Censure

L’Opposition et les Elections en Guinée : Quand le diable danse autour du feu (Par Ben Daouda Touré)

Ben Daouda Touré

 

Dans sa réaction à la fixation des dates des Elections Présidentielles et Communautaires, le Vice Président de l’UFDG, Bah Oury, titrait dans les media de la place, je cite :

« Le peuple doit prendre son destin en main» fin de citation ; une suite logique  à celui de Chicago prononcé par Cellou Dalein.

Cet appel venant d’un homme caractérisé par une violence héréditaire, et dont on sait pourquoi il est refugié en France, ne doit pas nous laisser indifférent, connaissant la solidarité qui règne entre les groupes terroristes et les marchands de drogues en Afrique: Aqmis, Boko Haram, et le désormais incontournable Pottal Fi Bathal dans le cœur du dispositif de l’UFDG. je cris à la vigilance ;  c’est un rappel du discours de Chicago. La logique de la guerre civile  en lieu et place d’un débat politique civilisé. Ces verbeux altèrent tous les débats, même les plus nobles :

 Faut-il aller aux Présidentielles avant les Elections Communales et Communautaires ?

Je pense que c’est un noble débat politico-politicien que chaque pays en voie de démocratisation mérite d’avoir. C’est un débat qui entre dans l’éducation politique générale de nos populations et des militants de toutes les tendances politiques ; à notre avis c’est même la raison d’être des Partis Politiques  et de l’Assemblée Nationale, que d’avoir des débats de société et de procédures ; c’est pourquoi d’ailleurs beaucoup d’analystes politiques observent et écoutent toutes les parties sans pour l’instant s’impliquer. Personne n’est contre ce débat.

Mais au-delà en appeler à la guerre civile : « le Peuple doit prendre son destin en main » ;« Nous inciterons nos militants à la désobéissance civile » ; « nous ne reconnaissons plus l’Assemblée Nationale et la CENI »; « il y’aura un massacre massif des citoyens guinéens » ; sont des déclarations fantaisistes cyniquement dangereuses,  indignes des élus du Peuple . Elles dénotent aussi l’incapacité d’une classe politique à trouver la solution aux problèmes complexes de notre Nation. Nous sommes en guinée et tous guinéens ; ceux qui utilisent la peur comme langage politique se trompent de sujet : « Allumez le feu, nous empêcherons les sapeurs pompiers d’intervenir. on verra qui sera consumer par les flammes… » .

A part ce titre provocateur d’un homme qui  danse autour du feu en tapant dans les phrases incendiaires, la déclaration de Bah Oury, relayée par la panoplie , est une toile de confusions, qui exhibe le désespoir d’un politicien  conscient  que le prochain mandat du Prof. Alpha Conde appellera sur l’échiquier politique national, une nouvelle génération  pour laquelle, Cellou Dalein et consorts ne représenteront plus rien d’autre, sinon qu’échecs et faillites  sur tous les plans :

  • Gestion de l’après Sekou Toure ;
  • Différents Gouvernements de la 2é République ;
  • Gestion de l’après General Lansana Conte ;
  • Désignations inconstitutionnelles (CNT) et élections Constitutionnelles (Présidentielles et Législatives) ;
  • Tentatives de déstabilisations du Prof. Alpha Conde.
  • Echec, échec, échec sur toute la ligne.

Voilà ce que retiendra la nouvelle génération de cette opposition, qui vit à coté de la République. Une opposition qui a sacrifié des dizaines d’enfants de leurs voisins matériellement pauvres  et analphabètes de Cosa-Bambeto (personne n’a vu leurs enfants manifester dans les rues de Conakry), soit disant pour l’organisation des Elections Législatives Transparentes.

Maintenant qu’ils sont à l’Assemblée Nationale, combien de propositions de lois ont-ils fait à la République ? La question reste posée.

Leurs noms et faits d’armes sont à jamais collé à la corruption, aux manifestations violentes de rue, au sang des enfants de pauvres à Ratoma, à l’invention de Pottal Fi Bathal, aux verbiages creux, à l’abus des analphabètes qui peuplent leur rang et à la démagogie.

Depuis qu’ils ont déclaré ne pas reconnaitre l’Assemblée Nationale, qui d’entre eux a effectivement déposé sa lettre de démission ? Qui d’entre eux a manifesté le désir de refuser son salaire ? Qui d’entre eux a rendu son véhicule de fonction ?

Quand un ELU du Peuple  ne reconnait plus son Institution, il démissionne.

Halte à la démagogie. Oui je dis haut et fort, si le Prof. Alpha Conde est élu pour un second mandat, ce sera la fin des politiciens de rue. C’est pourquoi les agités sont au devant de la scène et la jeunesse attend leurs derniers faux pas. 

Faut-il aller aux Présidentielles avant les Elections Communales et Communautaires ? La question est toujours d’actualité  et tous les Partis Politiques doivent en débattre ; nous sommes  en apprentissage de la Démocratie.

Que disent les Accords de Ouagadougou ? Que dit la Constitution ?

Les Accords de Ouagadougou priment-ils sur notre Constitution ?

Laquelle des  Elections, Présidentielle, Communale et communautaire, a une date limite fixée et reconnue par la Constitution ? Pris dans ce sens , le débat a un mérite et peut être éducatif  pour nos populations et pour les militants des deux camps.

D’après l’Opposition, maintenir les élus locaux actuels jusqu’aux élections présidentielles, favoriserait une mascarade électorale au profit du Prof. Alpha Conde. C’est pourquoi ils souhaiteraient les Communales,  Communautaires, avant les Elections Présidentielles ….Une question de Transparence ? Toujours selon l’Opposition, il n’est pas question de faire confiance aux délégués communaux qui ont remplacé les élus locaux depuis 2010 ; ces « délégués spéciaux sont des agents recrutés par le Pouvoir en place pour organiser la fraude électorale » dixit Boubacar Sylla, Sidya Toure et Cellou Dalein ;

Remarque : A titre de rappel, certains délégués spéciaux ont été désignés par le feu General Lansana Conte, sur le conseil de ceux qui ne leur reconnaît aucune confiance aujourd’hui.

Autre remarque : Sur les antennes, Saïkou Yaya Barry, député UFR disait à peu près  ceci: « pour remplacer les élus du Peuple dans les Communes par les hommes de main du Prof. Alpha Conde, le Pouvoir les a accusé de malversations financières, sans preuve à l’appui ; ils ne sont passés devant aucun tribunal » .

Je voudrais savoir avec vous : ceux qui ont bradé Fria, vendu les chemins de fer et empochés le budget routier de l’axe ENTA-Dabompa, Enco5-Kagbélen, sont passés devant quel Tribunal? Et qui a créé le système de l’impunité en Guinée ?

Troisième et dernière remarque : Quand l’Opposition gagnait toutes les Communes de Conakry aux dernières Elections Législatives, où étaient ces délégués speciaux qui seraient subitement devenus des « instruments électoraux » au service du RPG ? Est-ce les mêmes que l’Opposition dénonce aujourd’hui ?

N’empêche que cela fait partir du débat politico-politicien que nous encourageons ; mais ceux qui veulent confondre le débat politique à un combat de rue, pour favoriser à la longue, l’implantation des trafiquants de drogues face à un Etat faible comme aux bons ; vieux temps, se trompent d’époque ;

Aux appels de Chicago et de Paris, nous répondons indifféremment,

« Vous ne faites peur à personne, continuez à danser au tour du feu »

 

Ben Daouda Toure

Aframglobal@aol.com

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