Aboubacar Sylla, leader de l’UFC et porte-parole de l’Opposition dite républicaine, s’est dit victime d’une attaque par des inconnus le week-end dernier. « Le samedi, dans les alentours de 20 heures, j’étais sorti pour acheter une carte d’abonnement de Canal qu’on trouve dans les stations. Juste au niveau de Taouyah, Petit-Lac, j’ai été abordé par deux auto-cyclistes qui ont tapé ma voiture en m’intimidant de m’arrêter tout en m’appelant par mon nom : ‘‘Monsieur Sylla, arrêtez-vous’’. Je n’ai pas obtempéré, ils ont continué à taper mon véhicule, je me suis souvenu de la mésaventure de monsieur Diaouné qui avait embarqué ses assassins au bord de son véhicule jusqu’à Kobayah pour l’exécuter. C’est pourquoi je me suis dit qu’il ne fallait pas que je m’arrête et comme je craignais de tomber dans l’embouteillage à Hamdallaye puis c’était samedi, il y avait beaucoup de circulations, je suis rentré dans le quartier. Là, malheureusement, je suis allé tomber encore sur une cérémonie de mariage, où la route était complètement barrée. Cela m’a obligé de manœuvrer pour faire demi-tour, quand je faisais ce mouvement, ils sont descendus sur leur moto, ils se sont agrippés à mes portières qu’ils n’ont pas pu ouvrir, ils ont cassé l’une des vitres, pour qu’ils puissent s’introduire à l’intérieur de ma voiture et cela a trouvé que j’ai fini mes manœuvres. Ils ont repris leur moto en me suivant. J’ai pensé qu’au carrefour de Hamdallaye il y a un escadron mobile. Donc, j’ai foncé vers là-bas. Ils ont tiré des coups de feu qui ont fait paniquer toute la population qui était présente. Les gens ont dégagé la voie, j’ai foncé vers l’escadron où j’ai expliqué ma mésaventure que j’e faisais l’objet. Ils ont mis à ma disposition des gendarmes armés qui m’ont escorté jusqu’à la maison », a expliqué à la presse Aboubacar Sylla.
Mais cette explication est décousue, aux yeux de Amadou Damaro Camara, membre du parti au pouvoir, président du groupe parlementaire de la Majorité. Avec un brin d’ironie, il rappelle sur Lynx FM: « Les assaillants qui prétendent l’assassiner prennent des cailloux pour casser sa vitre. Ça lui donne l’opportunité de manœuvrer et de fuir. Et c’est quand il a fui, qu’on tire sur lui et on rate même son véhicule. Il revient à chacun d’analyser les propos. »
Le député de la Majorité estime par ailleurs qu’Aboubacar Sylla ne peut être la cible d’un assassinat politique : « ’Aboubacar Sylla veut se faire passer pour un héros alors qu’il ne pèse pas lourd. Il n’est pas aussi important qu’il le prétende. Il ne nous empêche pas du tout de dormir au point qu’on veuille l’assassiner. Il n’est pas du tout une cible et personne ne le sera d’ailleurs. »
Si pour le député, certains simulent les assassinats pour en faire un fonds de commerce politique, il rappelle tout de même qu’il n’est pas exclu qu’Aboubacar Sylla en tant qu’homme d’affaires puisse essuyer des représailles de ses associés : «Il brasse des centaines de millions ou de milliards. Et quand on est homme d’affaires et que les affaires ne soient pas tout à fait orthodoxes, on peut s’attendre à être agressé. »
Bily Camara