Il voyage comme Alpha Condé, sinon plus. Or tout doit se jouer sur place, au pays. Mais, Cellou Dalein Diallo est toujours entre deux avions à pas de courses. Il a piqué le virus des voyages intempestifs, alors qu’il est député et devait pouvoir siéger et défendre ce qui peut l’être. Mais, le leader de l’UFDG court toujours. Et on ne sait pas trop. Du côté de l’UFDG, on dira que c’est pour consulter, assister à des fora, remercier…Peu suffisant pour convaincre !
Cellou Dalein Diallo siège très peu au Parlement. Il court par-ci, consulte par-là, se fait recevoir de l’autre côté et se fait accueillir dans certaines capitales et villes occidentales. Le pourcentage de vote acquis lors de la présidentielle dernière l’a excité et ne le laisse vraiment pas serein. Il sait ce qui l’attend. Mais surtout les manœuvres de son adversaire de taille. Il faut donc aller vite. Même si, rassemblement, il a tendance à oublier que doit être joué sur place : la Ceni place les pions. Le pouvoir, les siens. On vice tout le système y compris le conseil supérieur de la magistrature et on appelle à l’organisation des communales, locales et la présidentielle. Avec une réelle longueur d’avance, le pouvoir aidé en cela par Ebola qui atomise et contraint les acteurs politiques de l’opposition à la sclérose. La rectification de ce tir se joue-t-il à Crans Montana, Washington, à Moncton, à l’Elysée, à la Francophonie, etc. ou en Guinée quand on sait que cette fameuse communauté internationale dont parlent les opposants n’est qu’une nébuleuse au sourire… jaune.
Le parti, l’un des plus grands sinon le plus grand de l’opposition, lui justifie les voyages intempestifs de Cellou Dalein Diallo par une nécessité de « rencontrer les militants et sympathisants du parti pour les sensibiliser, les mobiliser, leur expliquer dans quelles conditions nous sommes allés aux élections législatives, leur parler des résultats obtenus et expliquer aussi pourquoi les résultats sont minces. Nous leur parlons aussi de ce qu’on envisage de faire en Guinée, ce que nous attendons d’eux. Partant, le chef de file de l’opposition estime que « Restaurer ce débat est une excellente chose. » Et pourquoi ? Réponse du président de l’UFDG : « Parce qu’il faut aussi marquer notre reconnaissance, notre gratitude à ces militants dynamiques qui contribuent à la vie du parti. » Après combien d’années ? Est-il le moment approprié de remercier les militants ? Le parti n’a-t-il pas d’autres personnalités représentatives à cet effet ? Grosse erreur de casting. Néanmoins, l’UFDG est formelle : « Nous allons faire en sorte que les Guinéens de l’extérieur participent justement au développement économique en faisant la promotion des projets, en créant des entreprises ou en apportant leur expérience et leur savoir-faire aussi bien à l’administration qu’aux entreprises guinéennes. Nous prendrons toutes les dispositions pour faciliter le transfert de connaissances, d’expérience, d’épargne au profit de notre économie, au profit des guinéens qui vivent actuellement à l’étranger », dira Cellou Dalein Diallo.
A l’approche de la présidentielle, « Il faut que les Guinéens de tout bord, il faut que tous les démocrates se mobilisent pour refuser, justement, ce hold-up électoral qu’Alpha Condé a l’intention d’organiser. Pour ça, on a naturellement besoin de leur soutien pour la préparation de la campagne, mais aussi pour toutes les dispositions qu’on envisage de prendre pour sécuriser le vote. » En fuyant donc l’enceinte du Parlement, Dalein est en train de bâtir des garde-fous. Quitte à se faire priver des honoraires. En tout cas Kory Kondiano a brandit le glaive. Il reste que la présidentielle tant attendue c’est déjà demain. Le manque de vigilance pourrait être fatal pour l’opposition. Encore plus si elle est minée par un problème d’égo. On n’en est pas là pour le moment. Du moins c’est ce que laisse comprendre l’opposition républicaine.
Fodé Abdoulaye SOW, Le Démocrate, partenaire de guinee7