Selon un communiqué du gouvernement, le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi jeune a soumis au Conseil des ministres un projet de loi portant institution et réglementation du volontariat national des jeunes en Guinée.
Selon le communiqué, « cette loi institue, définit, règlemente, promeut et facilite l’engagement solidaire dans les actions de volontariat sur le territoire national auprès de certaines structures d’accueil ».
Le texte renvoyé à la prochaine session du Conseil des ministres en deuxième lecture traite du « statut du jeune volontaire national, des structures d’accueil, de leur agrément et de leur conventionnement. Il instaure un Contrat de volontariat National jeunesse avec des mesures visant sa valorisation et le règlement des différends qui pourraient naitre de son exécution ».
Mais c’est quoi le volontariat ?
Pour en savoir davantage, nous avons interrogé M. Hassane Ide Hawidabou, chargé de programme Volontaires des Nations Unies. Pour lui, «le volontariat est une caractéristique que partagent les sociétés du monde entier. Les termes que l’on utilise pour le définir et les formes que prennent son expression peuvent varier à travers différentes langues et cultures, mais les valeurs qui l’animent sont communes et universelles : elles résident dans le désir de contribuer au bien de tous, librement décidé et dans un esprit de solidarité, sans attente de contrepartie matérielle ».
Et d’ajouter : «la gamme de conceptions, de définitions et de traditions concernant le volontariat est très large. Cependant, ce qui arrive partout aussi bien sur le continent africain qu’en Europe ou en Amérique, est que, là où les gens participent ensemble à des activités d’entraide, de soutien pour ceux qui en ont besoin notre société toute entière ainsi que la cohésion sociale en bénéficient fortement. »
‘‘Promouvoir le volontariat c’est inscrire en lettres d’or les valeurs de la liberté, de la solidarité,…’’
Il précise que « le volontariat doit également être perçu comme un moyen très efficace de renforcer les capacités des individus dans toutes les sociétés. A tous les niveaux les gouvernements et les autres parties prenantes de la société civile, le secteur privé et les agences internationales pour le développement ont des rôles cruciaux à jouer dans la promotion et le maintien d’un environnement dans lequel le volontariat pourra s’épanouir».
« Il sert la cause de la paix et du développement en renforçant les possibilités de dialogue entre les citoyens et en accroissant les chances de participation des différentes couches de la population aux efforts du développement. Défend l’expert avant d’ajouter que promouvoir le volontariat comme on peut le constater, c’est donc inscrire en lettres d’or, au cœur même de la conscience des citoyens, les valeurs de la liberté, de la solidarité, sans lesquelles la société perd sa capacité de cohésion alors que l’humanité perd sa vertu de partage».
Et M. Hawidabou de rappeler qu’en « Guinée depuis 2007, le gouvernement a mis en place un Programme National de Volontariat Jeunesse (PNVJ) sur financement du PNUD, plus de 300 jeunes ont déjà servi comme volontaires de développement en appui aux collectivités locales et organisations de base. Les résultats des interventions de ces volontaires sont observables sur le terrain et les populations attestent de l’impact sur l’amélioration de leurs conditions de vies et continuent de réclamer ses volontaires. Dans les jours suivants 150 jeunes volontaires seront déployés sur le terrain toujours sous financement du PNUD ».
En plus, «dans le cadre de la lutte contre l’épidémie à virus Ebola, c’est plus de 15 000 jeunes volontaires de différentes organisations sont mobilisés dans des actions de sensibilisation de proximités sous le leadership du ministère de la Jeunesse et de l’emploi jeune ».
‘‘Le potentiel de jeunes guinéens prêts à servir comme volontaires est très important’’
C’est pourquoi se réjouit l’expert : « Une loi sur le volontariat en Guinée ne peut être que salutaire en ce sens qu’elle va institutionnaliser la pratique du volontariat et permettre à des milliers de jeunes guinéens de servir comme volontaires et acquérir ainsi de l’expérience pour pouvoir compétir sur le marché de l’emploi après leur service de volontariat qui leur aura permis de développer des compétences et connaissances.
Le potentiel de jeunes guinéens prêts à servir comme volontaires est très important et avec cette Loi, le gouvernement apportera une réponse positive à la problématique de la jeunesse ».
Enfin, le chargé de Programme VNU, espère que « les honorables élus du peuple, voteront à l’unanimité ce projet de loi, une fois transmis au parlement. Afin de doter la Guinée d’une loi sur le volontariat à l’image des autres pays de la sous-région et mobiliser ainsi plus de partenaires au financement du volontariat ».
Fatoumata Yarie Camara