Censure

Albert Damantang : « Il ne m’a pas semblé que notre main tendue a été rejetée »

Le porte-parole du gouvernement guinéen, Damantang Albert Camara, a réitéré vendredi sa main tendue aux dirigeants de l’aile dure de l’opposition, qu’il convie à une discussion en vue de trouver un dénouement heureux à la crise politique qui a refait surface au lendemain de l’annonce de la commission électorale nationale indépendante (CENI) d’inverser l’ordre des futures élections. « Il ne m’a pas semblé que notre main tendue a été rejetée, en tout cas, sur le principe. Je crois qu’ils veulent juste que ce dialogue aboutisse sur des solutions et surtout qu’il apporte du nouveau à la problématique en cours », a-t-il dit à APA.

Au lendemain de l’annonce de la décision des ténors de l’opposition guinéenne qui ont appelé à manifester pour exiger le départ du président Alpha Condé, qu’ils accusent d’avoir perdu toute légitimité, le gouvernement Condé a adressé un courrier officiel à tous les principaux acteurs politiques pour les convier à une discussion.

Mais cette main-tendue du gouvernement a été rejetée par l’opposition qui a annoncé la suspension de sa participation au parlement et la reprise de ses marches.

Or, selon M. Camara, le gouvernement est aujourd’hui dans les mêmes dispositions et les mêmes intentions qu’avant l’organisation du scrutin législatif de 2013.

« Donc, la première garantie que nous pouvons donner par rapport au futur dialogue, c’est notre volonté de préserver la paix et de compléter notre processus démocratique ».

Pour le ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, si chaque acteur politique est conscient et soucieux de préserver la paix sociale, il n’y a pas de raison pour que cette fois encore ce futur dialogue n’aboutisse pas à des accords.

« Nous pensons que nous pouvons arriver de la même manière à un consensus sur des questions qui, aujourd’hui, sont moins graves que celles d’autrefois », a-t-il martelé.

Cela est d’autant plus vrai, poursuit-il, que si la classe politique guinéenne a réussi à s’asseoir dans des institutions officielles, pourquoi ne pas pouvoir s’asseoir de façon informelle, autour d’une même table, pour évoquer tous les sujets.

Concernant une éventuelle participation de la communauté internationale dans le futur dialogue politique, le porte-parole du gouvernement Condé ne trouve aucune restriction à ce sujet.

« Bien entendu, si l’opposition souhaite être assurée par la présence de personnalités, si cela aussi ne devient pas un préalable, et n’ouvre pas une nouvelle polémique (…), je le dis et le répète, pourquoi pas, nous ne voyons aucun inconvénient majeur à cela ».

« Sur la forme du dialogue et son contenu, nous n’avons pas des restrictions. Nous pensons tout simplement qu’il est préférable qu’il se fasse à notre niveau jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’il y a un blocage majeur mais nous n’avons aucun préalable à poser par rapport à une assistance où à un accompagnement de la communauté internationale ».

Camara a enfin assuré que le pouvoir est ouvert à toute élection dans quelque ordre que ce soit.

« Nous ne pouvons pas prendre la responsabilité d’imposer à la CENI un ordre des élections, alors qu’elle-même a dit qu’elle ne peut organiser dans l’intervalle qu’elle a proposé ».

APA

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