Depuis plus d’un an, le gouvernement guinéen se bat contre le virus Ebola. Avec l’appui de la communauté internationale, les pays du bec du perroquet durement touchés par l’épidémie sont en voie d’en venir à bout de la maladie qui a fait en Guinée 1651 décès. C’est au moment où la Guinée tentait de respecter son programme de zéro cas Ebola en 60 jours que des réticences se sont manifestées. Et si le président américain Barack Obama est optimiste dans l’ensemble, il s’inquiète toutefois de la situation en Guinée : « L’automne dernier, nous avions entre 800 et 1 000 cas par semaine, aujourd’hui nous avons entre 100 et 150 cas par semaine. Une baisse de plus de 80%. C’est au Liberia qu’on voit le plus de progrès, la Sierra Leone va dans la bonne direction. C’est en Guinée que le chemin à parcourir est le plus long. Notre but à présent est d’arriver à zéro cas ».
Les réticences se sont soudainement manifestée en Basse Guinée, encouragées et entretenues par un parti politique qui se targue d’avoir une assise solide dans cette partie de la Guinée. Ce parti organise des groupes de femmes qui distillent des rumeurs selon lesquelles la Croix Rouge veut effectuer des vaccinations dans les écoles pour inoculer le virus aux élèves. Du coup, les parents d’élèves inquiets, les mamans surtout, retirent leurs enfants des écoles. Ces femmes, appuyées également par des loubards recrutés par ce parti politique, font même du porte-à-porte pour distiller ces rumeurs. Et certains se laissent prendre. Alors qu’il est patent que la Croix Rouge ne vaccine pas. Seule la Direction de la Santé scolaire procède à des vaccinations. Et cette Direction a clairement déclaré qu’il n’y a aucune séance de vaccination quelconque qui a été envisagée. C’est à Fria pour la première fois que cette rumeur a été lancée avant qu’elle ne s’étende sur Conakry, Dubréka, Coyah et Forécariah, amenant les populations à négliger les règles d’hygiène. Et c’est justement dans ces zones que la maladie a rebondi. Tenez : Au 11 février 2015, Conakry a enregistré 6 nouveaux cas, Dubréka 3 cas, Forécariah 1 cas, Coyah 1 cas et 8 décès. C’est un acte criminel et les membres de ce parti politique (qui affirme contrôler la Basse Guinée) devraient être traduits devant la justice pour qu’ils répondent de leur forfaiture. Car, après que la rumeur de la vaccination ait été démolie, voilà que l’on apprend que la Croix Rouge est en train de pulvériser les écoles. Ce qui, évidemment, est également faux car personne ne peut affirmer avoir vu un membre de la Croix Rouge en train de pulvériser une école. C’est bas, lâche et lamentable. Depuis le début de la semaine, cette rumeur est entretenue à Conakry, amenant les parents d’élèves à se présenter devant les établissements scolaires pour réclamer leurs enfants.
Plusieurs de ceux qui se présent devant les établissements pour huer et conspuer n’y ont même pas d’enfants. Autrement, on ne comprendrait pas pourquoi un parent d’élève jetterait des projectiles dans une cour d’école. Et si ces projectiles tombaient sur son enfant ? On assiste à un véritable complot dont le but évident est de révolter les populations contre l’Etat pour arriver à une action de subversion amenant quelques militaires égarés déjà identifiés à s’emparer du pouvoir. C’est cela la réalité car le leader de ce parti politique en question sait que ses chances sont nulles en 2015 face à un chef de file de l’opposition ou face à Alpha Condé. Faut-il pour assouvir ses besoins personnels en arriver là ? Les Guinéens devraient se ressaisir et méditer sur cette question.
Abou Soumah