Censure

‘‘Autant les médias peuvent être des acteurs de paix, autant ils peuvent aussi être des vecteurs de conflit’’ dixit le chef de la Délégation de l’UE en Guinée

Gérardus Gielen avec la présidente de la HAC

 

Le chef de la Délégation de l’Union Européenne (UE) en Guinée, Gérardus Gielen et l’ambassadeur de la République Française en Guinée, Bertrand Cochery, ont été reçus en audience, respectivement mercredi 1er et jeudi 02 avril derniers, par la présidente de la Haute Autorité de la Communication (HAC) de la République de Guinée, Martine Condé, rapporte le Bureau de Presse de cette institution.

Voici le compte rendu du Bureau de presse de la HAC :

Près d’un mois après son élection à la tête de la Haute Autorité de la Communication (HAC), la présidente de cette Institution, Mme Martine Condé a reçu les 1 et 2 avril 2015 en audience le chef de la délégation de l’Union Européenne (UE) en Guinée, M. Gérardus Gielen, et le diplomate français, M. Bertrand Cochery.

Les deux rencontres qui avaient connu la présence de quelques commissaires de la HAC aux côtés de la présidente, s’inscrivaient dans le cadre des visites de courtoisie dont l’intérêt est fort manifeste pour la nouvelle Institution. Avec M. Gérardus Gielen de l’UE, la présidente de la HAC a planté le décor de la rencontre par la présentation ; la composition ; les attributions et le fonctionnement de cette nouvelle institution. A mains nues, Mme Martine Condé a expliqué que la HAC est un organe de onze membres, choisis en raison de leur compétence, de leur expérience et de leur intégrité pour un mandat unique de 5 ans.

Venus des différentes corporations, le chef de la délégation de l’UE retient de l’entretien que la présidente de la HAC est élue par ses pairs.

S’agissant d’ailleurs de son élection, Martine Condé, dans une belle liberté de parole, reviendra en arrière pour souligner à M. Gérardus Gielen que ce scrutin qui a eu lieu dans la salle des actes du palais du peuple, avait connu la présence du représentant de la cour suprême, du conseiller spécial du chef de l’Etat et de deux huissiers pour la régularité du vote. Histoire de dire que ce scrutin qui a conduit à son élection, était comme beaucoup d’observateurs l’ont notifié, démocratique.

De l’organisation des législatives sous le CNC en passant par la rencontre avec les acteurs de la vie sociopolitique du pays jusqu’aux besoins de la HAC, tout a été passé au peigne fin par l’oratrice.

Des besoins qui ont pour noms : manque de siège digne de nom ; l’absence des points focaux de la HAC à l’intérieur du pays ; la vulgarisation des lois : 002 et 003 ; manque de moyen logistique etc. Des demandes devant lesquelles la présidente, Mme Martine Condé sollicite l’appui de l’UE. Avant de remercier le chef de la délégation pour, dit-elle, sa disponibilité constante à l’endroit de la Guinée.

En réponse, le représentant de l’UE a d’abord tenu à féliciter Mme Martine Condé pour sa brillante élection à la tête de la HAC, avant d’avouer qu’il a toujours appartenu à ceux qui tenaient à la mise en place de cette institution. M. Gérardus Gielen qui soutient que la mise en place d’un modèle institutionnel voulu par tous, exige la participation de plusieurs tendances, s’est vivement réjoui du caractère hétérogène de la HAC.

Dans un brin d’humour, l’orateur qui déclare avoir les yeux et la pensée braqués sur cette institution, souhaite que la priorité de cet organe de régulation soit largement accordée à la vulgarisation de la loi sur la liberté de la presse. Car renchérit-il, ‘’autant les médias  peuvent être des acteurs de paix, autant ils peuvent aussi être des vecteurs de conflit’’.

Concernant les besoins exprimés par la présidente, le chef de la délégation de l’UE, après avoir regretté d’être venu à un moment où le programme de son organisme prenait fin avec les médias, a tout de même demandé à ce que l’institution prépare un document qui pourrait servir de base de coopération entre les deux Institutions.

Le jeudi 2 avril, ce fut le tour de l’ambassadeur  de France, M. Bertrand Cochéry d’être reçu par Mme Martine Condé. A l’image de la première rencontre, le diplomate français sera également édifié sur le fonctionnement de la HAC, ainsi que de son plan d’action qui est en train d’être mis en place. Mme Martine Condé qui affiche l’urgence pour son institution de s’engager sur le chantier de la vulgarisation des lois, n’a pas également passé sous silence la nécessité de mettre en place par le Gouvernement, de la politique nationale de la Communication qu’elle appelle aujourd’hui de tous ses vœux.

Dans un autre registre, la présidente de la HAC a tenu à rappeler au diplomate français, les différentes missions que le défunt CNC avait effectuées dans le cadre des rencontres organisées par les Instances sous-régionales et africaines de régulation de la communication. Des plateformes de communication où la présidente de la HAC est tantôt vice-présidente, tantôt présidente de commission.

M. Bertrand Cochéry avec la présidente de la HAC

De son côté, M. Bertrand Cochéry a salué la sérénité et le sens élevé du devoir de son interlocutrice, avant de se déclarer satisfait du visage actuel de la nouvelle institution. En mettant un accent sur l’importance du dialogue, le diplomate français assure qu’il est intéressant pour la HAC de maintenir des relations avec le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel de France (CSA). En tout cas, promet-il, ‘’je peux toujours vous être utile à chaque fois que vous avez besoin de cet organe de régulation qui est le CSA, et de l’organisation internationale de la francophonie’’. Une déclaration qui sonne déjà comme un élan formidable de soutien de la part du diplomate français.

Et c’est sur ces notes de poursuite des contacts, que la seconde rencontre a pris fin. Comme nous le constatons donc, à peine installée, la Haute Autorité de la Communication (HAC) polarise déjà l’attention des personnalités européennes de la place. Toute chose qui dénote que la nouvelle institution a de beaux jours devant elle.

AGP

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