défaite des mecquois, Ka‘b Ibn al-Ashraf se rendit à la Mecque pour apporter son réconfort aux Mecquois et leur témoigner son soutien. Il écrivit un poème à ce propos. Quelle fut la réaction du Prophète (saw)? Tenez-vous bien: il chargea le poète de l’Islam Ḥassān ibn T̠ābit de répondre aux poèmes de Ka‘b Ibn al-Ashraf par un… poème (ou des poèmes), comme il avait l’habitude de le faire pour défendre l’Islam !!! Ensuite Ka‘b Ibn al-Ashraf incitait les Mecquois à prendre les armes contre les Musulmans et leur assurait son soutien, violant ainsi le pacte suscité. Ainsi, Ka‘b Ibn al-Ashraf a été condamné à cause de son viol de la Constitution de Médine. C’était un traitre, en „connivence avec l’ennemi“, crime puni par tous les pays jusqu’à nos jours (passible de la peine de mort aux Etats Unis, par exemple). Aussi ce Hadith n’est-il pas apte à légitimer la mise à mort des blasphémateurs de Charlie Hebdo!
De tout ce qui précède, il ressort à mon humble avis (encore une fois) que les sources précitées ne sauraient suffire à justifier la validité de la peine capitale pour le blasphémateur !!! D’autant plus qu’il existe des versets sans équivoque, aussi bien de la période mecquoise que de celle médinoise, appelant à une attitude diamétralement opposée (à l’interprétation prônée ici) vis-à-vis des offenses envers Dieu, ses Prophètes et Ses Versets (Nous aborderons ce sujet dans le prochain article) !
- Maintenant, supposons un instant que la religion musulmane autoriserait la peine de mort pour les blasphémateurs. Et ce, nonobstant les dégâts islamiques causés (diffusion des caricatures à une échelle exponentielle, stigmatisation, harcèlement et chicane, image néfaste de l’Islam, destruction de lieux de culte, probable alibi de guerre contre des pays musulmans etc…) par ces attentats et tout en faisant fi de la question essentielle de savoir s’il existe un contrat moral entre le musulman entrant et vivant dans un pays non musulman pacifique, donc offrant la liberté de culte aux musulmans résidants et permettant la Dawa (appel à l’Islam) et les conversions, qui l’obligerait à respecter les lois du pays d’accueil. Dans un tel cas, SEULES les personnes coupables de blasphème seraient passibles de ladite peine !!!
- L’application de cette peine est-elle du ressort d’une autorité (islamique) détenant le pouvoir exécutoire ou de celui de n’importe quel musulman partout dans le monde (même dans un état non-islamique) ? Si la nécessité d’une autorité détenant le pouvoir exécutoire est niée alors, pendant que nous y sommes, pourquoi :
– Ne pas administrer publiquement les 100 coups de fouets aux fornicateurs et fornicatrices (musulmans) de France conformément au Commandement d’Allah, Le Très Haut, dans le verset 2 de la Sourate An-Nour (24) « La fornicatrice et le fornicateur, fouettez-les chacun de cent coups de fouet. Et ne soyez point pris de pitié pour eux dans l’exécution de la loi d’Allah – si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Et qu’un groupe de croyants assiste à leur punition. » ? D’autant plus que Le Très Haut a souligné le caractère obligatoire (faradnaaha) de cette sanction dans le 1er verset de la même Sourate : « Voici une Sourate que Nous avons fait descendre et que Nous avons imposée (faradnaaha), et Nous y avons fait descendre des versets explicites afin que vous vous souveniez »,
– Ne pas couper la main des voleurs et voleuses français conformément au verset 38 de la Sourate Al-Maidah (5) : « Le voleur et la voleuse, à tous deux coupez la main, en punition de ce qu’ils se sont acquis, et comme châtiment de la part d’Allah. Allah est Puissant et Sage. » ?
Autrement : pourquoi la peine capitale contre les blasphémateurs peut être administrée par n’importe quel musulman alors que l’application des autres sanctions mineures nécessite une autorité islamique détenant le pouvoir exécutoire ?!!!
Pourtant, n’est-ce pas qu’Allah (swt) condamne les « musulmans à la carte» (ceux qui choisissent certaines parties et rejettent d’autres) :
– Dans le verset 85 de la Sourate Al Baqara (2) « Croyez-vous donc en une partie du Livre et rejetez-vous le reste? Ceux d’entre vous qui agissent de la même sorte ne méritent que l’ignominie dans cette vie, et au Jour de la Résurrection ils seront refoulés au plus dur châtiment, et Allah n’est pas inattentif à ce que vous faites »
– « Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s’est égaré certes, d’un égarement évident. » [Sourate Al-Ahzab 33 :36] ?!!!
- Abordons, maintenant, un autre aspect révoltant mais totalement négligé ou « ignoré » par les auteurs (et leurs acclamateurs !) des attentats de Charlie Hebdo et des prises d’otage qui s’en sont suivies : les victimes collatérales. Contrairement aux législations occidentales, la législation islamique ne tolère pas les dégâts collatéraux surtout ceux ayant un tribut humain! En tuant des personnes innocentes, au moins les versets suivants d’Allah ont été violés :
– « Entraidez-vous dans les bonnes œuvres et la piété, et ne vous entraidez pas dans le péché et l’agressivité ! » [Sourate Al Maidah 5, verset 2]
– « Combattez dans la voie de Dieu ceux qui vous combattent mais n’agressez personne, Dieu n’aime pas les injustes. »[Sourate Al Baqarah, 190]
– « Celui qui tuerait un homme non coupable d’un meurtre ou d’une sédition (ou corruption) sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque fait don de la vie à un homme, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. » [Sourate Al Maidah, 32]
– Ce que Notre Seigneur a interdit : « Eloignez-vous des péchés abominables, apparents ou cachés, ne tuez personne injustement, Dieu vous l’a interdit » [Sourate Al Anam 6, 151]
– « Les serviteurs du Tout Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur terre, qui, lorsque les ignorants s’adressent à eux, disent : « Paix » […] …et ne tuent pas la vie qu’Allah a rendue sacrée, sauf à bon droit; qui ne commettent pas de fornication – car quiconque fait cela encourra une punition et le châtiment lui sera doublé, au Jour de la Résurrection, et il y demeurera éternellement couvert d’ignominie » [Sourate Al Fourqane 25, 63-69]
– La gravité de ces cas est aussi soulignée par ce hadith : « Les premiers cas à être jugés entre les gens au Jour du Jugement seront les cas d’effusions de sang. » (Boukhari et Mouslim)
– « Quiconque tue intentionnellement un croyant, sa rétribution alors sera l’Enfer pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme châtiment. » [Sourate An-Nissa’ 4, 93].
Veuillez noter l’ironie : Des musulmans décident de châtier des maudits destinés à l’Enfer en cherchant tchôkô tchôkô à s’attirer cette même malédiction et à séjourner dans ce même Enfer! Comprenne qui pourra !!!
Question : Pourquoi, alors, reprocher (à juste titre) les dégâts collatéraux des opérations militaires occidentales et accepter d’en commettre soi-même, sans rechigner ? Alors que Dieu, au nom de qui ils combattent, les réprime fortement ! Vous avez dit 2 poids 2 mesures ?
Le Messager d’Allâh, Muhammad n’a-t-il pas dit: «Le véritable croyant, c’est celui dont l’humanité n’a à craindre ni la langue, ni la main » ? [Hadith rapporté par Boukhari et Mouslim]
Pour conclure, à la lumière des arguments développés plus haut, il ne serait point hasardeux d’affirmer que les attentats de Charlie Hebdo et les prises d’otages qui s’en sont suivies (selon la version officielle) ne sont pas couverts par la Parole de Dieu, Le Saint Coran. Pourtant, il ne manque pas de passages dans Le Livre et dans la Souna préconisant une autre voie à suivre. Ces passages, aussi bien de la période mecquoise (où les musulmans étaient faibles) que de la période médinoise (où les musulmans étaient beaucoup plus forts), seront l’objet de la suite (qui sera beaucoup plus courte, promis !) de cet article, Insch’Allah, si c’est souhaité !
Je ne saurais finir cet article sans mentionner le Verset suivant du Sage, de L’Omniscient : « C’est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s’y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d’autres versets qui peuvent prêter à d’interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au cœur une inclinaison vers l’égarement, mettent l’accent sur les versets à équivoque, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n’en connaît l’interprétation, à part Allah. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent : « Nous y croyons : tout est de la part de notre Seigneur! » Mais, seuls les doués d’intelligence s’en rappellent.» [Sourate Al Imran 3, 7].
Aussi prie-je mon Seigneur de me pardonner si j’ai mal interprété Ses Glorieux Versets. Car Il est Le Seul Savant !!!
Qu’Allah nous guide sur le droit chemin!!!
Salam Aleikoum wa Rahmatoulaye wa Barakatouh !!!
Baldé Mamadou Gando