Le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un financement d’un total de 22 millions de dollars en vue de renforcer la gestion, la gouvernance et le traitement de la pêche en Mauritanie et en Guinée.
Le financement destiné à ces deux pays est un volet du Programme régional des pêches en Afrique de l’Ouest (PRAO), qui consiste en une série d’opérations portant sur neuf pays et comportant plusieurs phases. La Banque mondiale a approuvé ce programme en 2009 afin de garantir le maintien à un niveau optimal de la productivité des ressources halieutiques en Afrique de l’Ouest. Les autres pays bénéficiant de projets en cours d’exécution dans le cadre de ce programme sont Cabo Verde, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Sénégal et la Sierra Leone.
« La pêche est un facteur clé de la sécurité alimentaire, de la nutrition et de la création d’emplois en Guinée et en Mauritanie, qui sont deux des pays les plus pauvres et les plus vulnérables au monde. Les poissons et les produits de la pêche représentent en moyenne 17,9 % de l’apport en protéines animales. Les estimations du Groupe de la Banque mondiale indiquent que l’amélioration de la gouvernance de la pêche et de la gestion des ressources halieutiques pourrait engendrer des bénéfices durables d’au moins 2 milliards de dollars supplémentaires par an, indique Colin Bruce, directeur chargé de l’intégration régionale pour la Région Afrique de la Banque mondiale. En promouvant une pratique durable de la pêche, en intégrant les petits acteurs du secteur à de nouvelles chaînes de valeur et en améliorant la coopération régionale sur des ressources communes, on agira en faveur des populations pauvres et vulnérables qui dépendent de la pêche et on contribuera ainsi à la sortie de crise et au redressement post-Ebola. »
Les populations côtières de Mauritanie et de Guinée sont confrontées à de multiples difficultés : croissance économique trop faible, faim et pauvreté mais aussi vulnérabilité face aux effets du changement climatique. La crise Ebola, qui frappe la Guinée depuis décembre 2013, a entraîné la fermeture des frontières terrestres du pays, perturbé les transports aériens et épuisé les ressources de l’État. Destiné avant tout au sous-secteur de la pêche artisanale, ce projet devrait contribuer activement à la première phase de relance après la crise Ebola en soutenant les populations pauvres et vulnérables qui dépendent de la pêche et des ressources halieutiques.
Le projet poursuivra la promotion de la coopération régionale pour une meilleure gestion des pêches en se concentrant sur la réduction de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, tout en aidant les pays à s’atteler à d’autres défis communs. Le maintien de la productivité des ressources halieutiques et le développement de la filière des produits de la pêche permettront d’accroître les moyens de subsistance des pêcheurs, ce qui participera à la réduction de la pauvreté.
Le PRAO a déjà permis de réaliser de grands progrès dans l’amélioration de la gestion des pêches et de l’état des ressources marines dans d’autres pays qui participent à ce programme. Au Libéria, les cas de pêche illégale ont été réduits de 83 %. L’introduction d’une gestion des pêches conduite par les populations locales au Sénégal a permis de reconstituer les ressources, certaines communautés constatant une augmentation de 133 % de l’efficacité des captures. Pratiquement tous les pays ont atteint un taux d’enregistrement des flottes artisanales de 100 %.
Dans le sillage des investissements précédents, la Mauritanie recevra 12 millions de dollars de la part de l’Association internationale de développement (IDA), auxquels s’ajoute un cofinancement de 7 millions de dollars provenant des fonds d’affectation spéciale du Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Pour sa part, la Guinée recevra 10 millions de dollars pour renforcer à l’échelle nationale les institutions et les activités liées à la pêche, pour améliorer les moyens de subsistance des pêcheurs et pour lutter contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée.
« Selon l’USAID, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée coûterait à l’Afrique de l’Ouest jusqu’à 1,3 milliard de dollars par an, note Berengere P. C. Prince, responsable du PRAO pour le Groupe de la Banque mondiale. Les pêcheries d’Afrique de l’Ouest appartiennent à un écosystème marin plus vaste et commun à l’ensemble des pays de la région. Le projet approuvé aujourd’hui appuiera la coordination régionale entre la Mauritanie, la Guinée et les autres pays concernés. Il luttera contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, et améliorera l’état et la durabilité des pêcheries. »
Source : Banque Mondiale