Environ un an après la déclaration officielle de l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola, la Guinée s’engage désormais dans la phase active d’expérimentation d’un remède (le favipiravir ou Avigan 200) contre cette épidémie qui a déjà fait plus de 1.600 décès.
C’est au cours d’une conférence que cette annonce a été faite samedi par le Pr Jean-François Delfraissy, coordonnateur de fièvre Ebola pour l’Afrique et la France, en séjour de travail en Guinée en compagnie du directeur de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Pr Yves Lévis.
Selon Jean-François, 79 malades d’Ebola guinéens sur un échantillon de 80 malades ciblés ont effectivement reçu cette molécule du favipiravir et seulement un malade a refusé de prendre le médicament.
Jusqu’à la date du 5 février, l’inoculation par voie orale du médicament n’a enregistré aucune défaillance au niveau des personnes ayant testé le produit pharmaceutique dans les centres de traitements du pays.
Pour le Pr Yves Lévis, les malades ont été sensibilisés avant que le médicament leur soit administré, avec le respect de toutes les règles de l’éthique en matière de santé publique.
« Nous avons pris toutes les mesures de sécurité sanitaires pour minimiser les risques d’échec chez nos patients », a dit Pr Yves, qui note qu’il n’y a pas eu d’effets secondaires néfastes après l’inoculation du médicament à des malades.
Actuellement, l’essai se poursuit dans tous les centres de traitement Ebola en Guinée sous la surveillance d’un comité d’experts médical indépendant, composé de chercheurs guinéens et français.
Le coordinateur national de lutte contre la maladie Docteur Sakoba Keita a précisé que ce médicament ne sera pas vendu sur le marché des produits pharmaceutiques.
Il estime que son utilisation est strictement réservée aux malades alités dans les centres de traitement d’Ebola.
Depuis le début de l’épidémie jusqu’à la date du 6 février, la Guinée a enregistré 3.015 cas avec 1.976 décès, ce qui représente une léthalité de 65,5%. Les cas confirmés sont 2.640, dont 1.626 décès.
Au total, 987 personnes confirmées sont sorties grueries des centres de traitement.
Xinhua