Monsieur le Président, Je suis atterré par ce qu’il se passe aujourd’hui dans notre pays, et je me sens totalement impuissant. Mais, le devoir de tout citoyen à participer au développement de son pays, m’oblige à vous écrire pour vous interpelez au sujet de la situation qui prévaut actuellement en Guinée.
Monsieur le Président,
En 2010, vous prôniez, entre autres, une République irréprochable et exemplaire, vous certifiiez également, ne jamais être du côté de l’impunité, de l’ethnocentrisme et de la mauvaise gouvernance. vos soutiens et vos proches prétendent que vous êtes un homme de parole, que l’on peut avoir confiance en vous et que vous ne décevez jamais, mais également, que vous êtes humain… Vous rappelez à chaque occasion que vous êtes le Président de tous les Guinéens… Permettez-moi d’en douter, Monsieur le Président.
Arrivez-vous, à être en sérénité avec votre conscience, lorsque vous regardez dans votre miroir, tous les matins? Alors que vous savez, la crise sociopolitique et économique dans laquelle se trouve notre pays.
Dans votre adresse à la Nation le 31 Décembre 2012, vous faites l’apologie d’un Etat de Droit exemplaire.
Monsieur le président,
Un Etat de Droit, c’est l’autorité de la loi. La loi comme expression de la volonté générale. La loi dont le respect s’impose à tous. Dans un Etat de Droit, il n’y a pas d’impunité pour celui qui viole la loi. Dans un Etat de Droit, il n’y a pas d’excuse pour le délinquant, il n’y a pas d’excuse pour le criminel. Des circonstances atténuantes, oui. Des excuses, non. Des peines proportionnées, oui. De l’impunité, non‘…Permettez-moi, là encore, Monsieur le Président, de douter sérieusement, comme, d’ailleurs, bon nombre de Guinéens, victimes de cette épouvantable et infernale impunité de votre gouvernance. Il est urgent de réformer en profondeur, la justice de notre pays, pour qu’elle soit certes indépendante, mais également responsable, aptes à sauvegarder les Droits de l’homme et les libertés fondamentales, sans être sous ordre comme elle l’est actuellement. Car les concitoyens, ne supportent plus, les victimes d’injustice oubliées et bafouées dans leurs droits par la Justice et le silence des responsables de ce pays. Il en va de la sauvegarde de notre Guinée qui s’en trouve gravement en danger. ‘’ Une pensée positive à toutes les victimes de l’injustice en Guinée’’.
Monsieur le Président,
Le devoir des Guinéens envers l’Etat est de payer les Taxes et impôts, en contre partie l’Etat à l’obligation d’assurer leurs sécurités et celle de leurs biens. C’est le sens du contrat social entre l’Etat et ses Citoyens.
Je suis navré de constater le non respect de ce contrat social par l’Etat.
Car Nous assistons aujourd’hui à une recrudescence alarmante des crimes et des délits caractérisés ! C’est le cas à Conakry et sur les voiries du Pays, les actes de délinquance avec violence marquent le quotidien de notre capitale, de nos quartiers et nos marchés. L’insécurité et le sentiment d’insécurité n’ont jamais été aussi forts à Conakry. Pas un jour sans deux ou plusieurs victimes, de jour comme de nuit, dans la capitale comme sur les voiries du pays! Par peur d’être victime, des citoyens se privent de leur droit de circuler 24 sur 24 sur le territoire Guinéen, alors que la République reconnaît le droit à la sécurité pour tous, il faut agir Monsieur le président pour le garantir !
Vous avez dit entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2010 que vous n’accepterez jamais que vos militants soient tués comme des pisons. Je voudrais vous entendre dire aujourd’hui que vous n’accepterez jamais que vos citoyens soient tués comme des pisons.
Monsieur le Président,
Souvenez-vous de votre rencontre avec les sages de Kérouané, lors de votre passage dans cette ville après votre sortie de prison ? Les sages vous ont posé une question : ‘’Alpha, nous nous battons pour que vous accédez au pouvoir alors que nous n’avons pas fréquenté l’école, quand vous serez président de la République, où vous allez nous mettre ? Vous avez répondu en ces termes ‘’ ce pays a trop souffert, il a besoin des cadres pour son développement. Donc je vous demande d’envoyer vos enfants à l’école pour qu’ils puissent revenir pour servir la Guinée. Si le pays est bien géré c’est tous les Guinéens qui vont en bénéficier. Je me bats pour la Guinée et les Guinéens ! Présent à cette rencontre par curiosité, j’ai été séduit par cette réponse et elle ma donnée beaucoup plus de courage à prendre mes études avec force et détermination.
Lors de votre élection en 2010, Monsieur le Président de la République, j’ai pensé que la première mesure que vous eussiez pu prendre pour honorer cette réponse, eut été de mettre en place un gouvernement de salut public, composé d’incorruptibles, dotés d’une solide expérience et d’une seule volonté: servir l’état et ses citoyens. Histoire de rompre avec les mauvaises habitudes du passé.
Hélas ! Ma pensée et mon impression ont été tout simplement un rêve.
Car aujourd’hui nous avons une administration fortement politisée, composé des hommes et des femmes en majorité qui servent le parti au pouvoir et non l’Etat et ses Citoyen.
Monsieur le président,
Je vous donne juste quelques exemples des conséquences d’une Administration politisée :
Dans une Administration politisée :
- Une partie de la population ne se reconnaitra pas dans vos actions et vos décisions.
- Tout est fait pour vous et en votre nom
- Vous êtes considérez comme le seul responsable de toutes les actions bonnes et mauvaises de votre gouvernance.
- Apres votre départ au pouvoir, tous vos collaborateurs vous rendrez le seul responsable du bilan négatif de votre gouvernance et ils s’attribueront du positif.
Tandis que dans une Administration au service de l’Etat et ses citoyens, chaque Administrateur est responsable de ces actes et tous les citoyens se reconnaissent dans ses actions et décisions.
Exemple : Lors de la deuxième république, le seul préfet accepté par la population de Siguiri acquise à la cause du RPG, étais Monsieur Nawá Damez. Pourquoi parce que tout simplement il servait l’Etat et la population de Siguiri.
Mais depuis 2010, combiens de préfets ont été chassé par la population pour avoir politisé toutes les actions et décisions de leurs préfectures respectives? Nous avons entre autres, celui de Guekédou, lèlouma, Beila…
Monsieur le président,
La seule chose qu’avais les Guinéens était l’unité Nationale. Cette unité est aujourd’hui fragilité par la politique. Des voisins et des collaborateurs d’hier sont devenus des pires ennemies d’aujourd’hui. Le cousinage à plaisanterie entre les ethnies a disparu, et pire, le pays est plongé dans une crise de confiance sans précédent. Les frères d’une même Nation ne se font plus confiance, et cette situation à affaiblie toutes les institutions du pays y compris la votre. C’est pour vous dire tout simplement qu’on peut parfois entretenir une situation et souffrir de ses conséquences.
Monsieur le président,
Notre pays vie dans une situation économique très difficile, le chômage augmente tous les jours et la jeunesse qui constitue la relève de ce pays ne fait qu’immigré vers d’autres pays pour la recherche du bonheur, parfois même au prix de leur vie. Pendant ce temps La commission électorale nationale Indépendante CENI continue à gaspiller l’argent du contribuable guinéen, le dernier cas en date est l’utilisation d’une valeurs de deux (2) millions de dollars US dans le cadre de l’organisation des élections municipales qui n’auront pas liée finalement en cette année, ils ya aussi le détournement des 13milliarts de nos francs et autre fond dont les coupables cour toujours. Pour ne citer que ces cas.
Monsieur le Président, Il n’est pas tard encore pour mieux faire, vous avez sur votre bureau un cahier vierge avec un stylo… s’il vous plaît, choisissez d’écrire l’histoire. L’opportunité vous est donnée pour écrire l’histoire.
Vous avez beaucoup de conseillers, mais, je vous conseil de collaborer avec des conseillers qui vous opposent une contradiction positive pour le bien de ce pays et non des conseillers béni-oui oui qui ne pensent qu’a se faire plaire et se remplir les poches. Pour qu’il y ait un climat de confiance et de sérénité dans le pays, il vous faut privilégier le dialogue et la concertation. Le pardon et la réconciliation doivent être incarnés par vous.
Avec tout le respect que je vous dois pour votre statut, Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à mon esprit citoyen.
Conakry le 16 Mars 2015
IBRAHIMA DIALLO IB
Président de l’ONG Protégeons les Droits Humains (PDH)
Email : pdhguinee2011@gmail.com