Le mandat du président de la communauté malienne de Guinée a expiré en fin 2014. Aliou Traoré continue d’exercer toutefois ses fonctions en toute « illégalité », cela à cause du retard accusé par la tenue de nouvelles élections. Retard qui est à imputer sans nul doute à l’épidémie d’Ebola, dont la propagation à freiner les ardeurs de la majeure partie des membres de cette communauté qui souhaiteraient le départ du président sortant. Les nombreuses défections enregistrées dans les rangs de ceux qui peuplaient l’entourage d’Aliou Traoré illustrent le malaise ambiant qui sévit au sein de ce bureau. La défection de la communauté « marca » a été le coup de grâce porté au président de la communauté malienne. Aliou Traoré serait victime de son impertinence. Il va jusqu’à considérer le poste de président comme un « fardeau » que les Maliens de Guinée estimés à près de 10 mille personnes, lui feraient porter. Il l’a dit dans un entretien accordé l’année dernière à l’Indépendant. « J’étais là avant d’être le président de la communauté. Mais c’est quand la communauté a su que je peux les aider qu’elle m’a choisi. Je ne suis par parti vers eux pour être président mais plutôt c’est la communauté qui m’a choisi. Je suis à mon deuxième mandat et je finis le deuxième mandat en 2015 », avait rouspété Aliou Traoré. Répondant ainsi à ses détracteurs qui le trouvent plutôt introverti.
De telles sautes d’humeur donnent raison à ceux qui avaient regretté son « élection » au poste de président du bureau des Maliens de Guinée en 2010. Le camp adverse avait pressenti que le personnage était limité et trop porté sur le bien matériel. D’où son « incapacité » selon eux à rassembler les membres de la communauté. La plupart des Maliens vivant en Guinée regretterait aujourd’hui le départ de Salim Doucouré, le challenger d’Aliou Traoré. Celui-ci avait pêché par son assurance de se faire réélire face à Traoré, si jamais le vote était transparent. Malheureusement que ce ne fut pas le cas. Les scrutateurs venus de Bamako s’étaient laissé aiguillonner par des réseaux aux ramifications douteuses.
L’un des enjeux des futures élections du bureau des Maliens sera de réunir les conditions d’organisation d’un scrutin juste et régulier. Sans perdre également de vue l’autre aspect qui est non moins important, celui de trouver un président qui puisse recoller les morceaux, après les deux mandats du président sortant considérés par certains observateurs comme étant du gâchis. Vu que le retour de Salim Doucouré à Conakry est devenu incertain, à cause de tous les déboires qu’il a vécus dans des adversités nées autour de ce poste de président des Maliens de Guinée, il faut alors se poser la question de savoir qui sera apte à remplir les fonctions de président en lieu et place de Traoré ? Même si le transitaire nourrit encore l’ambition de rempiler pour un troisième mandat. Il ne le cache pas d’ailleurs. Même s’il feint au prime abord de n’être pas du tout intéressé par cette fonction. Qui n’est certes pas rémunératrice, comme il le dit, mais constitue néanmoins un tremplin pour se retrouver dans l’antichambre des hommes d’état.
Amara Condé (L’Indépendant)