Depuis quelques jours nous avons assisté à des scènes de manifestations de certains travailleurs de l’Assemblée Nationale qui revendiquent non seulement l’amélioration de leurs conditions de travail mais aussi l’augmentation de leur salaire qu’ils jugent des plus médiocres. S’il convient dès l’abord de s’accorder dans le fond sur la légitimité d’une telle revendication salariale , il n’en reste pas moins que l’on est en droit de se poser des questions sur la manière un peu brouillonne de leurs démarches qui n’obéit aucunement au principe élémentaire de la revendication des droits sociaux : échec de négociations préalables d’avec les autorités parlementaires assujettie d’utilisation d’une certaine procédure à suivre avant de verser dans une démonstration chaotique susceptible d’entamer le caractère légitime et légal de la grève. Une telle situation pourrait amener à prendre avec circonspections l’objectif recherché qui reste a priori l’obtention d’une hausse salariale.
Par ailleurs, il convient de se poser cette simple question qui reste la suivante : pourquoi lesdits travailleurs dont le salaire n’a fait l’objet d’aucune hausse depuis 1995 n’ont daigné manifester depuis près de deux décennies ? S’il est vrai qu’il est de leur droit de revendiquer en vue de l’obtention d’un salaire décents, il n’est reste pas moins que l’opinion reste peu convaincue de leur bonne foi. Elle estime que s’ils ont attendus 20 ans et vécu avec un piètre salaire (en deçà du SMIC) sans revendiquer sous les différentes législatures passées, ils pourraient faire preuve d’un peu de patience en accordant du temps à l’actuel Président de l’Assemblée Nationale qui, il faut le mentionner n’a pas attendu que les récentes manifestations pour enfin poser explicitement la question de la revalorisation des salaires et des catégories au sein de son institution.
En effet, Claude Kory Koundiano aurait lui-même affirmé lors de la Réunion du 19 Mars d’avec les mêmes travailleurs je cite « On faisait semblant de vous payer et vous faisiez semblant de travailler ». Toutefois, Honorable Claude Kory Koundiano selon les informations que nous avons glanées aurait expliqué avec la pédagogie que l’on lui connait pour avoir été lui-même été en son temps du Directeur Des Ressources Humaines a la BCRG et Enseignant, que toute augmentation de salaire doit être subordonnée à des préalables évidents qui sont entre autres l’assainissement du fichier des travailleurs qui comporte des fictifs depuis plusieurs législatures, la catégorisation et la revalorisation des postes dans l’institution et enfin l’adoption d’un statut particulier du personnel de cette institution. Ces préalables peuvent paraitre des plus évidentes. En dépit de cette évidence, certains travailleurs semblent opter pour une démarche qui au lieu de les servir les dessert. Avec un tel dessein inavoué, il risque de voir leur revendication salariale se muée en revendication politique. Nous osons croire que le personnel de l’administration parlementaire comme partout ailleurs reste soumis à un statut strict de neutralité et de dévouement sans faille au service du travail parlementaire. Par endroits, ils demandent dans leur cahier de doléances le payement des salaires sous bulletins du Ministère des Finances. Il faut à juste titre leur rappeler le principe sacro-saint de l’autonomie administrative et financière de l’administration parlementaire. Cette demande incohérente contribue plus à les affaiblir qu’à renforcer l’autonomie financière de l’institution dont ils figurent parmi les acteurs les plus utiles.
Au regard ce qui précède et qui met en exergue le caractère quelque peu irrationnel de la démarche des travailleurs parlementaires, il est impératif pour le President de l’Assemblée Nationale de continuer le double travail d’assainissement du fichier des travailleurs pour en connaitre le nombre exact à l’effet de circonscrire exactement la masse salariale et de la catégorisation de chaque poste ce qui aboutira non seulement à une augmentation des salaires en fonction des hiérarchies mais aussi contribuera sans aucun doute a une certaine valorisation du travail des employés parlementaires.
Ibrahima Sory Bangoura