Dans le milieu linguistique bon nombre d’observateurs ne partagent pas l’idée selon laquelle l’alphabet N’ko est une langue qui a tous ses caractères linguistiques. En revanche une autre couche d’intellectuels précisent que le N’ko est un système d’écriture tout court. On le retrouve désormais dans des téléphones portables.
L’académie N’ko se fait du chemin. En 2014 l’académie a pu réaliser des activités dont entre autres : l’édition correcte et à temps de son hebdomadaire d’information générale ‘’Daloukèndè’’ dont le dernier numéro a été publié pendant la dernière semaine du mois de décembre passé. L’achèvement de la traduction de tous les termes des téléphones portables, la prise de contact avec la firme tecno qui a abouti à l’incorporation du N’ko dans les dernières versions des appareils téléphonique tecno; La poursuite de la collaboration technique avec Microsoft, I-Phone et I-pad qui a permis de perfectionner davantage le N’ko dans ces différentes productions; Le dictionnaire monolingue davantage le N’ko de 33 000 mots de Souleymane Kanté porté à 50 000 mots.
L’académie N’ko a tiré suffisamment des leçons d’échecs des premières velléités de transcriptions des langues négro-africaines, dues pour la plupart, à l’inadéquation des différents alphabets qui devaient assurer leur transcription avec la plus grande précision. Mais aussi et surtout, à l’absence de documentation pouvant assurer la post-alphabétisation.
Dans ce sens l’on peut par exemple citer, les cas de l’alphabet vaï au Libéria depuis le XIXème siècle, du toma précolonial, du kpèll-èwoo en Guinée en 1936, du latin harmonisé par les premiers missionnaires chrétiens et arabes harmonisé des familles maraboutiques.
Pour les experts de l’académie N’ko, cette problématique de la post alphabétisation, surtout, constitue une garantie nécessaire à la pérennité de l’alphabétisation. Car selon eux, une alphabétisation sans post-alphabétisation garantie le risque de faire retomber les néo-alphabètes dans une ignorance sans précédente.
Le fondateur de l’alphabet N’ko Souleymane Kanté est parvenu à laisser avant sa mort des manuscrits pour la postérité. En 38 ans 183 livres comprenant : 9 syllabaires, 16 livres de lecture, 24 recueils poétiques, 3 romans, 48 livres d’histoire, 25 livres de sciences, 10 livres de culture générale, 4 livres de philosophies dont 50 avant Jésus Christ et 50 autres après Jésus Christ. 38 livres de théologie islamique comprenant l’intégralité du saint Coran et plus de 4 000 hadiths du prophète Mohamed, un dictionnaire de 32 500 mots.
Pour rappel l’alphabet N’ko a été crée le 14 avril 1949 après plusieurs tentatives vaines dans les alphabets arabe et latin. Ce nouvel alphabet N’ko composé de 27 lettres s’écrit de la droite vers la gauche comme l’alphabet arabe. Il comporte des voyelles et consonnes comme le latin, a des caractéristiques phonétiques et phonologiques. Ce qui fait dire à l’académie N’ko que l’alphabet a su jusque là gardé une neutralité positive dans le milieu linguistique.
Richard TAMONE